UNE TENTATIVE DE MISE A JOUR DU TOME
III DE L’OUVRAGE DE CAMILLE
JULLIAN, HISTOIRE DE LA GAULE, AVEC
QUELQUES IDEN TIFICATIONS GEOGRAPHIQUES
Après le Père Danville qui fit autorité trois siècles durant, ce fut Camille Jullian,
qui établit dans sa monumentale Histoire
de la Gaule une identification des
lieux cités part César qui est une
véritable bible. Or, depuis le début du XXe siècle, nous avons d’autres moyens
qu’à l’époque. J’ai pensé qu’il était temps de faire une synthèse sommaire des
découvertes qui, souvent, sont le fait
de chercheurs locaux peu connus. A noter que le gaulois , langue
indo-européenne faisant parte du groupe celtique, est une langue riche en faux
amis, par exemple le nom du golfe du Lion
n’a rien à voir avec un lion, fût-il des cavernes, mais vient du golfe de Lakudon, l’ancien nom phocéen
de Marseille, qui signifie darse
ou anse ; de même la Gaule Chevelue n’a rien à voir avec des forêts qui
constitueraient la chevelure de cette partie de la Gaule : l’expression
vient de Gallia Comata qui veut dire la Gaule fraternelle, komata voulant dire fraternelle et étant à rapprocher de l’ibère azika anaya, frère de race ;
deiwon ne veut pas dire divin (latin divum),
mais redoutable (racine dweinos), etc.
Premier stade
de la guerre en Sequanie (poème épique perdu de Varron de
l’Atax, nom de l’Aude dans la Province
narbonnaise, poète contemporain d’Auguste)
La victoire d’Arioviste sur les Gaulois
Les Gaulois sont écrasés par le roi d’origine suève (Souabe-Franconie) Arioviste à Admagetobriga
ou Admagnetobriga, aujourd’hui
vraisemblablement Amancey dans le
Doubs.157 151 »dans les localités
de l’ancienne gaule…, les tumulus apparaissent d’ordinaire par groupe de cinq à
dix. Quand leur nombre est plus considérable, il est dans les habitudes de la
science d’en conclure qu’on est en présence d’un champ de bataille » (de
Bonstetten, Recueil d’antiquités,
Berne, 1855, cité par Louis Courlet, La
cité mystérieuse (Alaise identifiée à Alesia). Le président Clerc, dans Essai sur l’histoire de la Franche- Comté,
1870, écrit : « combats et sépultures d’Amancey,Flagey, etc. Ces
campagnes qui comprennent les territoires d’ Amancey, Flagey, Fertans,
Bolandoz, ,Coulans, Refranche, Myon, Sarraz, Alaise, etc. sont la grande
nécropole celtique la plus curieuse de la Franche-Comté .
» »Castan rangeait en 4 groupes les tumuli, et la 3e, qui
se trouve exclusivement dans les champs du plateau d’Amancey, consiste en
énormes môles recouvrant des masses d’os i du plateau, humains calcinés, … avec
des débris d’armures. » Sur les 800 tumuIi, couvrant 100 000
guerriers, il y en eut 200 d’ouverts au
siècle dernier, mais on compte 30 000 tumuli dans la région.
La victoire
de César sur les Helvètes :
mai - 58, premier livre.
Les Helvètes voulaient émigrer chez les Santons (en
Saintonge) en traversant la Loire par le gué de Roanne. Quant au trajet de César, qui les poursuit, il est
très contesté. Selon Jacques Maissiat, dans Jules
César en Gaule, 1865, 3 tomes, tome 1er, p.380, César part d’Augusta Salassorum, Aoste aujourd’hui, l’Ocelum,
du nom de la tribu des Graiocelli, cité par César,devenu Ucello dans le Val de Pragelas
en Italie du nord, puis Uxeaux aujourd’hui , le col du Petit Saint Bernard, la
Tarentaise des Centrons, Montmélian chez les Vocontii cités aussi par César , Chambéry chez les Allobroges,
Aix-les-Bains, Frangy et la Perte du Rhône, « porte de la Gaule, où
Labiénus se joignit à lui avec son corps d’armée. » La tradition, suivie
par Camille Jullian dans Histoire de la
Gaule, tome III, La conquête romaine et les premières invasions
germaniques,1923, 3e édition,
fait passer César par Lyon.
Maissiat insiste, p.341,
sur le fait que c’est à la Perte du Rhône, sur la colline des Tates (de aestiva,aestivorum, camp fixe ) que César reçoit les plaintes des
Eduens (Bresse), des Ambarres (Dombes ) et de ceux des Allobroges qui avaient
des biens de l’autre côté du Rhône chez les Sébusiens . .
De la Perte du Rhône, César, selon moi, désireux de poursuivre les Helvètes et de se rendre sur
les rives de la Saône et de son affluent la Lanterne,
prend peut-être la route de Mandeure, Luxeuil-les-Bains,et atteint les environs
de Faverney sur la Lanterne, où il y a un gué que les Helvètes cherchent à
traverser. D’où vient ce curieux nom de la Lanterne ?
On trouve souvent
pour les fleuves, chez les Anciens un
phénomène d’arborescence où le nom de ce qui est pour nous un affluent
devient celui du fleuve : ainsi pour la Saône ou Arar. César écrit au
livre I, 13 : « La Saône (Arar)
est une rivière qui traverse les terres des Héduens et des Séquanes et va se
jeter dans le Rhône, avec une incroyable
lenteur, si bien qu’il est impossible, à la simple vue, de discerner le sens du
courant. » C’est là une hyperbole étonnante pour quiconque a vu la grande Saône, mais il existe, au pays
des Mille Etangs où César arrivait à la
poursuite des Helvètes, un affluent de la Saône qu’il a pris pour la Saône, la
Lanterne, au nom cocasse mais révélateur de cette lenteur, de lent(u)s, lente, et de arar, rivière, lentarar,
puis lentarna. L’indication de César
sur l’immobilité du courant nous est précieuse pour situer à Faverney le premier combat contre les Helvètes, et non
à Montemerle ou Saint –Bernard près de
Bourg-en-Bresse, de Trévoux plus exactement, comme, sans preuve, le veulent
Maissiat et Jullian. .
César campe ensuite à
Port-sur-Saône, sur la Saône avec une île en travers du fleuve et un
autre gué qu’il emprunte, puis à
Gray,Dijon (où on trouvera peut-être sur un projectile la signature des
Helvètes Tulinges, TL, Mâcon (Matisco ad Ararim), Châlon-sur-Saône (Cabillo chez les Eduens), Beaune. Nous
avons quelques noms qui attestent ensuite
du passage de César, comme Mont
Juli (génitif, de Julii, de Jules
César), sur la dernière crête des
monts Jura du côté de la Saône, Ceysériat
(au Revermont) près de Bourg-en-Bresse, Saint-Denis –le-Ceyzériat, aujourd’hui Saint-Denis -lès- Bourg.
César suit toujours les Helvètes qui s’écartent de la Saône vers l’intérieur par Cluny et font route vers Bibracte, près
d’Autun. Bibracte, ville
importante des Eduens, correspond à Saint- -Léger- sous- Beuvray (de bibracte) à une dizaine de kilomètres
d’Autun La bataille contre les Helvètes dite à tort de Montmort a lieu, nous
dit César, à moins de 18 milles de Bibracte-Saint- Léger-sous-Beuvray. R. Niaux précise les lieux de cette bataille dite de Montmort.
Selon lui, la bataille doit être située
autour de Glenne, au Mont-Dône. Il
cite les traces à Auxy d’un vaste camp romain et de nombreux toponymes comme les Fossés près du Petit Mizian, le champ du Mort, le Grand et le Petit Martrey (de
martyrium, cimetière)- en –Folin.
Le camp des Helvètes et le lieu de leur inhumation seraient placés près
du Petit et du Grand Mort.dans la forêt
de Glenne. Après cette victoire, César fait mettre à mort 6000 Suisses
originaires du canton de Urbigena (Berne
aujourd’hui) qui avaient voulu s’échapper.
Le reste des Helvètes se réfugie chez les Lingons (Langres,
Losne de lingon) où ils font leur
soumission à César près de
Saint-Jean-de-Losne (de Lingon) vraisemblablement, selon Maissiat.
La victoire de César sur Arioviste : 80 000 morts.
La faune de Germanie.
César nous décrit la faune exotique de la Forêt Noire (VI
26, P 147 ): « il y a un bœuf qui ressemble au cerf : au
milieu du front, entre les oreilles, se trouve une grande corne, plus haute et
plus droite que les autres [cornes] ; à sa base (imo) la corne se subdivise en empaumures et en rameaux.Le mâle et
la femelle sont de même type ; les cornes [chez le mâle et chez la
femelle] ont même forme et même grandeur chez le mâle et chez la femelle. ». On a voulu à tort y voir un
renne, mais il peut s’agir du rhinocéros
laineux (Coelodonta antiquitatis), dont la plus grande corne mesurait
1, 30 mètre : elle était soutenue à
sa base par une cloison nasale partiellement ossifiée, -ce qui a peut-être été
pris pour « des empaumures et des rameaux ». . Mais cet animal avait
deux cornes et non pas une, comme l’indique César., si bien que je préfère
identifier l’animal de César à une licorne géante, avec une seule corne, l’Elasmotherium préhistorique qui
correspond, entre autres, au karkadan perse ou au zhi chinois à date historique, avec une
corne de 2 mètres.
