A –t-on retrouvé le bras d’Isis ?
Avec Osiris et Isis,
ce sont les plus anciennes divinités du
bassin méditerranéen que nous allons étudier, plus anciennes que celles des
Védas. Nous kle ferons d’après le texte de Plutarque (Du culte d’Isis et d’Osiris, trad. M Meunier), en nous appuyant sur
le dernier livre des Métamorphoses
d’Apulée (La Pléiade) ; Apulée et Plutarque, comme la destinataire de l’œuvre
de ce dernier, Cléa, étant des initiés aux mystères d’Isis. Nous utiliserons aussi Le Rameau
d’or de James George Frazer, Atys et Osiris, volume 2 (collection
Bouquins).
Quelques étymologies préalables.
Le nom d’Isis est
parent du grec ierax, épervier, et l’hiéroglyphe qui représente un
épervier signifie un dieu. Le nom de
l’épervier vient , en français même, du
francique sparwaari, allemand sperber, anglais sparrow-hawk, où sparrow
est le résultat d’une contamination et vient d’un autre radical signifiant moineau. Dans le grec ieros, sacré, il y a eu, par le pluriel
neutre ta iera lié, non plus à la
racine signifiant sacré, mais au radical
de ierax, épervier, qui désigne les entrailles
(offertes aux dieux), contamination de
la racine du dieu de la mort phserkwar, en un temps où les cadavres étaient d’abord exposés aux rapaces avant de subir une inhumation secondaire.
Le nom d’Osiris est
à mettre en rapport avec le sanskrit
isirah, sacré, correspondant au grec
ieros, de iseros, sacré et qu’on
retrouve avec le vocalisme o dans le grec osios,
saint. L’apparition de l’astre Sirius,
en grec Seirios, le brûlant, marque le début de l’année égyptienne le 20
juillet. Selon le lexicographe qu’on
appelle à tort Suidas ,- en réalité un groupe de grammairiens qui avaient
choisi comme nom la Souda,-seiros désigne , dans certains dialectes
grecs, le soleil (par exemple, dans
Archiloque, 61) et doit être rapproché du nom du soleil (radical sawel-,grec hèlios, crétois abélios,
, gothique savil, latin sôl), de selios, serios.
Horos signifie le
protecteur,le sauveur ,comme l’homérique
ouros, protecteur , l’homérique
oromai , surveiller, le sanskrit varutar,
sauveur, le grec rutèr,sauveur, eruma,
protection , ôra, soin,sollicitude,
le latin vereor,avoir peur pour, craindre, le vieux haut allemand wara, le latin servus, sauvé, conservé en vie, puis esclave, conservô, conserver, radical
swor. Il y a deux radicaux veru, deux
rutèr, l’un de swor, sauver, l’autre de vruu
, tirer et par conséquent en grec deux
rutèr (de vrutèr), l’un sauveur,protecteur , l’autre tireur à l’arc, cf eruô,ruomai, tirer, traîner, rutos.
Les
dieux du ciel védique Varunah,et
du ciel grec , Ouranos, viennent de ce
radical signifiant protéger : le ciel est pris au sens initial de toit du
monde ,de protection
. En latin, on retrouve ce radical
signifiant monde d’en haut dans une
épithète du dieu du monde souterrain , précédé de
l’inversif sve- , Soranus , de sve-oranus,
l’ inverse du ciel, le monde souterrain .
Le nom de Harpocrate,
le second fils d’Isis, signifie l’homme
ou le dieu à tête (kratos) d’ épervier.
L’égyptien Set, Sit (Satanas
en hébreu) correspond à Typhon en
grec,à rapprocher de ses autres noms égyptiens :Tybi, Tobhou, Tobi, (cf hébreu Tobias donné comme prénom en raison du fait que c’était le nom du
5e mois, où l’on fêtait le retour d’Osiris de Byblos au moment du
solstice d’hiver. L’hippopotame emprunte son nom Tobhou au radical du nom du dieu de la mort , persephon, et il est l’emblème de Typhon
et du mal. « On montre, nous dit Plutarque, p .158, à Hermopolis une statue représentant cet animal. Sur le
dos de fauve se tient un épervier [Osiris] qui se bat contre un serpent.
