dimanche 17 janvier 2016

UNE TENTATIVE DE MISE A JOUR  DU TOME  III DE L’OUVRAGE DE  CAMILLE JULLIAN, HISTOIRE DE LA GAULE, AVEC QUELQUES IDEN TIFICATIONS GEOGRAPHIQUES

Après le Père Danville qui fit autorité  trois siècles durant, ce fut Camille Jullian, qui établit dans sa monumentale Histoire de la Gaule  une identification des lieux cités part César  qui est une véritable bible. Or, depuis le début du XXe siècle, nous avons d’autres moyens qu’à l’époque. J’ai pensé qu’il était temps de faire une synthèse sommaire des découvertes  qui, souvent, sont le fait de chercheurs locaux peu connus. A noter que le gaulois , langue indo-européenne faisant parte du groupe celtique, est une langue riche en faux amis, par exemple le nom du golfe du Lion n’a rien à voir avec un lion, fût-il des cavernes, mais vient du golfe de Lakudon, l’ancien  nom phocéen  de Marseille, qui  signifie darse ou anse ;  de même la Gaule Chevelue  n’a rien à voir avec des forêts qui constitueraient la chevelure de cette partie de la Gaule : l’expression vient de Gallia Comata qui veut dire la Gaule fraternelle, komata  voulant dire fraternelle et étant  à rapprocher de l’ibère azika anaya, frère de race ; deiwon ne veut pas dire divin (latin divum), mais redoutable (racine dweinos), etc.
 

  Premier stade de la guerre en Sequanie (poème épique perdu de Varron de l’Atax,  nom de l’Aude dans la Province narbonnaise, poète contemporain d’Auguste)
 La victoire d’Arioviste sur les Gaulois
Les Gaulois sont écrasés par le roi d’origine suève (Souabe-Franconie) Arioviste à Admagetobriga ou Admagnetobriga, aujourd’hui vraisemblablement Amancey dans le Doubs.157  151 »dans les localités de l’ancienne gaule…, les tumulus apparaissent d’ordinaire par groupe de cinq à dix. Quand leur nombre est plus considérable, il est dans les habitudes de la science d’en conclure qu’on est en présence d’un champ de bataille » (de Bonstetten, Recueil d’antiquités, Berne, 1855, cité par Louis Courlet, La cité mystérieuse (Alaise identifiée à Alesia). Le président Clerc, dans Essai sur l’histoire de la Franche- Comté, 1870, écrit : « combats et sépultures d’Amancey,Flagey, etc. Ces campagnes qui comprennent les territoires d’ Amancey, Flagey, Fertans, Bolandoz, ,Coulans, Refranche, Myon, Sarraz, Alaise, etc. sont la grande nécropole celtique la plus curieuse de la Franche-Comté .  » »Castan rangeait en 4 groupes les tumuli, et la 3e, qui se trouve exclusivement dans les champs du plateau d’Amancey, consiste en énormes môles recouvrant des masses d’os i du plateau, humains calcinés, … avec des débris d’armures. » Sur les 800 tumuIi, couvrant 100 000 guerriers,  il y en eut 200 d’ouverts au siècle dernier, mais on compte 30 000 tumuli dans la région.
  La victoire  de César sur les  Helvètes : mai - 58, premier livre.
Les Helvètes voulaient émigrer chez les Santons (en Saintonge) en traversant la Loire par le gué de Roanne.  Quant au  trajet de César, qui les poursuit,  il  est très contesté. Selon Jacques Maissiat, dans Jules César en Gaule, 1865, 3 tomes, tome 1er, p.380, César part d’Augusta Salassorum, Aoste aujourd’hui, l’Ocelum,  du nom de la tribu des Graiocelli,  cité par  César,devenu Ucello dans le Val de Pragelas en Italie du nord, puis Uxeaux aujourd’hui , le col du Petit Saint Bernard, la Tarentaise des Centrons, Montmélian chez les Vocontii cités aussi  par César , Chambéry chez les Allobroges, Aix-les-Bains, Frangy et la Perte du Rhône, « porte de la Gaule, où Labiénus se joignit à lui avec son corps d’armée. » La tradition, suivie par Camille Jullian dans Histoire de la Gaule, tome III, La conquête romaine et les premières invasions germaniques,1923, 3e édition,  fait passer César par Lyon.
Maissiat insiste, p.341,  sur le fait que c’est à la Perte du Rhône, sur la colline des Tates (de aestiva,aestivorum,  camp fixe ) que César reçoit les plaintes des Eduens (Bresse), des Ambarres (Dombes ) et de ceux des Allobroges qui avaient des biens de l’autre côté du Rhône chez les Sébusiens . .
De la Perte du Rhône, César, selon moi, désireux de  poursuivre les Helvètes et de se rendre sur les  rives  de la Saône et de son affluent la Lanterne, prend peut-être la route de Mandeure, Luxeuil-les-Bains,et atteint les environs de  Faverney sur la Lanterne, où il y a un gué que les Helvètes cherchent à traverser. D’où vient ce curieux nom de la Lanterne ?
On trouve souvent  pour les fleuves, chez les Anciens un  phénomène d’arborescence où le nom de ce qui est pour nous un affluent devient celui du fleuve : ainsi pour la Saône ou Arar. César écrit au livre I, 13 : « La Saône (Arar) est une rivière qui traverse les terres des Héduens et des Séquanes et va se jeter dans le Rhône, avec une incroyable lenteur, si bien qu’il est impossible, à la simple vue, de discerner le sens du courant. » C’est là une hyperbole étonnante pour quiconque  a vu la grande Saône, mais il existe, au pays des Mille Etangs où César arrivait  à la poursuite des Helvètes, un affluent de la Saône qu’il a pris pour la Saône, la Lanterne, au nom cocasse mais révélateur de cette lenteur, de lent(u)s, lenteet de arar, rivière,  lentarar, puis lentarna. L’indication de César sur l’immobilité du courant nous est précieuse pour situer à Faverney  le premier combat contre les Helvètes, et non à   Montemerle ou Saint –Bernard près de Bourg-en-Bresse, de Trévoux plus exactement, comme, sans preuve, le veulent Maissiat et Jullian. .