L’urus est une autre bête préhistorique citée par César :
« les élans sont plus petit que
les éléphants [d’Afrique] et, par
l’aspect général, la couleur, la forme, ils ressemblent aux taureaux….Leurs
cornes sont très recherchées et les
Germains en garnissent les bords d’un cercle d’argent et s’en servent comme de
coupes de libation dans leurs festins
solennels ».Il s’agit là , apparemment,
d’aurochs (Bos primigenius), du vieux haut allemand urohso,
de uro, aurochs-mâle, et de ohso,
allemand Ochse, anglais ox, boeuf ; le latin urus est à rapprocher du grec tauros,
taureau, du lithuanien tauras, du
grec wersè, du sanskrit varsam, varsati, ou sans
digamma du grec arrèn, sanskrit rsabhah, mâle;leurs cornes étaient grandes, en forme de lyre,
tournées vers l’avant en faisant un angle de 60° environ.La pointe pouvait
remonter vers le haut.Celles des mâles pouvaient mesurer107 cm en longueur,
celles des femelles 70 cm .mais cela peu aussi être le souvenir du mammouth laineux (Mamuthus primigenius ou Mammuthus trogontherii), un peu plus petit qu’un
éléphant d’Afrique, comme le dit César ,
aussi grand qu’un éléphant d’Asie et dont les défenses peuvent atteindre
jusqu’à 4,20 mètres de longueur.., mais le plus souvent 2, 5 mètres en moyenne.
L’élan préhistorique
(Megaloceros giganteus), dont
les bois mesuraient 3, 50 mètres d’une extrémité à l’autre, est décrit par César de façon à
contenter la soif de merveilleux des Romains. C’était d’ailleurs le plus
grand des cervidés de tous les temps. Voici la description haute en couleur
qu’en donne César. « Les élans
ressemblent aux chèvres dont ils ont la diversité de pelage, mais ils
sont un peu plus grands, leurs cornes sont tronquées et ils ont des jambes sans
articulation. Ils ne se couchent pas pour dormir et si, par malheur, ils
tombent, ils ne peuvent se relever ni même se soulever. Les arbres leur servent
de lit : ils s’y appuient et c’est ainsi, un peu penchés, qu’ils
dorment . Lorsqu’en suivant leurs traces les chasseurs remarquent le lieu
habituel de leur gîte, ils déracinent ou coupent les arbres, mais en les
laissant debout, comme s’ils étaient intacts : quand les élans s’y sont,
selon leur habitude, appuyés, leur poids fait tomber l’arbre coupé qui les entraîne dans sa chute. » On
croirait voir là un dahu germain ! Mais la description dissimule le fait que
les élans préhistoriques, ou élans d’Irlande, ou élans des tourbières, sont les
cervidés qui ont les plus longues
cornes, jusqu’à deux mètres, et que ces animaux, originaires des steppes
et des toundras, introduits dans des
forêts denses, se prennent les bois dans
les branches des arbustes et des arbres et ne peuvent s’en dépêtrer, ce qui
fait d’eux une proie facile pour les chasseurs. Il faut, ensuite,
couper les branches pour démêler l’animal prisonnier. De plus, les pattes sans
articulation font peut-être allusion au fait que les pattes des élans sont très
longues, entraînant chez eux une allure mécanique et gauche en apparence. Les
cornes sont dites tronquées parce qu’elles sont comme une paume avec des
doigts, au lieu d’être de longs bois. .
I A 50
mille pas du Rhin ou à 5000 pas du Rhin au moment de la fuite ?
Du lieu de la bataille au Rhin, il y eut environ 50 milles
pas (75 kilomètres) à parcourir. Ce chiffre est chez Orose (VI, 7, 10) et chez
Plutarque (César, 19) et, déclare C.
Jullian, p. 231, j’incline à accepter 50, car il me paraît impossible que César
eût écrit, à propos des cavaliers, neque
prius fugere destiterunt (53, 1) [les Germains ne cessèrent pas de fuir
avant d’être arrivés au Rhin] s’il s’était agi d’une coure de 8 kilomètres [5
mille pas] ». Selon le texte choisi (75 kms ou 8 kms), on choisira de
placer le lieu de la bataille :
1 aux environs de Mulhouse dans la plaine d’ Alsace :
en Allemagne, on le place à Afterberg dans la Basse Alsace (entre Epfig et
Stotzheim) ; en France , autour de Beblenheim près de la Fecht dans la
Haute Alsace et tout récemment (1977), Henri Christ dans une brochure intitulée Victoire de César sur Arioviste, 28
pages, place le camp de César à Spechbach - le-Haut , le camp d’Arioviste
à 600 pas(900 mètres) de distance juste vis-à- vis , le petit camp de César à
Spechbach-le- Bas , « avec les cours d’eau dans la partie nord, ceux
que César a domestiqués pour son système
d’inondation en les élargissant et en les approfondissant …avec un pont qui
devait rendre possible le trafic du point fortifié de la vanne
principale. »
Selon d’autres qui placent à Cernay les opérations, le grand camp peut être sur la Thur dans
l’Ochensfeld, le petit camp au sud de Michelbach.
2 en Franche-Comté (Sequani),
près de Montbéliard, à Dampierre, à Ronchamp, à Saulnot, à Arcey, à Villers
-lès- Luxeuil. Je choisis cette seconde hypothèse et place les opérations à Sarraz dans le Doubs près d’Alaise et
d’Amancey : deux grandes batailles auraient eu lieu dans la même région,
ce qui explique le nombre insolite de sépultures.
II Les deux chemins
dont parle César : l’arrivée de César chez les Sedusii.
Un chemin court, étroit et boisé : la
Lanqutine , la route du sel, , du latin locusta, sauterelle, en raison des marches taillées dans le
roc , appelée « les Thermopyles de la Séquanie »; Diviciac
conseille à César de l’éviter et de prendre un chemin détourné, nous dit César,
long de 50 mille pas (75 kilomètres) en partant de Besançon (Vesontio).Les distances entre Besançon
et Alaise par ce chemin concordent.
En effet, le premier tiers concédé par les Séquanes à
Arioviste à la suite de la défaite des Gaulois à Amancey pourrait être la partie la plus riche
comprenant la saline de Salins-les-Bains et sa route millénaire, la Lanquetine,
tandis que la partie voisine de Sarraz
appartient à ses alliés, les Sédusii..
A l’appui, Arioviste dit à César qu’il ne campe pas dans sa patrie souabe (domus, 43, 9 et 44, 2) mais dans des
terres octroyées par les Séquanes (sedes
habere concessus, 44, 2). Comme
César après la bataille déclare qu’il mène ses troupes prendre leurs quartiers
d’hiver chez les Sequanes (I, 54), cette déclaration indique qu’il ne se trouve
pas chez eux.
Les Sedusiens
Où se trouve-t-il ? Chez les (man)Sedusii dont le territoire comprend au nord Mandeure (Epomandurum, de epo, cheval, man, homme, Sedusii, Sedurii, la ville des cavaliers
sédusiens), à l’est Syam , de Sedusium,
près de Champagnole, et Sarraz , de Sedusiis qui donne Saduras, SarrazLe géomètre Piroutet, en 1914, cité p.125 dans La cité mystérieuse parL. Courlet,
différencie deux groupes de tumuli : ceux d’Alaise- Amancey liés à Salins
, aux salines et à la Lanquetine, qui sont des Séquanes, et les tumuli des Moidons , de mansedubiones (ce
sont des Sédusiens, Cf. Castel Sarazin,.de sarasun(ionum)).
Voici la description
des deux chemins cités, grâce à Louis Courlet, La cité mystérieuse,
p.121 : (récit de 1845) « La route depuis le Rhin à Salins
emprunte celle de Mandeure ;
l’embranchement commençait entre Autechaux et Luxiol, passait à Baume-les-Dames,
Buremont, franchissait le Doubs et le Lomont, se dirigeait vers Adam et Saint
Juan sous Côtebrune, Gonsans, puis Verrières-du-Gros-Bois.
C’est à partir de Verrières-du-Gros-bois
que César, de son camp proche de Besançon,
la suit et la voie gauloise prend
alors significativement le nom de Route des Romains chez les cultivateurs. Elle
laissait Etalans à gauche et entrait à Saules
(de sadusii ?), où les
ouvriers qui en 1847 l’ont ouverte furent frappés par la grosseur énorme des
pierres ; au-delà d’Ornans qu’elle
traversait, la route passait à Chassagne,
où elle devient un sentier difficile, encombré de ronces et de buissons, d’où
surgissent nombre de pavés. Ceci explique le temps mis par César à parcourir le
chemin de Besançon à Alaise. Après Chassagne,
à 2 kms dans la direction de Bolandoz,, on en reconnaît un fragment de
30 mètres parfaitement conservé, formé de grosses pierres, selon la remarque de
l’architecte Percenot qui l’a fait ouvrir entre Amancey et Château-Dame-Jeanne
qu’elle n’atteint pas et qui est sur une autre route antique. Dans les champs
d’Amancey, elle prend le nom de
chemin des âniers, altération vraisemblable de Sedusionum, serusionum, en asinarium, traverse le Camp-Cassard (de César), puis elle arrive aux ruines romaines de
Mipoux, ensuite effleure pour parvenir à
Eternoz (la commune où se trouve aujourd’hui Alaise) la partie sud-est du camp de Mines (camp d’une superficie
d’une hémine, un hectare environ, le
petit camp de César ?).