L’hippopotame désignant Typhon… » « Le septième jour du mois de Tybi,
jour appelé retour d’Osiris de Phénicie [de
Byblos], on moule sur des galettes la figure
d’un hippopotame enchaîné. »
Trois cas préliminaires :
1 Plutarque, citant Théopompe, p. 200, rapporte que les peuples habitant au
couchant donnent au Printemps le nom de Perséphone ; ainsi, Pluton
ou Perséphone, dieux des morts, sont-il aussi, curieusement, les dieux du printemps.
2Mercure est, conformément à son étymologie, le dieu
des Enfers et c’est le doublet masculin du nom de Minerve,
forme archaïque Menerva, noms venant
tous les deux de celui du dieu égyptien Mnévis , Merwer, Nemur,de menur,
menerv-.Le tumulus Mercurii,tertre de Merqurius près de Carthagène en Espagne Tarraconaise, l’ aqua Mercuri, fontaine de Merqurius,
sur la voie appienne , le promunturium
Mercurii , le cap Merqurius en
Tunisie actuelle , en Zeugitane exactement,sont consacrés à ce dieu des enfers. Le grec Hermès,
Hermeas,
Herméias (par métathèse, de merveias)
correspond à l’étrusque Mercurius et
à l’égyptien Merwer.
3 Sarapis ou Serapis ,de pserpis, nom qui vient du
même radical que le dieu du printemps et des morts Perséphon .
Ptolémée fit transporter à Alexandrie la statue de Sarapis qui se trouvait à Sinope.
Cette statue, monumentale, avait pour emblèmes le cerbère et un dragon,les attributs de Pluton. Le Cerbère est tricéphale :
chien, lion, loup, avec un serpent enroulé autour du corps et Sarapis est représenté
en position assise. Le Sphinx, où le chien prédomine, est identique à Cerbère
et c’est le gardien des tombeaux.
Souvenirs de
l’Atlantide
Dans les innombrables cryptes et souterrains d’Egypte, dans
les mégara, le rite consistait à
vider de l’eau de mer puisée avec une amphore dans un trou, de façon à mimer
l’évacuation des eaux de la mer qui, au moment de la submersion de l’Atlantide,
avait envahi l’Egypte.
Plutarque, op. Cit, p. 78, nous parle d’une île
près de l’île de Philae, appelée le Champ
sacré et où Osiris (ou du moins une relique du dieu, peut-être sa mâchoire
inférieure) était enterré. « C’était une petite île formée par le Nil,
interdite à tous ; les oiseaux ne s’y posent jamais et les poissons ne s’en
approchent pas. Mais, à une époque déterminée, les prêtres traversent l’eau [à
la nage]pour aller y faire des sacrifices funèbres,afin de couronner le tombeau qui s’y trouve et qui est
ombragé par un plant de méthida dont
la hauteur dépasse celle de tous les oliviers. » Quelle est cette plante
dont le nom fait penser au surnom d’Isis Athyri , savoir Methier .
On a pensé à un bananier sauvage, dont la fleur a inspiré les artistes
égyptiens jusqu’à nous donner notre prétendue fleur de lis. Ceci évoque ,mais sans l’arbre propre à Isis, le rite
hiéropolitain décrit dans la Déesse
syrienne du pseudo- Lucien et
consistant pour les prêtres à nager dans le vivier consacré à Atargatis et à sacrifier à l’autel central.
Le calmar colossal.
Osiris était noir, nous dit Plutarque, mais son fils Horus
était blanc ; de plus , c’était un géant de plus de cinq mètres de
haut, -tous traits qui évoquent le calmar colossal.
L’œil d’Osiris était remarquable par la fascination qu’il exerçait,
comme l’œil du calmar, et les Egyptiens rapprochent son nom de l’égyptien iri, œil et de os, grand, par étymologie populaire. .
Autre attribut
fondamental d’Osiris : le sceptre,
à l’origine image de deux tentacules autour de la plume ou glaive du calmar.
Enfin l’uræus , grec
οὐραῖος, ouraīos, mot
venant , non du grec oura, queue,mais
de l’égyptien jʿr.t (iaret), aspic tacheté,
figure dans le diadème des rois d’Egypte en signe de pouvoir (et parfois sur la
tête d’Isis).Plutarque écrit , p. 214, que « comme, sans avoir des
organes de locomotion, il se meut avec facilité, on le compare à un
astre. »C’est le substitut du calmar.