César campe ensuite à Port-sur-Saône, sur la Saône avec une île en travers du fleuve et un autre  gué qu’il emprunte, puis à Gray,Dijon (où on trouvera peut-être sur un projectile la signature des Helvètes Tulinges, TL,  Mâcon (Matisco ad Ararim), Châlon-sur-Saône (Cabillo chez les Eduens), Beaune. Nous avons quelques noms qui attestent ensuite  du passage de César, comme Mont Juli (génitif, de Julii, de Jules César), sur la dernière crête des monts Jura du côté de la Saône, Ceysériat (au Revermont) près de Bourg-en-Bresse, Saint-Denis –le-Ceyzériat, aujourd’hui Saint-Denis -lès- Bourg.
César suit toujours les Helvètes qui  s’écartent de la Saône  vers l’intérieur  par Cluny et font route vers Bibracte, près d’Autun.  Bibracte, ville importante des Eduens, correspond à Saint- -Léger- sous- Beuvray (de bibracte) à une dizaine de kilomètres d’Autun La bataille contre les Helvètes dite à tort de Montmort a lieu, nous dit César, à moins de 18 milles de Bibracte-Saint- Léger-sous-Beuvray.  R. Niaux précise  les lieux de cette bataille dite de Montmort. Selon lui,  la bataille doit être située autour de Glenne, au Mont-Dône. Il cite les traces à Auxy d’un vaste camp romain et de nombreux toponymes comme les Fossés près du Petit Mizian, le champ du Mort, le Grand et le Petit Martrey (de martyrium, cimetière)- en –Folin.   Le camp des Helvètes et le lieu de leur inhumation seraient placés près du Petit  et du Grand Mort.dans la forêt de Glenne. Après cette victoire, César fait mettre à mort 6000 Suisses originaires du canton de Urbigena (Berne aujourd’hui) qui avaient voulu s’échapper.
Le reste des Helvètes se réfugie chez les Lingons (Langres, Losne de lingon) où ils font leur soumission à César près de  Saint-Jean-de-Losne (de Lingon) vraisemblablement, selon Maissiat. 
La victoire de César sur Arioviste : 80 000 morts.
La faune de Germanie.
César nous décrit la faune exotique de la Forêt Noire (VI 26, P 147 ): « il y a un bœuf qui ressemble au cerf : au milieu du front, entre les oreilles, se trouve une grande corne, plus haute et plus droite que les autres [cornes] ; à sa base (imo) la corne se subdivise en empaumures et en rameaux.Le mâle et la femelle sont de même type ; les cornes [chez le mâle et chez la femelle] ont même forme et même grandeur chez le mâle et chez la femelle. ». On a voulu à tort y voir un renne, mais il peut s’agir du rhinocéros laineux (Coelodonta antiquitatis), dont la plus grande corne mesurait 1, 30 mètre : elle était  soutenue à sa base par une cloison nasale partiellement ossifiée, -ce qui a peut-être été pris pour « des empaumures et des rameaux ». . Mais cet animal avait deux cornes et non pas une, comme l’indique César., si bien que je préfère identifier l’animal de César à une licorne géante, avec une seule  corne, lElasmotherium préhistorique qui correspond,  entre autres, au karkadan perse ou au zhi chinois à date historique, avec une corne de 2 mètres.
L’urus  est une autre  bête préhistorique citée par César : «  les élans sont  plus petit que les éléphants [d’Afrique] et,  par l’aspect général, la couleur, la forme, ils ressemblent aux taureaux….Leurs cornes sont très recherchées  et les Germains en garnissent les bords d’un cercle d’argent et s’en servent comme de coupes de libation  dans leurs festins solennels ».Il s’agit là , apparemment,  d’aurochs (Bos primigenius), du vieux haut allemand urohso, de uro, aurochs-mâle, et de ohso,  allemand Ochse, anglais ox, boeuf ; le latin urus est à rapprocher du grec tauros,  taureau, du lithuanien tauras, du  grec wersè, du sanskrit varsam,  varsati, ou sans digamma du  grec arrèn, sanskrit rsabhah, mâle;leurs  cornes étaient grandes, en forme de lyre, tournées vers l’avant en faisant un angle de 60° environ.La pointe pouvait remonter vers le haut.Celles des mâles pouvaient mesurer107 cm en longueur, celles des femelles 70 cm .mais cela peu aussi être le souvenir du  mammouth  laineux (Mamuthus primigenius ou Mammuthus  trogontherii), un peu plus petit qu’un éléphant d’Afrique, comme le dit César ,  aussi grand qu’un éléphant d’Asie et dont les défenses peuvent atteindre jusqu’à 4,20 mètres de longueur.., mais le plus souvent 2, 5 mètres en moyenne.
L’élan préhistorique (Megaloceros giganteus),  dont les bois mesuraient 3, 50 mètres d’une extrémité à l’autre, est décrit par César de façon à  contenter la soif de merveilleux des Romains. C’était d’ailleurs le plus grand des cervidés de tous les temps. Voici la description haute en couleur qu’en donne César. « Les élans  ressemblent aux chèvres dont ils ont la diversité de pelage, mais ils sont un peu plus grands, leurs cornes sont tronquées et ils ont des jambes sans articulation. Ils ne se couchent pas pour dormir et si, par malheur, ils tombent, ils ne peuvent se relever ni même se soulever. Les arbres leur servent de lit : ils s’y appuient et c’est ainsi, un peu penchés, qu’ils dorment . Lorsqu’en suivant leurs traces les chasseurs remarquent le lieu habituel de leur gîte, ils déracinent ou coupent les arbres, mais en les laissant debout, comme s’ils étaient intacts : quand les élans s’y sont, selon leur habitude, appuyés, leur poids fait tomber l’arbre coupé  qui les entraîne dans sa chute. » On croirait voir là un dahu germain ! Mais la description dissimule le fait que les élans préhistoriques, ou élans d’Irlande, ou élans des tourbières, sont les cervidés qui ont les plus longues  cornes, jusqu’à deux mètres, et que ces animaux, originaires des steppes et des toundras,  introduits dans des forêts denses,  se prennent les bois dans les branches des arbustes et des arbres et ne peuvent s’en dépêtrer, ce qui fait d’eux une proie facile pour les chasseurs. Il faut,  ensuite, couper les branches pour démêler l’animal prisonnier. De plus, les pattes sans articulation font peut-être allusion au fait que les pattes des élans sont très longues, entraînant chez eux une allure mécanique et gauche en apparence. Les cornes sont dites tronquées parce qu’elles sont comme une paume avec des doigts, au lieu d’être de longs bois. .