Cette voie antique continue vers Coulans, Refranche (où
l’on est tenté de reconnaître le mot
Franconie évoquant la Souabe
Franconie d’Arioviste), descend au Moulin Chiprey après lequel elle
bifurque : l’une des branches franchit le Lison et arrive à Salins par la
Lanquetine et Saizenay (de sadusionaca). Elle monte dans les
champs d’Alaise entre le Châtelet et Châtaillon, de castellarones, nom donné aux huttes ou cabordes gauloises, par une pente peu rapide, effleure des ruines
romaines, les Temples, le Champ Belin (de Belenus,
dieu gaulois), les Fourches.».On voit,
près de Refranche , dans le bois, à côté de cette route, une longue ligne de pierres blanches A
proximité de la Lanquetine, cité p. 123
dans La cité mystérieuse, une
tradition rapportait encore en 1859 que toute une série d’ossements était
sortie d’une des bosselures ou tumuli
des Prés de l’Oye où se
trouvent une fontaine et une mare sous
laquelle il y a trace d’un pavement sur 20 mètres. A remarquer qu’entre Camp- Baron et Petite
Chaux on a trouvé trace d’un chemin pavé.
L’autre branche passe
par Myon, de mansedusiones.
III Alaise
A Alaise on a les
lieux-dits suivants qui évoquent le combat de César :
le camp Cassar ,
le camp de César, le Boisjésard, le Champ
de bataille, la Côte Bataille, l’Ile Bataille (par allusion aux travaux de
creusement de fossés remplis d’eau déjà cités),le camp soldat,le camp
suève (de Sueda) le Font de la Victoire (la source de la
victoire, peut-être une allusion à la prise éphémère par Arioviste du petit
camp de César évoquée par Dion Cassius [48, 3] , cf chez César lui-même illatis vulnneribus, des dommages ayant été infligés, le Champ de la Mort, le camp
des Mines (de hémina, mesure de
superficie équivalent à la surface semée avec un demi-setier de blé, soit un
hectare, donc le petit camp de César ?),
le Plan, du latin planities , plaine, les Gaules, le chemin
de César, le Champ du Matin , du gaulois Matunus, fort et courageux comme un ours
(mata en gaulois), peut-être surnom
flatteur d’Arioviste.
A noter qu’on a trouvé dans le tumulus du Fourrey un glaive
de type germain, p ;190, dit à « flange
–hilted », c’est-à-dire à garde à rebord.
La conquête de la
Belgique.
Les combats sur
l’Aisne (Axona)
Plutôt que la thèse officielle de Mauchamp et de
Berry-au-Bac,où nous sommes gênés par l’anachronisme due la clavicula et du titulus qui , comme ceux d’‘Alise-Sainte-Reine, datent , non de 57
ou de -52 avant J.C., mais au mieux de la fin du premier siècle, nous admettons une localisation sur un site , au sud du chemin des Dames, sur la colline du Fort de Condé, commune de
Condé-sur-Aisne. Bibrax est devenue Braye. A part Soissons (Suessiones) et
à proximité Chéry-Chartreuve des Coriosolites, la ville importante des
Suessions, Noviodunum, c’est-à-dire
aujourd’hui Nouvion – le-Vineux a
été prise par César et le roi Galba fait prisonnier.
La bataille de la
Sabis , la Selle aujourd’hui, contre les Nerviens
Je suivrai ici ,
dans l’ensemble, l’article de André Bigotte
Le nom de cette rivière est fort discuté et il conditionne
la bataille qui porte son nom. De sabis on peut avoir samber, la Sambre (Sambrica), ou bien, avec un
diminutif en –elle, sée +
-elle, la petite Sée ou Selle, nom
d’un affluent de l’Escaut (Scaldis).
Parti d’Amiens (Samarobriva, qui
signifie le gué sur la Samara ou
Somme), César emprunte la voie
gauloise qui mène à Bavay (Bagacum)
et traverse pendant trois jours le territoire ambien. Le premier jour, il fait
étape aux environs d’Albert (30kilomètres). Il s’arrête à Bapaume au bout de 20
kms , puis , après 25 kms, il suit le
Vieux chemin de Cambrai et établit son camp à Cambrai (Cameracum,
non cité) à la fin du 3e jour, où il franchit l’Escaut sur un pont.
Les Nerviens ont mis au point un quadruple système défensif :le fleuve
Escaut qui est la frontière entre les Amiens et les Nerviens, la forêt des
Ardennes qui s’étend de l’Escaut jusqu’au Rhin ,les marécages , et
surtout les haies déployées par les Nerviens entre l’Escaut et la Sabis
(Selle). Une fois à Cambrai, le camp de César nous dit-il, « n’était pas à
plus de 10milles de la Selle, soit 15 kms de la Sabis. Or, de Cambrai à Bavay,
c’est la Selle qui se trouve à 15 kms. En 1804, les Statistiques du département du Nord nous disent que la largeur de
la vallée de la Selle est de 800 mètres,
de Haspres jusqu’au point où cette vallée rejoint celle de l’Escaut. Pour
César, même si la Selle était peu profonde ( 3 pieds, soit moins d’1 mètre en
juillet, elle est fort large et il est surpris que les Gaulois aient osé
traverser une rivière aussi large.
César installe son camp sommairement à Fleury, entre Noyelles-sur- Selle (où on a
découvert, aux Hautes Frêtes, sur la rive gauche de la Selle, les fossés du
camp romain établi provisoirement avant la bataille) et Haspres, à l’emplacement du château d’Avesnes-le-Sec.,
en haut d’une proéminence sur la rive gauche de la selle./1000 000 soldats
gaulois vont affronter 60000 soldats romains. Le camp gaulois est installé sur
la rive droite, où, nous dit César, « naissait une pente semblable »,
c’est-à-dire douce.
Les Aduatuci :
Huy en Belgique ?
Le nom de ce peuple est mal établi :Atuatuci, Aduaca, Atuaca, Ratuca,Varuta, Baruta . L’étymologie donne un radical
ibère bien connu : adusa, cours
d’eau, ici le Rhin, et tuath ,
qu’on retrouve dans le celtique tuaith,
fraternité, tribu, cf. Teuton, Dutch, Deutsch, allemand leute, peuple, Goth,
latin totus , le nom des Leuques (Lucey), Toul (Ateula vlato, le
peuple uni). On peut partir de Adua tuat
, donnant aduatuca.
Voici ce que César
(II, 26, 64) nous apprend de ce peuple voisin des Eburon, entre la Meuse et le
Rhin : « Abandonnant toutes leurs villes et leurs points fortifiés,
les Aduatuci rassemblèrent tous leurs
biens dans une seule ville que sa situation rendait très forte : c’était
partout, autour de la ville, des rochers à pic, d’où la vue plongeait :
d’un côté, il y avait pourtant un accès en pente douce, qui n’avait pas plus de 2000 pieds(300
mètres) de large, défendu par un double mur fort élevé, couronné de blocs de
pierre d’un grand poids et de poutres taillées en pointe. Ce peuple descendait
des Cimbres (cf. le nom de Tongres) et des Teutons (cf .le nom d’Atua-tuci)
qui, au moment de leurs expéditions vers notre Province et vers l’Italie,
avaient laissé à cet endroit sur la rive
gauche du Rhin les bagages qu’il était impossible de transporter avec eux, avec 6000 hommes pour les garder.
Ces derniers, après l’anéantissement de leur peuple, avaient été longtemps en
lutte avec leurs voisions, tantôt les attaquant, tantôt les repoussant. Enfin
la paix conclue avec le consentement de tous, ils avaient choisi ce point pour
s’y installer. »Malgré la précision du récit de César, on n’a pas pu
identifier ce site avec certitude et on a proposé, sans convaincre, en Belgique
Glemoux , Fallais dans la province de
Liége, Sanson dans celle de Namur, Montaigu dans le Brabant, Beaumont dans le Hainaut, Tongres dans le Limbourg, enfin dans
les environs de Philippeville selon
Moke et Caumartin , Caestert (Caesarea castra) à Kanne aux Pays-Bas. On peut utiliser également la liste des
identifications de l’Aduatuca ci-dessous, car il y a eu des confusions entre la
ville du peuple et le fortin des Eburons, notamment Atsch au Stolbertg près de Aaschen. Il vaut mieux malgré tout selon
moi songer à Huy sur la rive droite
de la Meuse, dont le nom pourrait venir d’Atuatuci,
voisins des Condrusi, alliés des Eburons, au Condroz.
CE QUE JULLIAN APPELLE L’AFFAIRE DU VALAIS.
Jules César écrit, livre III, I, qu’il « expédia Galba avec la
XIIe légion chez le peuple de Nantua, chez les Véragres et chez les Sédunes,
dont le territoire s’étend depuis la
frontière des Allobroges, le lac Léman et le Rhône jusqu’aux grandes Alpes. …
Après avoir livré quelques combats heureux et pris d’assaut un certain nombre
de forteresses, …la paix faite, Galba
décide de placer deux cohortes à Nantua et de s’établir lui-même, avec
le reste des légions, dans un bourg des Véragres
appelé Octodurus. » Après
que barbares eurent été tués, il quitte
les lieux, s’en va à Nantua et ensuite chez les Allobroges où il prend ses
quartiers d’hiver.
Dion Cassius, XXIX, confirme cette localisation en disant que le territoire des Veragres touchait à celui des Allobroges et le lac Léman jusqu’aux Alpes.
Strabon ,IV, place les Varagri (avec un a) entre les Caturiges (région
d’Embrun) et la tribu des Nantuates.