Souvenir de la radula , sorte de langue râpeuse
sortant du bec du monstre,nous avons le doigt
que le bébé Harpocrate met dans sa
bouche et le doigt que met Isis dans
la bouche de l’enfant de Malcandros à Byblos, p. 65, nommé comme par hasard Diktys, nom où l’on reconnaît le
radical de doigt,dkt, daktylos
en grec, digitus en latin, qui
désigne le bras ou tentacule du calmar colossal. C’est à tort que ce signe a
été pris pour une invitation au silence. On retrouve ce même racine dans les
noms de Coptos , de dcoptos, et d’ Aigyptos , de dyptos , ainsi que dans le nom des premiers
chrétiens, les Coptes.
Enfin, le voile d’Osiris ou d’Isis est le
substitut de l’encre jaune- marron que
jette le calmar pour se dissimuler et échapper à ses poursuivants.
Lorsque Plutarque évoque les cordes dont des bouts sont rituellement jetés dans la foule lors
d’une fête, il s’agit de morceaux de tentacules du calmar.
Le texte de Plutarque
Pourquoi le démembrement d’Osiris et l’éparpillement de ses treize tronçons, -treize, parce qu’il y a 13 lunaisons
dans une année solaire symbolisée par Osiris, -, responsables de la foule de
tombeaux d’Osiris ? A l’époque préhistorique, la dépouille mortelle du roi
est le gage de la prospérité pour son pays et il faut tout faire, que ce soit
des pyramides ou de nombreux tertres, pour tromper l’ennemi, désireux de
s’approprier le cadavre. Aussi faut-il dissimuler le lieu sacré du tombeau.
Le tamaris favorable de
Plutarque, qui arrête le coffre
contenant les restes d’Osiris démembré, n’est-il pas plutôt un cèdre du Liban (Dalix) ou un sapin (Montet) ?
A Byblos, les flots avaient apporté de l’embouchure du Nil
le coffre contenant les treize morceaux d’Osiris et ce coffre avait doucement
abordé au pied, dit Plutarque, d’un tamaris , qui, « ayant en peu de temps très magnifiquement développé
et grandement activé sa croissance, étreignit ce coffre , poussa autour de lui
et le dissimula à l’intérieur de son
bois. Le roi du pays, Malcandros, émerveillé du développement de cet
arbuste, ordonna de couper le tronc qui contenait ce coffre ainsi rendu
invisible, et d’en faire une colonne pour soutenir le toit de son palais. Selon
certains, l’arbre serait un cèdre du Liban, -dont était fait peut-être le
coffre. Tel est le point de vue développé par A. S. Dalix dans L’épisode Giblite de Plutarque, consultable
sur le Net; giblite renvoyant à l’ancien nom de Byblos, Gubl, Gubla, aujourd’hui Jbeil.
Plutarque, selon elle, a adapté en erikè , tamaris,
fougère (de dhelik-, latin filix, et de dherin- ,l’ allemand furnkraut, l’ anglais fern) une forme akkadienne ou
assyrienne erê (correspondant au
hébreu et à l’arabe arz, cèdre du
Liban),
et lui a ajouté un suffixe grec en
–ikos. C’est
oublier, à mon avis, qu’un radical proche a donné le nom du sapin ou du pin en
allemand fûrhe et en anglais fir ainsi que dans le grec elatè (de dher-+suffixe) et qu’en assyrien erê pouvait en provenir. Pierre Montet appuie cette dernière hypothèse dans Le
pays de Negaou, près de Byblos, et son dieu, article paru dans Syria, tome IV, 1923 : l’arbre en cause serait un sapin. De là
l’origine profonde de ce sapin, bienfaisant pour l’humanité, à la Noël, car la Noël fête le retour d’Osiris et
du Sol invictus, du Soleil
invincible, au solstice d’hiver.
Les interdits
alimentaires : le sel, le mouton,
les poissons, la fève et le porc.
Les prêtres et leurs fidèles avaient de nombreux interdits
alimentaires : le sel, le mouton, le poisson, la fève et le porc.