 I A 50 mille pas du Rhin ou à 5000 pas du Rhin au moment de la fuite ?
Du lieu de la bataille au Rhin, il y eut environ 50 milles pas (75 kilomètres) à parcourir. Ce chiffre est chez Orose (VI, 7, 10) et chez Plutarque (César, 19) et, déclare C. Jullian, p. 231, j’incline à accepter 50, car il me paraît impossible que César eût écrit, à propos des cavaliers, neque prius fugere destiterunt (53, 1) [les Germains ne cessèrent pas de fuir avant d’être arrivés au Rhin] s’il s’était agi d’une coure de 8 kilomètres [5 mille pas] ». Selon le texte choisi (75 kms ou 8 kms), on choisira de placer le lieu de la bataille :
1 aux environs de Mulhouse dans la plaine d’ Alsace : en Allemagne, on le place à Afterberg dans la Basse Alsace (entre Epfig et Stotzheim) ; en France , autour de Beblenheim près de la Fecht dans la Haute Alsace et tout récemment (1977), Henri Christ dans une brochure  intitulée Victoire de César sur Arioviste, 28 pages, place le camp de César à Spechbach - le-Haut , le camp d’Arioviste à 600 pas(900 mètres) de distance juste vis-à- vis , le petit camp de César à Spechbach-le- Bas , « avec les cours d’eau dans la partie nord, ceux que César a domestiqués  pour son système d’inondation en les élargissant et en les approfondissant …avec un pont qui devait rendre possible le trafic du point fortifié de la vanne principale.  »
Selon d’autres qui placent à Cernay les opérations,  le grand camp peut être sur la Thur dans l’Ochensfeld, le petit camp au sud de Michelbach.
2 en Franche-Comté (Sequani), près de Montbéliard, à Dampierre, à Ronchamp, à Saulnot, à Arcey, à Villers -lès- Luxeuil. Je choisis cette seconde hypothèse et place les opérations à Sarraz dans le Doubs près d’Alaise et d’Amancey : deux grandes batailles auraient eu lieu dans la même région, ce qui explique le nombre insolite de sépultures.
II Les deux chemins dont parle César : l’arrivée de César chez les Sedusii. 
Un  chemin court, étroit et boisé : la Lanqutine , la  route du sel, , du latin locusta, sauterelle, en raison des marches taillées dans le roc , appelée « les Thermopyles de la Séquanie »; Diviciac conseille à César de l’éviter et de prendre un chemin détourné, nous dit César, long de 50 mille pas (75 kilomètres) en partant de Besançon (Vesontio).Les distances entre Besançon et Alaise par ce chemin concordent.
En effet, le premier tiers concédé par les Séquanes à Arioviste à la suite de la défaite des Gaulois à Amancey  pourrait être la partie la plus riche comprenant la saline de Salins-les-Bains et sa route millénaire, la Lanquetine, tandis que la  partie voisine de Sarraz appartient à ses alliés, les Sédusii.. A l’appui, Arioviste dit à César qu’il ne campe pas dans sa patrie souabe (domus, 43, 9 et 44, 2) mais dans des terres octroyées par les Séquanes (sedes habere concessus, 44, 2).  Comme César après la bataille déclare qu’il mène ses troupes prendre leurs quartiers d’hiver chez les Sequanes (I, 54), cette déclaration indique qu’il ne se trouve pas chez eux.
Les Sedusiens
Où se trouve-t-il ? Chez les (man)Sedusii dont le territoire comprend au nord Mandeure (Epomandurum, de epo, cheval, man, homme, Sedusii, Sedurii, la ville des cavaliers sédusiens), à l’est Syam , de Sedusium, près de Champagnole, et Sarraz , de Sedusiis qui donne Saduras, SarrazLe géomètre Piroutet, en 1914, cité p.125 dans La cité mystérieuse parL. Courlet, différencie deux groupes de tumuli : ceux d’Alaise- Amancey liés à Salins , aux salines et à la Lanquetine, qui sont des Séquanes,  et les tumuli des Moidons , de mansedubiones (ce sont des Sédusiens,  Cf. Castel Sarazin,.de sarasun(ionum)).
  Voici la description des deux chemins cités, grâce à Louis Courlet, La cité mystérieuse, p.121 : (récit de 1845) « La route depuis le Rhin à Salins emprunte celle de Mandeure ; l’embranchement commençait entre Autechaux et Luxiol, passait à Baume-les-Dames, Buremont, franchissait le Doubs et le Lomont, se dirigeait vers Adam et Saint Juan sous Côtebrune, Gonsans, puis Verrières-du-Gros-Bois. C’est à partir de Verrières-du-Gros-bois que César, de son camp proche de Besançon,  la suit  et la voie gauloise prend alors significativement le nom de Route  des Romains chez les cultivateurs. Elle laissait Etalans à gauche et entrait à Saules (de sadusii ?), où les ouvriers qui en 1847 l’ont ouverte furent frappés par la grosseur énorme des pierres ; au-delà d’Ornans qu’elle traversait, la route passait à Chassagne, où elle devient un sentier difficile, encombré de ronces et de buissons, d’où surgissent nombre de pavés. Ceci explique le temps mis par César à parcourir le chemin de Besançon à Alaise. Après Chassagne,  à 2 kms dans la direction de Bolandoz,, on en reconnaît un fragment de 30 mètres parfaitement conservé, formé de grosses pierres, selon la remarque de l’architecte Percenot qui l’a fait ouvrir entre Amancey et Château-Dame-Jeanne qu’elle n’atteint pas et qui est sur une autre route antique. Dans les champs d’Amancey, elle prend le nom de chemin des âniers, altération vraisemblable de Sedusionum, serusionum,  en asinarium,  traverse le Camp-Cassard (de César), puis elle arrive aux ruines romaines de Mipoux, ensuite effleure pour parvenir à Eternoz (la commune où se trouve aujourd’hui Alaise) la partie sud-est du camp de Mines (camp d’une superficie d’une hémine, un hectare environ, le petit camp de César ?).