Pline l’Ancien, III, 20, les situe entre les Seduni et les Salasses (région de
Salins).Seul Tite-Live, XXI, 38, parlant d’autres Veragres, situe ces derniers dans les Alpes, mais sur la route qui
franchit les Alpes Pennines par le col du Grand Saint- Bernard, donc près du
Valais suisse où se trouve la cité de Martigny, qui serait un ancien
Octodurus et la cité de Sion (qui
serait un ancien Seduni). De là le
point de vue généralement adopté qui situe dans le Valais suisse la cité d’ Octodorus.
Octodurus se
retrouve dans le Chablais sous la forme de
Thonon-les-Bains, de (oc) to(du)num,
la forteresse de la tribu rassemblée tout entière, fraternelle (de toct-, cf latin totus, tout entier, Teutons, Deutsch,
Teuctères). On peut éventuellement corriger les mauscrits en Octodunum au lieu de Octodurus.
Les Sédunes ont laissé leur nom , non loin
de Thonon, à Scionzier,Scion de sedunum
, en Haute –Savoie, à Sciez près de Thonon, de sedu(num), à Scey-sur-Saône-et--Saint-Albin près de Vesoul, à Scey-Maisières, près de Besançon., à Syam, de (sedu )sium , près de Lons-le-Saunier, avec des traces de combats.
Certains veulent de nos jours voir la
véritable Alesia près de cette dernière.
A côté de Nantua, à 6
kilomètres environ, on trouve les traces de combats de César à Izernore, ancienne Orindicen ou Ozinde, où
Maissiat voulait voir la véritable Alésia.
LA CAMPAGNE NAVALE CONTRE LES VENETES EN BRETAGNE
ARMORICAINE .
C’est Brutus qui, au début,
est chargé des opérations dans la baie de Quiberon, et César le rejoint.
César assiège d’abord plusieurs oppidums gaulois (forteresse d’origine
préhistorique de Quiberon, l’île de Berder, les îlots de Boëdic et de Tascon,
la Pointe de Fort-Espagnol dans le chenal d’Auray). Ensuite, afin d’assister à la bataille navale contre les Vénètes
(de la région de Vannes), il campe près
de la mer, dans un terrain bordé par une plage où une flotte nombreuse pouvait,
selon Dion Cassius, 12, 19, se mettre à l’abri. Il y a des collines près de
cette plage, en particulier, à l’ouest de Locmariaquer, la colline de Kerher (altération de César). Cette presqu’île de
Locmariaquer domine l’entrée du golfe, la haute mer et Port-Navalo L’îlot de Berda Il y a d’autres identifications, la
plus répandue plaçant César près de Saint-Gildas, à la presqu’île de Ruis ou
près de Sarzeau, ou bien encore près de Tranois dans le golfe. Mais ces
identifications sont balayées par la trace onomastique de la colline de
Kerhere, altération de César.
SABINUS EN NORMANDIE
Si , dans le
Vexin, Gisors a gardé le souvenir du
nom de César, comme Gesoriacum près de Boulogne, Sabinus le lieutenant de César qui
vainquit le chef gaulois des Unelles, Viridovix , a laissé son nom à la vallée de la Sabine près du Hague-Dick dans le Cotentin. Il y a
une forteresse comparable à celle des Côtes de Clermont-Gergovie près de La
Hague, assez peu connue. Elle devait être la citadelle de Viridovix, mais
celui-ci préféra livrer la bataille dans la vallée de la Sabine.
Maurice Pillet, architecte connu pour ses exploration sà
Persépolis et sur l’Euphrate, avait signalé à Maurice Busset (Gergovia, capitale des Gaules, p.55) les
contreforts allongés et serrés du Hague-Dicke qui s’étendent fort loin en avant
des remparts et renforcent leur pourtour arrondi, caractéristiques de ceux de Gergovie
(Les Côtes de Clermont). « Quel peut être leur usage ? Canaliser
les attaques et rendre par là même leur refoulement plus aisé ? En faire
une sorte de chemin de roulement pour les lourdes pierres dont on accable
l’assaillant ?Je ne sais. Mais ce que je tiens à signaler, c’est que l’on
retrouve la même disposition dans le Hague- Dicke, ouvrage qui doit être
contemporain de l’oppidum de Clermont. .Ce rempart de terre et de pierres fort
difficile à découvrir maintenant (1933), mais bien visible cependant en
quelques endroits, coupe la pointe Nord-Ouest du Cotentin (La Hague) et ses
extrémités devaient s’appuyer à la côte. Sa hauteur actuelle varie de 0m80 à
quelques mètres suivant les pointes, et il présente, dans ses parties courbes,
des contreforts extrêmement allongés et rapprochés, qui forment le glacis
extérieur. »
Certes , on a
proposé de nombreuses autres identifications, savoir Montcastre à Lithaire (à éliminer, car c’est
en réalité un site préhistorique , appelé comme souvent ,camp de César ou des
Romains) Vire, Reviers (lieu-dit Camp romain) dans le Calvados, ,le Châtelier (de castellara,
hutte gauloise),au Petit -Celland, à 7
Kilomètres d’Avranches, site qui avait la faveur de Napoléon IIII, Champrépus près de Villedieu,) , Vierville dans la Manche et Saint-Jean –de-Savigny. Savigny peut venir de Sabinus et il est connu localement
comme la Butte des Romains. Son
altitude est de 60 mètres. Il s’agit d’un camp romain avec clavicule et titulus, donc caractéristique de
l’époque de César comme ceux de Mauchamp et des Côtes de Clermont (Gergovie) .
Il s’agit d’une étape de Sabinius avant la bataille. Peut-être peut-on en dire
autant du Châtelier, où l’on distingue encore le tracé d’un camp avec double
enceinte et fossé intermédiaire, avec une superficie de 21 hectares et deux
entrées dont l’une est assez facile à reconnaître.
CESAR ET LE FRANCHISSEMENT DU RHIN : LE PREMIER
PONT
Ce premier pont fut construit par César chez les Ubiens(16,
8,; 17, 1), à Cologne selon Jullian.
On a suggéré aussi
Xanten, Bonn, Neuwied, Engers, Andernach, Coblentz, Belfort, ou bien au
pied des Vosges, entre Mulhouse et Aspich, dans la région qui
s’étend de Thom à Mulhouse, entre Cernay
et Wittelshein .A noter qu’on trouve la trace d’un camp romain dans la plaine de l’Oderfeld.
CESAR DANS L’ILE BRITANNIQUE
1 L’embarquement
Le port
d’embarquement est, en Morinie, Boulogne,
ainsi nommé en raison de la ville natale du Romain Quintus Pedius, Bononia en Italie. Il faut lire sur cet
épisode La fausse énigme de Portus Itius , par Jacques Méreau , que je suis
ici.
La situation de Portus
Itius ou fut longtemps une énigme et
on le situa d’Etaples à Wissant et même à Bruges et à Nieuport, alors qu’il se
trouve que le Portus Itius, Isques aujourd’hui, de Iccius, autre graphie d’ Itius.
Toute la vallée de la Liane était beaucoup plus vaste
qu’aujourd’hui et remontait jusqu’à Isques, en amont de plusieurs kilomètres de
l’embouchure. Elle était plus profonde
d’une vingtaine de mètres que de nos jours. Le large estuaire se rétrécissait en un goulet de 800 mètres
menant à l’aber intérieur où se trouvait une île, à l’emplacement de la basse
ville de Boulogne jusqu’à Brequerecque, qui remontait jusqu’à Isques et qui du
fait de sa longueur permettait d’abriter les 800 navires de César ,
dont 28 vaisseaux de guerre, 31000
soldats et 4000 chevaux. Cette île
faisait environ un kilomètre de longueur. Plus tard, Ptolémée nous livrera le nouveau nom de cette île, Gesoriacum,
qui vient de Caesaricum, le port de
César, mais cette île est aujourd’hui rattachée au coteau qui descend de la
haute ville de Boulogne. « L’érosion marine et l’ensablement de
l’estuaire, écrit J. Méreau, ont depuis profondément modifié cette partie du littoral.»
« Cette armada
franchit, une première fois, le détroit
en -53 au départ d’Ulterior Portus, c’est-à-dire l’estuaire de la Slack pour la cavalerie, et de Portus Itius pour le reste de la
flotte » avec débarquement près du port de Lympne
En -54, César fit partir toute sa flotte de Portus Itius,
car sa cavalerie n’avait pu quitter l’estuaire de la Slack à cause du mauvais
temps. C’est un convoi long de48 kms, navires et intervalles compris, qui
s’étirait sur plusieurs colonnes. » J. Mereau s’intéresse au camp romain
situé au lieu-dit le Marly à
Ambleteuse (Ambliolium),de
structure identique à celle du
casernement de la flotte situé dans la haute ville de Boulogne, dont on a
récemment retrouvé le castrum. .La
rue de l’Ancien Rivage et la rue du
Havre à Bologne indiquent encore l’ancien emplacement de la mer, avant
que l’estuaire ne soit comblé. Quan t à Outreau, il signifie au- delà de l’eau.
C’est d’ailleurs un contresens sur le
texte de César (6, 2) qui a fait douter de l’emplacement de Portus Itius. On a compris à tort le texte de César comme parlant de la distance entre Portus Itius et l’Angleterre,
lorsqu’il parle de 30 000 pas, soit 45 kilomètres, alors qu’il y a
seulement, de Bologne à Douvres ,
35 kms . Mais César parlait en réalité
de la distance entre l’île britannique et le continent, entre lesquels il y a bien 30000 pas, soit 45 kilomètres.
2 Le débarquement
dans le Kent (Cantum).