Les poissons sont
très généralement interdits, en particulier les lépidotes, pagres , oxyrrynques et poissons dits sacrés (voir
Elien) qui avaient mangé les organes génitaux d’Osiris que typhon avait jetés
au fleuve.
Le porc est certes
infesté de trichinase dans ces régions,
mais c’est surtout qu’il était réputé impur pour avoir mangé lui aussi
de la chair d’Osiris.
Pour la fève, elle était réputée impure et n’était donnée à
manger que lors de la fête qui est devenue pour nous la fête des rois. En
effet, la population souffrait d’une maladie du sang, le favisme, et la moindre
absorption de fève entraînait (et entraîne toujours) la mort immédiate par hémolyse aiguë. La race des paysans était,
en revanche, très résistante au paludisme
qui infecte les marais du Nil, mais cet avantage était accompagné de la
particularité du favisme. Aussi les Egyptiens, lorsqu’ ils offraient une
galette avec des fèves au futur roi, voulaient s’assurer qu’il était bien un
dieu, puisqu’il ne mourait pas à la suite de l’absorption de fèves. Telle et
l’origine de notre fête des Rois.
Le bras d’Isis et la
mâchoire inférieure d’Osiris.
Osiris est le 4e roi de race divine : c’est
un roi de la première dynastie, une dynastie très ancienne, il y a quelque 5 ou
5000 ans. Frazer rapporte la découverte du tombeau
d’Osiris par E. Amelineau à Abydos,
qu’il relate dans Le tombeau d’Osiris,
disponible en e-édition. et s’inspire de l’ouvrage de A. Wallis Budge, Osiris and the Egyptian resurrection ,
lequel compare les coutumes des tribus
africaines et de l’Egypte. Frazer suppose qu’Osiris est la déification d’un ancien
roi d’Abydos,nommé Khent, dont Amelineau
a retrouvé le tombeau .Celui-ci, qui
avait été un bon roi,civilisateur, développant la culture du blé et du
boulgour, supprimant le cannibalisme, aurait été mis à mort et détrôné par son
successeur et frère Typhon , au cours d’un régicide rituel intervenu au bout de
28 ans de règne , ce qui était fort long.
Frazer, op. cit,
p. 517 qq. , souligne la coïncidence entre les coutumes de
l’Ouganda et celles de l’Egypte : « un roi d’Ouganda était adoré
après sa mort dans un temple, tandis que son corps sans tête reposait à quelque
distance dans un tombeau royal et que sa tête, privée du maxillaire inférieur,
était enterrée à part, près de là. Ainsi Osiris était adoré dans un temple, non
loin du tombeau royal que la tradition identifiait avec sa tombe. … [Le dieu]Osiris n’est autre que le roi
historique Khent de la Ière dynastie ; le crâne trouvé dans la tombe est le crâne d’Osiris lui-même et,
tandis qu’il reposait dans la tombe, on
a conservé dans le temple voisin le maxillaire inférieur, comme celui d’un
roi mort d’Ouganda, à titre de relique
sacrée qui, peut-être, pouvait rendre des oracles… Nous serions presque forcés
de conclure que le bras de femme paré de
bracelets trouvé dans le tombeau d’Osiris est le bras d’Isis. »
Pour E. A. Wallis Budge, op.
cit, I, 31 sqq: « Khent- Amenti [Amenti est le chef des morts] était
probablement l’ancien dieu des morts d’Abydos et de ses environs. Or, dans les Textes des pyramides, écrits sous la VIe
dynastie, il est fait plusieurs fois mention de Khent- Amenti, et, dans un
grand nombre d’exemples, ce nom est précédé de celui d’Osiris. Il est donc tout
à fait probable que les attributs de l’un devaient ressembler à ceux de l’autre
et qu’Osiris Khent- Amenti absorba les
pouvoirs de Khent- Amenti. Dans les représentations des deux dieux que l’on
trouve à Abydos, il n’y a en général
aucune différence, pas du moins sous les XVIII e et XIXe dynasties. »
Isis en Gaule.