Cette voie antique continue vers Coulans, Refranche (où l’on est tenté de reconnaître le mot Franconie évoquant la Souabe Franconie d’Arioviste), descend au Moulin Chiprey après lequel elle bifurque : l’une des branches franchit le Lison et arrive à Salins par la Lanquetine et Saizenay (de sadusionaca). Elle monte dans les champs d’Alaise entre le Châtelet et Châtaillon, de castellarones, nom donné aux huttes ou cabordes gauloises,  par une pente peu rapide, effleure des ruines romaines, les Temples, le Champ Belin (de Belenus, dieu gaulois), les Fourches.».On voit,  près de Refranche , dans le bois, à côté de cette route,   une longue ligne de pierres blanches A proximité de la Lanquetine,  cité p. 123 dans La cité mystérieuse, une tradition rapportait encore en 1859 que toute une série d’ossements était sortie d’une des bosselures ou tumuli  des Prés de l’Oye où se trouvent  une fontaine et une mare sous laquelle il y a trace d’un pavement sur 20 mètres.  A remarquer qu’entre Camp- Baron et Petite Chaux on a trouvé trace d’un chemin pavé.
 L’autre branche passe par Myon, de mansedusiones.  
III Alaise
A Alaise on a les lieux-dits suivants qui évoquent le combat de César :
le camp Cassar , le camp de César, le Boisjésard, le Champ de bataille,  la Côte Bataille, l’Ile Bataille (par allusion aux travaux de creusement de fossés remplis d’eau déjà cités),le camp soldat,le camp suève (de Sueda) le Font de la Victoire (la source de la victoire, peut-être une allusion à la prise éphémère par Arioviste du petit camp de César évoquée par Dion Cassius [48, 3] , cf chez César lui-même illatis vulnneribus, des dommages  ayant été infligés, le Champ de la Mort, le camp des Mines (de hémina, mesure de superficie équivalent à la surface semée avec un demi-setier de blé, soit un hectare, donc le petit camp de César ?), le Plan, du latin planities , plaine, les Gaules,   le chemin de César, le Champ du Matin , du gaulois Matunus, fort et courageux comme un ours (mata en gaulois), peut-être surnom flatteur d’Arioviste.
A noter qu’on a trouvé dans le tumulus du Fourrey un glaive de type germain, p ;190, dit à « flange –hilted », c’est-à-dire à garde à rebord.
La conquête de la Belgique.
Les combats sur l’Aisne (Axona)
Plutôt que la thèse officielle de Mauchamp et de Berry-au-Bac,où nous sommes gênés par l’anachronisme due la clavicula et du titulus qui , comme ceux d’‘Alise-Sainte-Reine, datent , non de 57 ou de -52 avant J.C., mais au mieux de la fin du premier siècle,  nous admettons une localisation sur un site , au sud du chemin des Dames, sur la colline du Fort de Condé, commune de Condé-sur-Aisne.  Bibrax est devenue Braye. A part Soissons (Suessiones) et à proximité Chéry-Chartreuve des Coriosolites, la ville importante des Suessions, Noviodunum, c’est-à-dire aujourd’hui Nouvion – le-Vineux a été prise par César et le roi Galba fait prisonnier.
La bataille de la Sabis , la Selle aujourd’hui, contre les Nerviens
Je suivrai ici , dans l’ensemble, l’article de André Bigotte
Le nom de cette rivière est fort discuté et il conditionne la bataille qui porte son nom.  De sabis on peut avoir samber, la Sambre (Sambrica), ou bien, avec un diminutif en –elle, sée  + -elle, la petite Sée ou Selle,  nom d’un affluent de l’Escaut (Scaldis). Parti d’Amiens (Samarobriva, qui signifie le gué  sur la Samara ou Somme), César emprunte la voie gauloise qui mène à Bavay (Bagacum) et traverse pendant trois jours le territoire ambien. Le premier jour, il fait étape aux environs d’Albert (30kilomètres). Il s’arrête à Bapaume au bout de 20 kms , puis , après 25 kms, il suit le Vieux chemin de Cambrai et établit son camp à Cambrai  (Cameracum, non cité) à la fin du 3e jour, où il franchit l’Escaut sur un pont. Les Nerviens ont mis au point un quadruple système défensif :le fleuve Escaut qui est la frontière entre les Amiens et les Nerviens, la forêt des Ardennes qui s’étend de l’Escaut jusqu’au Rhin ,les marécages , et surtout les haies déployées par les Nerviens entre l’Escaut et la Sabis (Selle). Une fois à Cambrai, le camp de César nous dit-il, « n’était pas à plus de 10milles de la Selle, soit 15 kms de la Sabis. Or, de Cambrai à Bavay, c’est la Selle qui se trouve à 15 kms. En 1804, les Statistiques du département du Nord nous disent que la largeur de la vallée de la Selle est de  800 mètres, de Haspres jusqu’au point où cette vallée rejoint celle de l’Escaut. Pour César, même si la Selle était peu profonde ( 3 pieds, soit moins d’1 mètre en juillet, elle est fort large et il est surpris que les Gaulois aient osé traverser une rivière aussi large.