Première expédition
César tente de débarquer au port naturel de Douvres (Durobriga, gué sur la Dour), mais une armée de Bretons occupait les collines et les abords du port
de Douvres. César débarque sept milles romains plus loin, sur une plage
ouverte, à Lympne (Lemanis, cf. grec Limnè, eau stagnante restant après le
retrait de la mer, ce qui correspond à la description des difficultés rencontrées
par César),Le long de la côte anglaise, le Grec Dion Cassius (51, 2 et 7,
26) évoque ta tenagè, c’est-à-dire
les bas-fonds fangeux ; Plutarque
évoque pareillement des courants boueux et marécageux . Il se constitua dès
lors une légende et Appien (Civ., II,
150, 625) rapporte que César donna à ses
pilotes l’ordre de briser leurs navires sur les écueils, -en réalité de les
diriger à travers les bancs fangeux. Lui-même sauta à terre et débarqua à
Lympne, à 7 milles romains de Douvres. Lympne est voisin du Romney Marsh, les marécages romains
(Romney venant de Romani)
Second débarquement
César débarque en un
endroit plus favorable et avec sa cavalerie, partie cette fois de Portus Itius.
Il s’agit de la plage de Walmer, à
6000 pas au nord de Douvres, près du village de Deal. De nuit, il l fait 12 milles dans l’intérieur
des terres et affronte les forces bretonnes au passage de la Stour. Les Bretons furent repoussés
mais tentèrent de se rassembler dans leur forteresse de Bigbury
Wood. Vaincus, ils se dispersent, tandis que César apprend que la tempête a
une nouvelle fois endommagé 40 navires à l’ancre et donne l’ordre aux
légionnaires de les réparer. César retourne alors au passage sur la Dour où il
se heurte à des forces bretonnes nombreuse animées par Cassivellaunos. Celui-ci est vaincu. C. César
arrive à la Tamise ,dont le nom
correspond au sanskrit tamisa et
signifie : celle qui n’est pas éclairée, celle dont l’eau est sombre: Béda qui mourut en 733 (Hist. Angl. , I, 2) affirme qu’il a pu
encore voir de son temps , à Coway
Stakes, la palissade de pieux aigus
enfoncés comme moyen de défense dans la Tamise (César, V, XVIII) à un endroit où le fleuve était guéable,près de Londres. César parvient à une grande forteresse située dans la ville actuelle de Westminster. Les Trinovantes et cinq tribus supplémentaires : les
Icènes, les Ségontiaques, les Ancalites , ; les Biubroques et les Casos
lui révèlent à César le lieu où Cassivellaunos s’est réfugié, la forteresse bretonne de Wheathampstead devant laquelle César met le siège. Les quatre rois du Kent (Cantum) , savoir
Cingétorix, Carvilios, Segovax et Taximagulos
se coalisent avec Cassivellaunos , mais César est vainqueur.
Une identification
certaine de l’Aduatuca des Eburons aux Pays Bas dans la vallée de
Sint-Gertrud (VI, 32): Oudt
L’aduatuca des Eburons, qui signifie castellum (fortin), nouds dit César, est un nom commun.et c’est un
homonyme du nom du peuple des Aduatuci :
il signifie le fortin de la rivièure Meuse.
Adua vient encore de la racine ibère adusa, fleuve, la Meuse ici. Tuca
signifie remparts, place- forte, et vient d’un radical ibère correspondant
au grec teichos, rempart, osque feihuss, murs en torchis, latin fingo, pétrir, figura sanskrit dehmi.
Quant au nom des Eburons
qui a donné Fouron aujourd’hui (Fouron-le-Comte), il vient
du nom des Ibères, Ibero- avec
suffixer –tania, pays, car les
Eburons ne sont pas des Gaulois. On
retrouve leur nom entre autres dans Hispania, Espagne, de ibs-tania, Ibiza, Ebusia ou Ebusus en latin, et dans un peuple
près de Laon (Laudunum), les Eburons ou Ebures. Un archéologue avait trouvé une monnaie avec l’inscription Eburis (ablatif- locatif, « à
Anizy-le-Château ») près de
Laon, mais ignorant le nom du peuple de Laon il la rattacha aux fondeurs
baléares de César et se hâta d’écrire un bel article !
Nous avons trois sources pour suivre les Eburons : Henry Delvaux de
Fouron, Dictionnaire géographique de la
province de Liége, 1841, tome Ier ; L. Caumartin,Entre Liége et Maastricht, Promenades
des environs de Visé, 1862, 2e édition ; enfin un Blog et un forum qui les reprennent : « Paranormal. Le lieu de la
bataille d’Atuatuca ».
C’est pour la localisation d’
Aduatuca que le plus d’hypothèses ont été formées : sur la rive gauche de
la Meuse, Voroux, Waroux (commune d’Alleur), Fallais, Berg-lès-Tongres; sur la
rive droite de la Meuse : Embourg, Wandre, Mortroux, Juliemont ( Julii Caesaris mons), Fouron-le-Comte,
Aix-la-Chaqpelle, Juliers (de Julii
Caesar castra),Rolduc, Huy,
Fauquemont, Maestricht ,Gressenich, Atsch au Stolbertg près de Aaschen , Witten
à deux lieues de Hontem, Verviers, Liége, de Liége à Aix-la-Chapelle (Mannert)
, auxquels il faut encore ajouter Balmoral à Spa, Battice, Chaudfontaine,
Limbourg, Dolembreux à Esneux, Thuin, et Eschweiler près
d’Aix-la-Chapelle.
La meilleure description du site
est donnée par Caumartin qui a parcouru à pied la région. Le nom d’un chemin
vert jusqu’au seul gué de la Meuse, la route de Oudt (Oudtstraet, appelée Hoogstraet
et traduite par haut chemin par
Ernst dans Histoire du Limbourg, cité
par Caumartin, p.202) est la route de la forteresse Aduatuca dont Oudt est l’altération incomprise (elle est traduite
par vieille).Sa description par Caumartin, p. 2021, est la suivante : elle est
« large de onze à quinze pas, plus étroite en quelques parties, mais alors
on reconnaît les emprises que l’on a faites sur le chemin primitif. … Au moment
où elle entre enfin dans la vallée (de la Meuse), qui, à cet endroit, fait un
coude, il existe, à sa gauche, une longue et profonde tranchée, partagée au
fond en deux branches qui peuvent abriter aisément plusieurs milliers d’hommes.
Ces embuscades débouchent dans le vallon part un conduit étroity et difficile à
remarquer ; elles sont le complément de celles vers Breust et assurent la
réussite du guet-apens en fermant la vallée en amont et en aval. L’importance
de cette tranchée explique d’elle-même sa grandeur exceptionnelle; il fallait,
avant tout, fermer la vallée avec des forces suffisantes pour empêcher les romains
de regagner leur camp, ou sinon le plan d’Ambiorix échouait. »Et p. 184 le
système d’embuscades tendues par les Eburons aux Romains : Nous
remonterons cette grande vallée (qui mène au seul gué de la Meuse), jusqu’à Breust « en venant de la Meuse. D’abord, tout à
l’entrée, une place d’armes, habilement dissimulée, a été creusée dans le flanc
droit du coteau : cette place d’(armes ou tranchée, parfaitement
conservée, profonde de 3 ou 4 mètres, se contourne en divers replis, et
présente plus de largeur en certains endroits.. Vers son extrémité, existe une
butte en terre ou tumulus ; peut-être est-ce un cette place d’armes,
nommée Hakkenknoep, longue de 230 pas, va toujours en, s’élevant et finit en
une pente douce qui donne accès dans la campagne. Elle débouche dans la vallée
en angle droit, juste au moment où la plaine commence, et semble creusée dans
le seul but de jeter subitement, et à un signal donné, une masse de combattants
sur un corps d’armée qui, venant du haut de la vallée, tenterait d’en sortir pour
se rapprocher de la Meuse. A quelques pas de là, mais du côté opposé, dans
un enfoncement de la montagne, se voient encore quelques restes d’un rempart
en terre. Un peu plus haut… existe une
autre tranchée actuellement reboisée. … On a utilisé une dépression naturelle
de l’escarpement en la creusant en ravin pour donner un accès facile dans le
vallon. Sur le plateau s’ouvrent donc deux profondes tranchées séparées par un
gros monticule ; à la base de ce monticule, elles se rejoignent en une seule
voie qui descend rapidement dans la vallée. La main de l’homme se fait sentir
dans ces travaux si adroitement et si perfidement combinés, et ce monticule
pourrait avoir servi de point d’observation, ou de fortification pour la
défense du grand ravin. Au moment où ce ravin principal débouche dans la
vallée, un second vient le joindre diagonalement, de sorte que la même
ouverture sert de sortie pour tous les deux .Sur le versant opposé se cachent
encore plusieurs chemins couverts et sinueux, mais tous ensemble admirablement
ordonnés pour faire dégorger des deux côtés, et sur plusieurs points à la fois,
une masse de combattants dans le vallon, et le rendre ainsi un véritable
coupe-gorge, pendant le temps que les troupes embusquées dans la tranchée, et
barrant le chemin à l’avant-garde, ferment la seule issue. Qui a organisé ce
système d’embuscades, ouvert ces tranchées, disposé ces places d’armes, si
artistement encaissées qu’elles sont invisibles, comme je tiens beaucoup à le
faire remarquer, pour tous ceux qui, venant
du haut de la vallée, se dirigent verts la Meuse ? Evidemment ces fossés
n’ont été creusés (par Arioviste) que parle désir d’anéantir des troupes
engagées dans la grande vallée, -magnam
convallem, -pour aller passer la Meuse., c’est l’œuvre d’un clan héroïque,
c’est un reste du combat des Eburons. »
Le nom du site, Oettgroven, le fossé d’Atuatuca, Mortsgraven, le fossé aux morts, Bloedgraff,
le fossé sanglant, Remerstedt, la
vallée des Romains, Moerslag,
le marais de la bataille , altération de
Romerslag, la bataille des Romains, Libeeck, le ruisseau de sang , Hakkenhoepp, la colline piochée avec
traces de trous et de places d’armes dissimulées par les Eburons, sont tous
autant d’indices que nous sommes sur le site de la célèbre bataille d’Aduatuca,
surtout que nous y rencontrons des sites qui font allusion aux chefs romains
massacrés : Ketten rappelle la
mort de . Auruculeius Cotta et Schoepfen celle de
Titurius Sabinus.