Le culte d’Isis s’est largement diffusé dans l’empire romain
, en particulier en Gaule : on en trouve les preuves dans les sépultures particulièrement
nombreuses qui recèlent (ou recelaient)des lampes isiaques du IIe siècle. Il
faut avoir recours à Dom martin, O. S. B , La religion des Gaulois, 1760, en 2 volumes et,pour le temple
d’Isis et sa barque qui donne son nom aux Parisii et à Paris, à la Dissertation sur les Parisii et sur le culte
d’Isis, de J.- N .- Déal, 1826.
Les astres pour les Egyptiens étaient des lampes allumées au
ciel par les dieux lampadophores. Apulée, p. 361, explique que, lors de l’initiation, le premier des six ministres du culte « présentait une lampe à la flamme
étincelante, non pas semblable aux nôtres, qui servent à éclairer nos dîners le
soir, mais une barque d’or, ouverte en son milieu, et d’où jaillissait une
flamme étalée. »
« La déesse avait fui sur sa conque dorée,
La mer nous renvoyait son image adorée
Et les cieux rayonnaient sous l’écharpe d’Isis. » Horus de G. de Nerval)
Cette barque d’or symbolise la barque solaire, parce que les
Egyptiens pensaient que le soleil se déplaçait sur une barque, et non sur un
char tiré par des chevaux comme les Grecs ou les Romains. La nef dorée d’Isis ,
qui dans la réalité ouvrait solennellement la navigation, est une
constellation qui correspond à celle de
la nef Argô pour les Grecs, non loin
d’Orion , lequel est consacré à Horus, dit Plutarque, p. 82, ou selon d’autres,
à Osiris, et de la Canicule (le Chien consacré à Isis). Sothis, nom égyptien de l’étoile d’Isis, que
les Grecs appellent l’étoile du Chien, annonce le début de l’année
égyptienne.
Osiris nous dit Plutarque, était désigné par les
Egyptiens sous le nom du Stratège
et du pilote Canopos, constellation
australe du navire Argo. Canope, vieille divinité du Nil,
a laissé son nom aux canopes, ces vases pansus décorés de la tête de la déesse Canope, qui servaient à filtrer l’eau du Nil dans la
ville de Canope.
La barque d’Isis, ou barque d’Osiris, est une grande barque avec laquelle elle partit à la recherche du cadavre de son frère et mari
Osiris dans les marais du Nil. Les papyrus servaient à calfater les plus
grandes qui étaient construites en
acacia(de là l’utilisation funéraire de l’acacia dans les rites de deuil
maçonnique), et, une fois tressés, à faire les barques plus petites.
Isis, son fils Harpocrate
et le christianisme : la Noël.
« Cette déesse, Isis, vers le solstice d’hiver, mit au
monde Harpocrate. On offre à ce dieu les prémices des fèves naissantes [la fête
des rois]. », écrit Plutarque, p. 191 Il y a, pour les rationalistes que nous essayons d’
être, deux enfants d’Isis : le
premier est Horus, mais le second est Harpocrate, annonciateur du Christ, car
il naît (natalis dies dont le
premier composant donne en français le mot noël) au solstice d’hiver, le 21 décembre,
date où, à Byblos, on attend et où l’on fête le retour et la résurrection
d’Osiris, dont un sapin bienveillant a retenu le coffre mortuaire. L’étoile au
sommet du sapin est celle d’Isis. Osiris est dit bon, chrèstos avec un è, en
grec, ce qui a donné le mot chrestianos chez Tacite et chez Suétone, avec un è qui le prouve. On
attendrait un i autrement : christianos,
du grec christos, l’oint, enduit
de l’huile sacrée. .
A l’équinoxe de printemps, anciennement le début de l’année,
avaient lieu de nombreuses fêtes :
1 à Rome, on pêchait
dans le Tibre et on ramenait toutes sortes de cadeaux, les poissons d’avril, qui ne sont jamais des poissons, puisque ceux-ci
sont, pour les adeptes , impurs ;
2 la fête des jardins
d’Osiris, qui est toujours pratiquée en Corse : il s’agit de planter
des grains de blé ou de boulgour (la céréale indigène, de ouigour, ibère) afin
d’honorer Osiris et Isis en tant que dieux patrons de la germination ;
3 l’anniversaire de
la naissance du fils aîné d’isis et d’Osiris, Horus,
issu d’une mère et d’un père éperviers, donc d’un œuf, - d’où sont sortis nos œufs de Pâques qui sont des œufs
d’épervier.