César installe son camp sommairement  à Fleury, entre Noyelles-sur- Selle (où on a découvert, aux Hautes Frêtes, sur la rive gauche de la Selle, les fossés du camp romain établi provisoirement avant la bataille) et Haspres,  à l’emplacement du château d’Avesnes-le-Sec., en haut d’une proéminence sur la rive gauche de la selle./1000 000 soldats gaulois vont affronter 60000 soldats romains. Le camp gaulois est installé sur la rive droite, où, nous dit César, « naissait une pente semblable », c’est-à-dire douce.
Les Aduatuci : Huy en Belgique ?
Le nom de ce peuple est mal établi :Atuatuci, Aduaca, Atuaca,  Ratuca,Varuta,  Baruta . L’étymologie donne un radical ibère bien connu : adusa, cours d’eau, ici le Rhin, et tuath , qu’on retrouve dans le celtique tuaith, fraternité, tribu, cf. Teuton, Dutch, Deutsch, allemand leute,  peuple, Goth, latin totus , le nom des Leuques (Lucey), Toul (Ateula vlato, le peuple uni). On peut partir de Adua tuat , donnant aduatuca.
Voici ce  que César (II, 26, 64) nous apprend de ce peuple voisin des Eburon, entre la Meuse et le Rhin : « Abandonnant toutes leurs villes et leurs points fortifiés, les Aduatuci rassemblèrent tous  leurs biens dans une seule ville que sa situation rendait très forte : c’était partout, autour de la ville, des rochers à pic, d’où la vue plongeait : d’un côté, il y avait pourtant un accès en pente douce,  qui n’avait pas plus de 2000 pieds(300 mètres) de large, défendu par un double mur fort élevé, couronné de blocs de pierre d’un grand poids et de poutres taillées en pointe. Ce peuple descendait des Cimbres (cf. le nom de Tongres) et des Teutons (cf .le nom d’Atua-tuci) qui, au moment de leurs expéditions vers notre Province et vers l’Italie, avaient laissé à cet endroit sur la rive gauche du Rhin les bagages qu’il était impossible de transporter  avec eux, avec 6000 hommes pour les garder. Ces derniers, après l’anéantissement de leur peuple, avaient été longtemps en lutte avec leurs voisions, tantôt les attaquant, tantôt les repoussant. Enfin la paix conclue avec le consentement de tous, ils avaient choisi ce point pour s’y installer. »Malgré la précision du récit de César, on n’a pas pu identifier ce site avec certitude et on a proposé, sans convaincre, en Belgique Glemoux ,  Fallais dans la province de Liége, Sanson dans celle de Namur, Montaigu dans le Brabant, Beaumont dans le Hainaut, Tongres dans le Limbourg, enfin dans les environs de Philippeville selon Moke et Caumartin , Caestert (Caesarea castra) à Kanne aux Pays-Bas. On peut utiliser également la liste des identifications de l’Aduatuca ci-dessous, car il y a eu des confusions entre la ville du peuple et le fortin des Eburons, notamment Atsch au Stolbertg près de Aaschen. Il vaut mieux malgré tout selon moi songer à Huy sur la rive droite de la Meuse, dont le nom pourrait venir d’Atuatuci, voisins  des Condrusi, alliés des Eburons, au Condroz.
CE QUE JULLIAN APPELLE L’AFFAIRE DU VALAIS.
Jules César écrit, livre III,  I, qu’il «  expédia Galba avec la XIIe légion chez le peuple de  Nantua, chez les Véragres et chez les Sédunes, dont le territoire s’étend depuis la frontière des Allobroges, le lac Léman et le Rhône jusqu’aux grandes Alpes. … Après avoir livré quelques combats heureux et pris d’assaut un certain nombre de forteresses, …la paix faite, Galba  décide de placer deux cohortes à Nantua et de s’établir lui-même, avec le reste des légions, dans un bourg des Véragres appelé Octodurus. » Après que  barbares eurent été tués, il quitte les lieux, s’en va à Nantua et ensuite chez les Allobroges où il prend ses quartiers d’hiver.
Dion Cassius, XXIX, confirme cette localisation en  disant que le territoire des Veragres touchait à celui des Allobroges et le lac Léman jusqu’aux Alpes. Strabon ,IV,  place les Varagri (avec un a) entre les Caturiges (région d’Embrun) et  la tribu des Nantuates. Pline l’Ancien, III, 20, les situe  entre les Seduni et les Salasses (région de Salins).Seul Tite-Live, XXI, 38, parlant d’autres Veragres,  situe ces derniers  dans les Alpes, mais sur la route qui franchit les Alpes Pennines par le col du Grand Saint- Bernard, donc près du Valais suisse  où se trouve la cité de Martigny, qui serait un  ancien Octodurus et la cité de Sion (qui serait un ancien Seduni). De là le point de vue généralement adopté qui situe dans le Valais suisse  la cité d’ Octodorus.
Octodurus se retrouve dans le Chablais sous la forme de Thonon-les-Bains, de (oc) to(du)num, la forteresse de la tribu rassemblée tout entière, fraternelle (de toct-, cf  latin totus, tout entier, Teutons, Deutsch, Teuctères). On peut éventuellement corriger les mauscrits en Octodunum au lieu de Octodurus.
 Les Sédunes ont laissé leur nom , non loin de Thonon, à Scionzier,Scion  de sedunum , en Haute –Savoie,  à Sciez près de Thonon, de sedu(num), à Scey-sur-Saône-et--Saint-Albin près de Vesoul, à Scey-Maisières, près de Besançon., à Syam, de (sedu )sium , près de Lons-le-Saunier, avec des traces de combats. Certains veulent de nos jours  voir la véritable Alesia  près de cette dernière.
 A côté de Nantua, à 6 kilomètres environ, on trouve les traces de combats de César à Izernore, ancienne Orindicen ou Ozinde, où Maissiat voulait voir la véritable Alésia.

LA CAMPAGNE NAVALE CONTRE LES VENETES EN BRETAGNE ARMORICAINE .