Hontem , près de Meer dans le
Limbourg néerlandais, qui doit son nom actuel à un dolmen ou pierre des Huns (Hun stone), un hameau de 28 maisons en
1862, était ainsi l’atuatuca ou fortin des Eburons. Voici sa description par
Caumartin, p. 199 : « a fleur de terre, on rencontre passim les
substructions d’une ancienne forteresse
….Le hameau est placé sur un plateau, séparé d’autres plateaux qui l’entourent
par un vallon, que l’on reconnaît encore, en quelques endrolits, avoir été
taillé en fossé pour ajouter à la force de la position ;En voyant ce fossé
si large, j’ai très bien compris que les cantiniers pouvaient y avaient établi leurs échoppes…
Dans certaines parties du hameau,en creusant légèrement le sol, on met à jour
des espèces de murs en pierres en pierres brutes , épais de trois ou quatre
pieds, et les pavements d’une ancienne chaussée.On y a découvert un puits,
aujourd’hui obstrué, dans lequel se trouvaient des fers de lance, quelques
vases et même des monnaies renfermées dans une urne en terre, mais si oxydées,
m’a-t-on dit, qu’elles ne formaient plus qu’une masse compacte. »
Le camp de Labiénus près de Bruxelles chez les Trévires (V, 53,
p.129 et 57, P 132)
Certains le placent à Mouzon près
de Sedan. César nous dit admirativement que ce camp est favorisé par la nature
et par l’art, ce qui évoque pour moi le plus grand oppidum de Belgique, appelé
par erreur le camp de Cicéron, près de Bruxelles, à 8 kilomètres en dehors du
bourg d’Asse sur le site de
Borgstadt. César nous précise que le camp de Cicéron se trouve à 60 milles (102
kilomètres), ce qui correspond exactement à la distance entre Bruxelles et
Embourg. Au contraire, si on place le camp de Cicéron à Mons et celui de
Labienus à Mouzon comme on le fait traditionnellement, cela fait160
kilomètres ; si on situe le camp de Cicéron à Namur et celui de Labiénus à
Embourg, cela fait 68 kilomètres.
Le camp du frère de Cicéron chez les Nerviens à Chession près d’Embourg
en Belgique.
La tradition le situe, soit à
Mons en Belgique, soit près de Namur selon Maissiat, soit près de
Bruxelles (celui que nous avons attribué à Labiénus). Embourg , plus exactement
Chession (altération de Cicéron prononcé (chi)cheron
près de La Hazette, me semble le lieu le plus probable..
CESAR ET LE SECOND FRANCHISSEMENT DU RHIN
César construit un nouveau pont, un peu en aval du premier,
chez les Trévires, donc à Trèves (IX,5), à 30 milles pas (45kilomètres)du
territoire des Sicambres : ceux-ci étaient juste après le premier pont, en
aval.
CESAR DANS LE CENTRE : d’Agedincum à Avaricum en
passant par Vellaunodunum , Genabum, Noviodunum et Gorgobina
Agedincum, à proximité de Sens
On a discuté pour savoir si
Agedincum était l’actuelle Sens (Agedincum Senonum), la ville des Senones, ou
Provins, de terodin(cum), mais réinterprété après les Croisades en fonction de
la rose de Probus (rosa probana, rose de Provins, rosa
gallica ), teinturier romain qui
avait à partir du murex inventé une nuance de pourpre dite purpura probana. Provins s’appelait anciennement Anatilia, altération de agendilia.
Ptolémée nous assure que Agedincum est la
ville de Sens. Agedincum, de tasgetincum, tient son nom, comme
Montargis (de moritasgis), du dieu
gaulois Moritasgus (cf.. le nom du Gaulois Tasgetes).
A proximité de Sens, là où passe une voie romaine et où
existait un pont de bois sur l’Yonne,
à Villeneuve-sur-Yonne , on a un oppidum de 120 hectares , ceint d’un
rempart, celui de Champ -Château , Campus-Castelli,
lieu du combat entre Labienus et les Senons
, et le nom de Villegardin,commune
de Montacher- Villegardin, qui a
gardé , dans l’élément final gardin , altération de (a)gedin (cum). , le souvenir du nom
ancien de Sens. Mont Acher vient de mont Agedincum, puis ager(incum).
Sens a conservé une
partie de son enceinte romaine et un
plan avec deux rues perpendiculaires decumanus
et cardo. Le camp de César au sud de la ville a abrité les six légions de
Labienus. On trouve à Sens des
vestiges : le sanctuaire gallo-romain de la Motte du Ciar (en l’honneur
d’un fils de la reine celtique Medb et
de Fergus) près du confluent de l’Yonne et de la Vanne. On peut y voir des
traces de drain exécutés par les Romains afin d’élever l’eau d’une source, à la
manière d’un puits artésien et d’alimenter un aqueduc.
De Sens, César met
deux jours pour atteindre Vellaunodunum (étapes de 20 kms environ par jour).
Vellanodunum (César,
VII, 11, 1), lieu-dit les Veluns,
oppidum des Sénons, dans le Loiret, près
de Montargis, sur la route de Genabum (Giens).
L’étymologie de Vellaunodunum décompose le mot en vel,
latin vallis, vallée ( ?), –dunum,
oppidum, et launo. Ce toponyme signifie la forteresse de la
vallée de la rivière l’ Ouanne, de lausanos, donnant Lausanne, l’Ozanne (avec déglutination du l initial)
près de Brou en Eure-et-Loir, la Rhône au féminin en Eure-et-Loir aussi, près de Nogent-le-Rotrou , de rhodanos
L’identification de Genabum avec Orléans entraîne celle de
Vellaunodunum comme Montargis pou Beaune-la-Rolande ou Sceaux-en- Gâtinais et celle de genabum avec Gien entraîne celle
de Vellauodunum avec Triguères et inversement.
A De nombreuses
identifications ont été proposées : l’abbé Leboeufe, leblanc et
chardon tiennentn pour Auxerre et ses alentours : Vallan, Bléneau. (le jésuite d’Anville,dans Eclaircissements,
p. 219 et suivantes, partisan d’Orléans comme héritier de Genabum , propose
logiquement Beaune-la-Rolande
(anciennement Beaune –en- Gâtinais) près de Pithiviers, dans le Loiret, comme
Maillart, Mercure de France, août 1737, p . 1762 .
Comme Blaise de Vigenère, p ; 640, Sanson, paragraphe 202 et Maillart dans Mercure
de France, juillet 1736, p.. 1520 et suivantes (mais celui-ci se reprendra
l’année suivante et opinera pour Château-Landon), , la Commission de
topographie des Gaules propose Château-Landon, près de Fontainebleau, en
Seine-et-Marne, mais malheureusement pour elle Landon ne peut venir de Vellaunodunum car Château-Landon est un ancien Château- Nanton , castrum
Nantonis au VIe siècle.
Mais c’est aux alentours de Montargis que les
identifications pullulent : Lancelot
et Paultre crurent avoir trouvé leur
bonheur dans Montbouy (Aquis Segestae, la source thermale de la déesse des moissons
Segesta),comme Walckenaer, I,
p. 410, Chenevières. avec son
amphithéâtre près de Montbouy. Jollois
,
Mémoires de la société archéologique sur les Antiquités du département
du Loiret, 1836 , p.22 et suivantes et Cosson,
Mémoires de la société archéologique de
l’Orléanais, II, 1853, p. 478 et suivantes proposent les environs de
Sceaux.- du- Gâtinais, toujours près de
Montargis. Comme certains proposent au voisinage de Montargis Girolles (hameau
de Villon), on en vient, dans la logique
d’un chemin menant de Sens à Orléans, et
après divers auteurs du XVIIIe siècle, à proposer Montargis avec Le Roy, Bulletin monumental,
XXX, 1864, p. 344-345 et :le général Creuly (Carte, p. 72,
ainsi que C. Julian, p.435,
B En faveur de Triguères, on a :
1 Eugène François Louis Boutet
de Monvel, « Etudes sur les
expéditions de César chez les Carnutes », 1863, dans les Mémoires de la Société d’agriculture… d’Orléans, VII, p. 43 ;
2 Ange Petit, Dissertation sur Genabum-Vellaunodunum,
1866.
3. Napoléon III, Histoire de Jules César, 2e
volume, note, p. 283 .
4. Adolphe Bréan,Jules César dans la Gaule, 1864, Orléans, p. 109.et Itinéraire de l’expédition de César, 1865,
96 pages, Orléans, p.15. ;
5. Salomon,
« Agendicum,Vellaunodunum et Genabum » dans le Bulletin de la société des Sciences historiques et naturelles de l’Yonne, année 1866, XX,
p. 99 et suivantes, p. 118,et suivantes ;
Seuls les deux premiers ont une connaissance des lieux. Tous
sont consultables sur Google Books.