C’est Brutus qui, au début,  est chargé des opérations dans la baie de Quiberon, et César le rejoint. César assiège d’abord plusieurs oppidums gaulois (forteresse d’origine préhistorique de Quiberon, l’île de Berder, les îlots de Boëdic et de Tascon, la Pointe de Fort-Espagnol dans le chenal d’Auray). Ensuite, afin d’assister à la bataille navale contre les Vénètes (de la région de Vannes), il   campe près de la mer, dans un terrain bordé par une plage où une flotte nombreuse pouvait, selon Dion Cassius, 12, 19, se mettre à l’abri. Il y a des collines près de cette plage, en particulier, à l’ouest de Locmariaquer, la colline de Kerher (altération de César). Cette presqu’île de Locmariaquer domine l’entrée du golfe, la haute mer et Port-Navalo L’îlot de Berda Il y a d’autres identifications, la plus répandue plaçant César près de Saint-Gildas, à la presqu’île de Ruis ou près de Sarzeau, ou bien encore près de Tranois dans le golfe. Mais ces identifications sont balayées par la trace onomastique de la colline de Kerhere, altération de César.


SABINUS  EN NORMANDIE
Si , dans le Vexin, Gisors a gardé le souvenir du nom  de César, comme Gesoriacum près de Boulogne, Sabinus le lieutenant de César qui vainquit le chef gaulois des Unelles, Viridovix , a laissé  son nom à la vallée de la Sabine près du Hague-Dick dans le Cotentin. Il y a une forteresse comparable à celle des Côtes de Clermont-Gergovie près de La Hague, assez peu connue. Elle devait être la citadelle de Viridovix, mais celui-ci préféra livrer la bataille dans la vallée de la Sabine.
Maurice Pillet, architecte connu pour ses exploration sà Persépolis et sur l’Euphrate, avait signalé à Maurice Busset (Gergovia, capitale des Gaules, p.55) les contreforts allongés et serrés du Hague-Dicke qui s’étendent fort loin en avant des remparts et renforcent leur pourtour arrondi, caractéristiques de ceux de Gergovie (Les Côtes de Clermont). « Quel peut être leur usage ? Canaliser les attaques et rendre par là même leur refoulement plus aisé ? En faire une sorte de chemin de roulement pour les lourdes pierres dont on accable l’assaillant ?Je ne sais. Mais ce que je tiens à signaler, c’est que l’on retrouve la même disposition dans le Hague- Dicke, ouvrage qui doit être contemporain de l’oppidum de Clermont. .Ce rempart de terre et de pierres fort difficile à découvrir maintenant (1933), mais bien visible cependant en quelques endroits, coupe la pointe Nord-Ouest du Cotentin (La Hague) et ses extrémités devaient s’appuyer à la côte. Sa hauteur actuelle varie de 0m80 à quelques mètres suivant les pointes, et il présente, dans ses parties courbes, des contreforts extrêmement allongés et rapprochés, qui forment le glacis extérieur. »     
  Certes , on a proposé de nombreuses autres identifications, savoir  Montcastre à Lithaire (à éliminer, car c’est en réalité un site préhistorique , appelé comme souvent ,camp de César ou des Romains)  Vire,  Reviers (lieu-dit Camp romain) dans le Calvados, ,le Châtelier (de castellara, hutte gauloise),au Petit -Celland,  à 7 Kilomètres d’Avranches, site qui avait la faveur de Napoléon IIII,  Champrépus près de Villedieu,) ,  Vierville dans la Manche et Saint-Jean –de-Savigny. Savigny peut venir de Sabinus et il est connu localement comme la Butte des Romains. Son altitude est de 60 mètres. Il s’agit d’un camp romain avec clavicule et titulus, donc caractéristique de l’époque de César comme ceux de Mauchamp et des Côtes de Clermont (Gergovie) . Il s’agit d’une étape de Sabinius avant la bataille. Peut-être peut-on en dire autant du Châtelier, où l’on distingue encore le tracé d’un camp avec double enceinte et fossé intermédiaire, avec une superficie de 21 hectares et deux entrées dont l’une est assez facile à reconnaître.
CESAR ET LE FRANCHISSEMENT DU RHIN : LE PREMIER PONT
Ce premier pont fut construit par César chez les Ubiens(16, 8,; 17, 1), à Cologne selon Jullian.
On a suggéré aussi  Xanten, Bonn, Neuwied, Engers, Andernach, Coblentz, Belfort, ou bien au pied des Vosges,  entre  Mulhouse et Aspich, dans la région qui s’étend de Thom à Mulhouse,  entre Cernay et Wittelshein .A noter qu’on trouve la trace d’un camp romain  dans la plaine de l’Oderfeld.





CESAR DANS L’ILE BRITANNIQUE
1 L’embarquement
Le port  d’embarquement est, en Morinie, Boulogne, ainsi nommé en raison de la ville natale du Romain Quintus Pedius, Bononia en Italie. Il faut lire sur cet épisode  La fausse énigme de Portus Itius , par Jacques Méreau , que je suis ici.
La situation de Portus Itius ou  fut longtemps une énigme et on le situa d’Etaples à Wissant et même à Bruges et à Nieuport, alors qu’il se trouve que le Portus Itius, Isques aujourd’hui, de Iccius, autre graphie d’ Itius.
Toute la vallée de la Liane était beaucoup plus vaste qu’aujourd’hui et remontait jusqu’à Isques, en amont de plusieurs kilomètres de l’embouchure.  Elle était plus profonde d’une vingtaine de mètres que de nos jours. Le large estuaire se  rétrécissait en un goulet de 800 mètres menant à l’aber intérieur où se trouvait une île, à l’emplacement de la basse ville de Boulogne jusqu’à Brequerecque, qui remontait jusqu’à Isques et qui du fait de sa longueur permettait d’abriter les 800 navires de César , dont  28 vaisseaux de guerre, 31000 soldats et 4000 chevaux.   Cette île faisait environ un kilomètre de longueur. Plus tard, Ptolémée nous livrera le  nouveau nom de cette île,  Gesoriacum, qui vient de Caesaricum, le port de César, mais cette île est aujourd’hui rattachée au coteau qui descend de la haute ville de Boulogne. «  L’érosion marine et l’ensablement de l’estuaire, écrit J. Méreau, ont depuis profondément  modifié cette partie du littoral.»
 « Cette armada franchit, une première fois,  le détroit en -53  au départ d’Ulterior Portus, c’est-à-dire l’estuaire de la Slack pour la cavalerie, et de Portus Itius pour le reste de la flotte » avec débarquement près du port de Lympne
En -54, César fit partir toute sa flotte de Portus Itius, car sa cavalerie n’avait pu quitter l’estuaire de la Slack à cause du mauvais temps. C’est un convoi long de48 kms, navires et intervalles compris, qui s’étirait sur plusieurs colonnes. » J. Mereau s’intéresse au camp romain situé au lieu-dit le Marly à Ambleteuse (Ambliolium),de structure  identique à celle du casernement de la flotte situé dans la haute ville de Boulogne, dont on a récemment retrouvé le castrum. .La rue de l’Ancien  Rivage et la rue du Havre  à Bologne indiquent  encore l’ancien emplacement de la mer, avant que l’estuaire ne soit comblé. Quan t à Outreau, il signifie au- delà de l’eau. C’est d’ailleurs  un contresens sur le texte de César (6, 2) qui a fait douter de l’emplacement de Portus Itius.   On a compris à tort le texte de César  comme parlant de la distance entre Portus Itius  et l’Angleterre, lorsqu’il parle de 30 000 pas, soit 45 kilomètres, alors qu’il y  a  seulement, de Bologne à  Douvres , 35 kms .  Mais César parlait en réalité de la distance entre l’île britannique et le continent, entre lesquels  il y a bien 30000 pas, soit 45 kilomètres.
2 Le débarquement dans le Kent (Cantum).
 Première expédition
César tente de débarquer au port naturel de Douvres (Durobriga, gué sur la Dour), mais une armée de Bretons  occupait les collines et les abords du port de Douvres. César débarque sept milles romains plus loin, sur une plage ouverte, à Lympne (Lemanis, cf. grec Limnè, eau stagnante restant après le retrait de la mer, ce qui correspond à la description des difficultés rencontrées par César),Le long de la côte anglaise, le Grec Dion Cassius (51, 2 et 7, 26)  évoque ta tenagè,   c’est-à-dire les  bas-fonds fangeux ; Plutarque évoque pareillement des courants boueux et marécageux . Il se constitua dès lors une légende et Appien (Civ., II, 150,  625) rapporte que César donna à ses pilotes l’ordre de briser leurs navires sur les écueils, -en réalité de les diriger à travers les bancs fangeux. Lui-même sauta à terre et débarqua à Lympne, à 7 milles romains de Douvres. Lympne est voisin du Romney Marsh, les marécages romains (Romney venant de Romani)


Second débarquement
 César débarque en un endroit plus favorable et avec sa cavalerie, partie cette fois de Portus Itius. Il s’agit de la plage de Walmer, à 6000 pas au nord de Douvres, près du village de Deal.  De nuit, il l fait 12 milles dans l’intérieur des terres et affronte les forces bretonnes au passage de la Stour. Les Bretons furent repoussés mais tentèrent de se rassembler dans leur forteresse de  Bigbury Wood. Vaincus, ils se dispersent, tandis que César apprend que la tempête a une nouvelle fois endommagé 40 navires à l’ancre et donne l’ordre aux légionnaires de les réparer. César retourne alors au passage sur la Dour où il se heurte à des forces bretonnes nombreuse animées par  Cassivellaunos. Celui-ci est vaincu. C. César arrive à la Tamise ,dont le nom correspond au sanskrit tamisa et signifie : celle qui n’est pas éclairée, celle dont l’eau est sombre: Béda qui mourut en 733 (Hist. Angl. , I, 2) affirme qu’il a pu encore voir de son temps , à Coway Stakes,  la palissade de pieux aigus enfoncés comme moyen de défense dans la Tamise (César,  V, XVIII) à un endroit où le  fleuve était guéable,près de  Londres. César parvient  à une grande forteresse  située dans la ville actuelle de Westminster. Les Trinovantes  et cinq tribus supplémentaires : les Icènes, les Ségontiaques, les Ancalites , ; les Biubroques et les Casos lui révèlent à César  le lieu où Cassivellaunos s’est réfugié,  la forteresse bretonne de Wheathampstead  devant laquelle César met le siège.  Les quatre rois du Kent (Cantum) , savoir Cingétorix, Carvilios, Segovax et Taximagulos  se coalisent avec Cassivellaunos , mais César est vainqueur. 
Une identification certaine de l’Aduatuca des Eburons aux Pays Bas dans la vallée de Sint-Gertrud (VI, 32): Oudt
L’aduatuca des Eburons, qui signifie castellum (fortin), nouds dit César, est un nom commun.et c’est un homonyme du nom du peuple des Aduatuci : il signifie le fortin de la rivièure Meuse. 
Adua vient encore de la racine ibère adusa, fleuve, la Meuse ici. Tuca signifie remparts, place- forte, et vient d’un radical ibère correspondant au grec teichos, rempart, osque feihuss, murs en torchis, latin fingo, pétrir, figura sanskrit dehmi.
Quant au  nom des Eburons qui a donné Fouron aujourd’hui (Fouron-le-Comte), il  vient du nom des Ibères, Ibero- avec suffixer –tania, pays, car les Eburons  ne sont pas des Gaulois. On retrouve leur nom  entre autres dans Hispania, Espagne, de ibs-tania, Ibiza, Ebusia  ou Ebusus  en latin, et dans un peuple près de Laon (Laudunum), les Eburons ou Ebures. Un archéologue avait trouvé une monnaie avec l’inscription Eburis (ablatif- locatif, « à Anizy-le-Château ») près de Laon, mais ignorant le nom du peuple de Laon il la rattacha aux fondeurs baléares de César et se hâta d’écrire un bel article !