L’étymologie de Vellaunodunum décompose le mot en vel,
quatre, –dunum, oppidum, et launo,
rivière, Ce toponyme signifie la forteresse des quatre collines de la Ouanne ou la Vouanne, selon la
prononciation, de launo, donnant le nom du
Loing (de louane)dont nous
considérons la Ouanne comme un
affluent , et de la commune de Ouanne. Pour le gaulois launos, on peut songer à une abréviation de laudanos, rivière, accentué
sur la syllabe initiale, qui donne les noms de
l’Ozanne (avec déglutination
du l initial) près de Brou en Eure-et-Loir,ou
la Rhône au féminin en Eure-et-Loir , près de Nogent-le-Rotrou , de rhodanos,.
Nous avons aujourd’hui encore à Triguères quatre dunum ou Donons, : un lieu-dit les
Donons et le Donjon, altération
de donon.par croisement avec do(mi)nionem, éminence de terrain .
Ce nombre quatre explique aussi le
pluriel dans un autre lieu-dit, Les
Vélins, de Vellaunodumun,
mauvaise graphie pour Les Vélun. Personne n’a remarqué ce
lieu–dit au nom révélateur : les Velins,
Route de Château- Renard à Fontenouilles (D 142) , On peut noter encore le
moulin de Vaux et le Champ de Vaux, Route des Grands Moreaux (S-O du bourg), le champ de bataille de Vellaud , de Vellaud .Autres lieux-dits : les
Chariots et le champ des Juments, au sens latin du train des équipages, où l’on
peut placer l’armée de César. La tradition populaire raconte que César but une
coupe de vin de Triguères (lieu-dit Les Vignettes ?) précisément en cet
endroit ;
La voie perrée gauloise passe près de l’Ouanne : selon
Ange Petit, il s’agit d’une cxhaussée faite de cailloux secs concassés sur une
profondeur de 1, 50 mètre, sous une couche de terre épaisse seulement de 10 cm
à 12 cm. Qui se continue ; La voie gauloise faite de silex est très
différente de la voie romaine, droite et faite de pavés.
Le conseiller général, Ange Petit, qui fit
connaître qu’il avait découvert le
véritable oppidum gaulois de Vellaunodunum près de Montargis, à Triguères , de brig-adura,
le gué sur la rivière , adura en
ibère , la Ouanne ou le Loing. . Les Anciens donnaient le nom de Loing à
la rivière dont l’Ouanne est considérée de nos jours comme un simple affluent et à cet affluent
qu’ils supposaient être son cours antérieur ; On y trouve un théâtre pouvant
contenir 8000 spectateurs, une somptueuse villa, gallo-romaine avec des thermes alimentés par une conduite de 7
kms (par la fontaine de Sainte-Anne de Douchy, Anne étant la christianisation
de Ouanne), un cimetière, un dolmen.
L’histoire des « fouilles » est sommaire : vers
1857, l’abbé Guiot , en poste à
Triguères, accompagné du maire Ange Petit, et d’un architecte , reconnaît un théâtre de 9000 places au
sud-ouest de la ferme de la Mardelle ;
ainsi que des thermes vers 1857 (rapport de Ange Petit à la Société d’Orléans ; puis Ange Petit fait appel à un archéologue,
Eugène Boutet de Monvel. Enfin, en 7 jours, le capitaine d’artillerie Ed.
Rouby, missionné par Napoléon III,
reconnaît une enceinte gauloise et un fossé de circonvallation, autour du
donjon (donon), ainsi qu’un fossé de circonvallation, qui semblerait être l’œuvre de César et dressa un rapport que Ange Petit
publia en 1866 dans sa Dissertation sur Genabum-Vellaunodunum
p . 92-94 : Avec ses plans, c’est le plus intéressant.(cité par F. Rau, Les deux Genabum, 1903, p. 111):
« A 50 ou 60 mètres au-dessus de la vallée de l’Ouanne, s’élève une colline [Vellaunodunum, le donjon)] , dite le bois deb
la Garenne, au bas de laquelle est bâtie Triguères . Quoique les hauteurs
voisines [les trois autres Dunum ou donons] soient légèrement
arrondies, les flancs de [cette colline]
paraissent avoir été taillés en talus par la main des hommes pour en augmenter
la pente. On rencontre d’abord, en venant du nord, un massif considérable de
terre, de l’autre côté duquel se trouve un fossé, dont la largeur, au niveau du
sol, est de 20 mètres environ. Les terres de ce fossé ont été rejetées du
côté du sud, où elles forment un rempart de neuf mètres de hauteur
d’escarpe(muraille de terre ou de maçonnerie, qui règne au-dessus du fossé, du
côté de la place) ; la crête du rempart s’abaisse vers les extrémités et
va se raccorder avec les talus qui
terminent la colline à l’est et à l’ouest, formant ainsi une enceinte continue.
Plusieurs fouilles exécutées sur la crête du parapet ont mis à découvert les
vestiges d’un mur, dans lequel on a trouvé des cendres, du charbon et quelques
clous en fer oxydés .Une seule médaille a été découverte à 20 ou 30 centimètres
de la surface du sol, dans une fouille faite au pied du talus intérieur, et
c’était une médaille gauloise….Les crampons de fer oxydés que nous avons trouvés nous paraissent avoir
servi à lier entre elles les poutres qui, conjointement avec les grosses
pierres, constituaient les murs d’un oppidum….Un chemin ou voie perrée [empierrée
], reconnue pour une voie gauloise par le plus grand nombre… vient directement
de Sens à Courtenay et longe le côté oriental de l’oppidum [pour se rendre vers
le Vieux-Giens et son pont dont on a retrouvé les piles dans la
Loire]. »L’ensemble forme une superficie de 9 hectares.
Les cultivateurs vont ensuite recouvrir dev terre tous les
lieux de fouille, même le dolmen.Il n’yb a plus rien à voir.
Genabum ou Giens oppidum des Carnutes.
Innombrables sont en Europe et en France les Genabum : Genappe dans les
Flandres, Iéna en Prusse, Gènes (Genua des Romains, Genova italienne ),
Genève(Genava), et en France même Gien-sur-Cure dans le Morvan, la
presqu’île de Giens dans la commune d’Yères, sans parler des Gennes etc.
Parfois, le toponyme a été christianisé ; à Gien, on a Saint- Genou. Il
n’y a rien d’étonnant si deux Genabum se trouvent sur la Loire. Le Genabum
d’Orléans a dû être une colonie du
premier après son pillage et son
incendie.
Il existe deux problèmes : le Genabum de César et de Hirtius
, son continuateur, est-il Gien ou Orléans? L’orthographe est-elle Genabum avec un G , apparaissant sept
fois chez César, ou Cenabum avec un C, qui n’apparaît que chez Hirtius , l’auteur
du dernier livre des Commentaires ,
et dans des inscriptions et des textes plus tardifs. ? Il faut lire Les deux Genabum, de F. Raud (1903), l’ouvrage le plus intéressant sur le
sujet.
Les noms de
lieux-dits dont l’un est destiné à donner Orléans : Cenabo, Avenio et
Aurelianis ,
1 Orléans,
Aurelianis.
On a cherché à rattacher ce nom, apparu tardivement, au nom des empereurs Marc Aurèle ou Aurélien, ou bien à la gens
de l’officier Fusius Cita assassiné à Genabum –Gien par les Carnutes,les
problèmes que pose l’étymologie d’Orléans par Aurelianis sont les suivants : il n’y a aucun lien prouvé
avec l’emperteur Marc Aurèle et, moins grave, l n’y a pas de raison d’avoir un
pluriel, enmêmev temps que le locatf pluriel n’existe pas. .De même, le rapprochement avec les Aulerques du Mans
(de aulerrcis ?), les
étymologies aurum alienis, de l’or
pour les étrangers, ou aurum heliou, l’or
du soleil , ou ora ligeriana, le bord
de la Loire,.
Il existait un lieu-dit appelé Avignon , Avenum ou Avenio , Avignon, ce qui a laissé à Orléans le nom de la rue d’Avignon. On retrouve à Châteaudun
une rue d’Avignon menant à Orléans, ce qui montre qu’il existait un
autre chemin pour aller à Orléans- Avignon
et que le chemin de Gien suivi par César ne passait pas par Châteaudun.
Mais après la
conquête apparaît le nom de Cenabum ou
Cenabo avec un C . On suppose que,
leur ville de Gien détruite, les
Carnutes descendirent la Loire et
s’arrêtèrent , passant par Avenio ,
puis se fixèrent à Cenabum,
2 Gien
Le Genabum de César est bien l’actuel Gien car César précise qu’il fait passer la Loire à son armée et
qu’il arrive immédiatement sur les terres des Bituriges. « In Biturigum fines pervenit ». En
effet, les Carnutes occupaient la rive droite de la Loire au droit de Giens, en
face sur la rive gauche c’étaient les Bituriges. Au contraire, de l’autre côté
d’Orléans, sur la rive gauche, c’était le territoire des Carnutes qui se
continuait sur une trentaine de kilomètres de profondeur avant de céder la
place aux Bituriges.
3 Orléans
Le Cenabo ou Cenabum de Hirtius , le lieutenant et continuateur
de César , auteur du livre VIII , le Cenapum de Paul Orose, Cenabon de
Strabon et de Ptolémée,
et le Cenabum des
inscriptions est Orléans et non pas
Gien. « César vint, à la fin de la saison,
camper à Cenabum, où il fit hiberner deux légions, en partie dans les
maisons gauloises, en partie dans les huttes qu’il fit recouvrir en vitesse
d’un peu de chaume [pour les isoler]…. Les Carnutes, accablés par la rigueur de
l’hiver et par la crainte du danger,chassés de leurs demeures sans oser s’arrêter
longtemps nulle part, ne pouvant même trouver dans leurs forêts un abri contre
les plus affreuses tempêtes, se dispersèrent,
après avoir perdu une grande partie des leurs, et se répandirent chez
les nations voisines » [comme Avenum, la future Orléans] ». A noter qu’ils
devinrent des commerçants dynamiques : le mot d’emporium que leur attribue Strabon se rapporte aux Orléanais.
Reste l’étymologie d’Orléans. Elle vient d’un nom du fleuve,
la Loire, non pas de Liger, le Loir, la Loire, l’Aigre de la Laigre, mais de
l’ibère losana , fleuve : de ce nom on passe à lorana, puis par métathèse , orlana
Noviodunum Biturigum,
Neuvy-sur-Barangeon
Les partisans d’Orléans comme identique au Genabum de César
ont proposé dans le
prolongement d’Orléans Nouan
–le-Fuzelier ou Neung- sur- Beuvron
(ruines d’un oppidum, mais se
trouve en territoire
carnute) ; d’autres comme
C. Jullian Neuvy –sur- Baranjon , ou
Sancerre (comme Rau), certains partisans de Gien Argent-sur-Sauldre ou Aubigny-sur Nere. On a aussi proposé Neuvy -en- Sullias, Dun-le-Roi, Châteauneuf, Nérondes,
Nevers, les environs de Châtillon-sur-Loire, Vierzon, Nohan -le
-Goût , Pierrefitte,etc
Je me rallierai avec Julian à Neuvy- sur -Barangeon qui présente
l’avantage de posséder des ruines romaines, des vestiges de voie ancienne et un
nom, Neuvy qui provient de Noviodunum., doublé du nom de Barangeon,
évolution de Biturigum (des
Berrichons, génitif pluriel , cf ; Bourges, qui a été pris tardivement
pour une rivière. A 3 kilomètres de là,
à Villatte, il y a des eaux et des
sources, ainsi que des antiquités. Sur la voie gauloise de Gien à Bourges (oppidum Biturigum positum in via, 12, 2), vers la Sauldre,
frontière des Carnutes et des Bituriges,
l’oppidum de Neuvy – sur- Barangeeon était au Grand Villatte ou au petit
Villatte, au centre du village.
Avaricum (de
l’ibère adusa, rivière, + suffixe
-icum)
Avaricum survit dans
le nom de rivière l'’Auron
(de avar + suffixe de rivière -on),, par exemple dans le nom de l’oppidum de Dun –sur-Auron à proximité de Bourges (qui vient de Biturigium la ville des Berrichons) et dans les noms de rivières Yèvre,
de avari (de avari [cum])
Gorgobina, la
Gergovia des Boïens (apparentés aux
tribus peuplant la Bohème) : Sancerre.
On sait que les Boïens ont été installés par César dans un
triangle qui comprend Saint- Parize,
Sancergues, Sancerre et
Saint- Satur. Sancergues vient de cirig ,
qui est attesté,et qui a été secondairement sanctifié . Cirig
ne peut venir de saint Cyr, mais vient
de Gorgobi(ne).
De même, le nom de Sancerre ne vient pas de celui de saint
Satur, mais de santo cirig donnant sancirgue, puis sanci. . Cirig vient de Corgona christianisé, de
gorgobina. Une série de manuscrits de César donne Gorgobina ,
mais une autre Gortonum.. D’ailleurs, le château
s’appelle, comme anciennement la ville, Gortona,
de gorgo(bi)na. C’est donc
Sancerre qui est la Gorgobina de César.
Noviodunum , non pas
César, mais Neuvy- sur- Loire.
Ce n’est pas le
Noviodunum qu’on croit, où César avait placé son intendance générale. Ce Noviodunum
serait Neuvy-sur- Loire. A noter que
Noviodunum ne signifie pas la
nouvelle éminence, ce qui d’ailleurs n’aurait guère de sens, ni même la
nouvelle forteresse, mais la forteresse où l’on fait le sacrifice ., novio- étant l’altération du gaulois medhio qui signifie lieu du sacrifice. .
Nevers.
Nevers (Nevernis, locatif ablatif pluriel, ceux qui habitent la Nièvre) est attesté à l’époque carolingienne,
cf. Nevirnum, Ebirno, Neberno). Ce
n’est pas le Noviodunum qu’on croit,
où César avait placé son intendance générale.
Ce Noviodunum serait Neuvy-sur- Loire. A noter que Noviodunum ne signifie pas la nouvelle
éminence, ce qui d’ailleurs n’aurait guère de sens, ni même la nouvelle
forteresse, mais la forteresse où l’on fait le sacrifice ., novio- étant l’altération du gaulois medhio qui signifie lieu du sacrifice. .
Son nom est lié au nom de la Nièvre, Niverna, de neva-rona,
de neva-vona, et apparenté à celui de Narbo, Narbonis, masculin, Narbonne, de narv-ona , -ona dérivant de vona,
suffixe hydronymique. Sont parents les noms de la Navarre, de la Neva
en Russie, de la Nive en pays basque, du nom de peuple Meldi (à l’est de la Marne) qui donne Meaux, du nom de rivière Meldo(v)acus ( cf . Médoc) , Melun
de Metlosedum ou Meclosedum , de Moravie, de la Moldau , rivière de
Roumanie, et de la Moldavie, du Morvan, de novrona, morvona. La
racine est nev-niv, nov- et signifie cours d’eau. Elle prend une forme
instable avec m initial : Mov –vona, movrona, modlona.
Bibracte, ville
importante des Eduens, correspond à Saint- Léger- sous- Beuvray (de bibracte), à
une dizaine de kilomètres d’Autun. La bataille contre les Helvètes, dite à tort
de Montmort, a lieu, nous dit César, à moins de 18 milles de Bibracte –Saint- Léger-
sous -Beuvray.Selon R. Niaux, la bataille doit être située autour de Glenne, au
Mont- Dôme. Il cite les traces à Auxy d’un vaste camp romain ainsi que de
nombreux toponymes figurant dans les textes : les Fossés, près du Petit Mizian ; le Champ du Mort (de Mars), le Grand
et le Petit Martrey (de martyrium,
cimetière) en Folin, qui pourraient être
le Grand et le Petit Mort (champ de
Mars, champ de bataille) dans la forêt
de Glenne toute proche. Le camp des Helvètes et le lieu de leur inhumation
seraient placés près du Grand et du Petit Mort dans la forêt de Glenne.
Nemossos, ou
Nemoton , une capitale des Arvernes :
Veyre- Mouton.
Les villes de Nemours (Nemausus),
Nîmes et peut-être Limours, tiennent leur nom d’un champ de Mars, Nemeton,
une clairière dédiée à une divinité gauloise assimilée à Mars et la
capitale arverne vient aussi du même radical gaulois. Veyre-Mouton fut un temps une autre capitale des Arvernes. On
remarque l’instabilité des capitales : Nemoton, Avernis, Corent,
Clermont-Ferrand (Augustonemetum). Le
géographe grec Strabon écrit : « Ce fleuve, la Loire, baigne les murs
de Nemossos, la capitale des Arvernes. » Certains tentent de jeter le discrédit
sur Stabon sous prétexte qu’il a parlé de la Loire, Liger, en place de l’Allier,
Elaver. C’est oublier que pour nous l’Allier est un affluent de la Loire,
mais que pour les Arvernes
la Loire , l’Allier
et son affluent l’Auzon (de avaron,
cf. Auron près de Bourges) étaient le même cours d’eau. Elaver est d’ailleurs une variante dialectale de Liger et vient de lavara, dissimilation de vavara
(cf. le nom du Var). La rivière Monne,
sous- affluent de l’Allier, devient pour nous la Veyre, bien que ce soit toujours, et à juste titre disent les
hydrographes modernes, la Monne pour les habitants. Elle tire son nom de
Nemeton par la métathèse meneton
Dans Veyre- Mouton, Avernis en latin, (qu’on retrouve sur
les monnayages et dans le nom du lieu-dit
La Croix de saint Verny, le
patron des vignerons), Veyre est le nom du cours d’eau, avara,de la racine ibère adusa,
rivière, et Mouton (cf. le puy Mouton)
ou Monton vient de Nemeton par métathèse (Meneton).
Gergovie (les Côtes
de Clermont), voir mon blog spécial pour Gergovie.
Alesia, Novalaise en
Bugey , pays des Man-dubii, voir mon
blog spécial A la recherche du peuple
disparu des Mandubii.
·
César
dans le Quercy.
·
On dispose de 115 manuscrits de Hirtius, le
continuateur de César.. On est en train de les colliger. En attendant, nous
disposons d’un abrégé par Orose d’une œuvre perdue de Suétone et d’une charte
de 1393 remontant à une autre charte de 1320 qui concordent toutes deux. Uxellodunum,
ainsi que l’avait bien vu un enfant du pays,
Jacques Champollion- Figeac , le frère du célèbre égyptologue dans Nouvelles recherches sur la ville gauloise
d’Uxellodunum assiégée et prise par Jules César, 1820, republiée en 2008
par l’Association pour Uxellodunum à Capdenac .
·
Pour Uxellodunum- Capdenac, voir mon blog
spécial.
·