Nous avons trois sources pour  suivre les Eburons : Henry Delvaux de Fouron, Dictionnaire géographique de la province de Liége, 1841, tome Ier ; L. Caumartin,Entre Liége et Maastricht, Promenades des environs de Visé, 1862, 2e édition ; enfin un Blog et un forum qui les reprennent : « Paranormal. Le lieu de la bataille d’Atuatuca ».
C’est pour la localisation d’ Aduatuca que le plus d’hypothèses ont été formées : sur la rive gauche de la Meuse, Voroux, Waroux (commune d’Alleur), Fallais, Berg-lès-Tongres; sur la rive droite de la Meuse : Embourg, Wandre, Mortroux, Juliemont ( Julii Caesaris mons), Fouron-le-Comte, Aix-la-Chaqpelle, Juliers (de Julii Caesar castra),Rolduc, Huy, Fauquemont, Maestricht ,Gressenich, Atsch au Stolbertg près de Aaschen , Witten à deux lieues de Hontem, Verviers, Liége, de Liége à Aix-la-Chapelle (Mannert) , auxquels il faut encore ajouter Balmoral à Spa, Battice, Chaudfontaine, Limbourg, Dolembreux à Esneux, Thuin, et Eschweiler près d’Aix-la-Chapelle. 
La meilleure description du site est donnée par Caumartin qui a parcouru à pied la région. Le nom d’un chemin vert jusqu’au seul gué de la Meuse, la route de Oudt (Oudtstraet, appelée Hoogstraet  et traduite par haut chemin par Ernst dans Histoire du Limbourg, cité par Caumartin, p.202) est la route de la forteresse Aduatuca dont Oudt est l’altération incomprise (elle est traduite par vieille).Sa description par Caumartin,  p.  2021, est la suivante : elle est « large de onze à quinze pas, plus étroite en quelques parties, mais alors on reconnaît les emprises que l’on a faites sur le chemin primitif. … Au moment où elle entre enfin dans la vallée (de la Meuse), qui, à cet endroit, fait un coude, il existe, à sa gauche, une longue et profonde tranchée, partagée au fond en deux branches qui peuvent abriter aisément plusieurs milliers d’hommes. Ces embuscades débouchent dans le vallon part un conduit étroity et difficile à remarquer ; elles sont le complément de celles vers Breust et assurent la réussite du guet-apens en fermant la vallée en amont et en aval. L’importance de cette tranchée explique d’elle-même sa grandeur exceptionnelle; il fallait, avant tout, fermer la vallée avec des forces suffisantes pour empêcher les romains de regagner leur camp, ou sinon le plan d’Ambiorix échouait. »Et p. 184 le système d’embuscades tendues par les Eburons aux Romains : Nous remonterons cette grande vallée (qui mène au seul  gué de la Meuse), jusqu’à Breust  « en venant de la Meuse. D’abord, tout à l’entrée, une place d’armes, habilement dissimulée, a été creusée dans le flanc droit du coteau : cette place d’(armes ou tranchée, parfaitement conservée, profonde de 3 ou 4 mètres, se contourne en divers replis, et présente plus de largeur en certains endroits.. Vers son extrémité, existe une butte en terre ou tumulus ; peut-être est-ce un cette place d’armes, nommée Hakkenknoep, longue de 230 pas, va toujours en, s’élevant et finit en une pente douce qui donne accès dans la campagne. Elle débouche dans la vallée en angle droit, juste au moment où la plaine commence, et semble creusée dans le seul but de jeter subitement, et à un signal donné, une masse de combattants sur un corps d’armée qui, venant du haut de la vallée, tenterait d’en sortir pour se rapprocher de la Meuse. A quelques pas de là, mais du côté opposé, dans un enfoncement de la montagne, se voient encore quelques restes d’un rempart en  terre. Un peu plus haut… existe une autre tranchée actuellement reboisée. … On a utilisé une dépression naturelle de l’escarpement en la creusant en ravin pour donner un accès facile dans le vallon. Sur le plateau s’ouvrent donc deux profondes tranchées séparées par un gros monticule ; à la base de ce monticule, elles se rejoignent en une seule voie qui descend rapidement dans la vallée. La main de l’homme se fait sentir dans ces travaux si adroitement et si perfidement combinés, et ce monticule pourrait avoir servi de point d’observation, ou de fortification pour la défense du grand ravin. Au moment où ce ravin principal débouche dans la vallée, un second vient le joindre diagonalement, de sorte que la même ouverture sert de sortie pour tous les deux .Sur le versant opposé se cachent encore plusieurs chemins couverts et sinueux, mais tous ensemble admirablement ordonnés pour faire dégorger des deux côtés, et sur plusieurs points à la fois, une masse de combattants dans le vallon, et le rendre ainsi un véritable coupe-gorge, pendant le temps que les troupes embusquées dans la tranchée, et barrant le chemin à l’avant-garde, ferment la seule issue. Qui a organisé ce système d’embuscades, ouvert ces tranchées, disposé ces places d’armes, si artistement encaissées qu’elles sont invisibles, comme je tiens beaucoup à le faire remarquer, pour tous ceux qui,  venant du haut de la vallée, se dirigent verts la Meuse ? Evidemment ces fossés n’ont été creusés (par Arioviste) que parle désir d’anéantir des troupes engagées dans la grande vallée, -magnam convallem, -pour aller passer la Meuse., c’est l’œuvre d’un clan héroïque, c’est un reste du combat des Eburons. »
Le nom du site, Oettgroven, le fossé  d’Atuatuca, Mortsgraven, le fossé aux morts,  Bloedgraff, le fossé sanglant, Remerstedt, la vallée des Romains,  Moerslag, le marais de la bataille ,  altération de Romerslag, la bataille des Romains, Libeeck, le ruisseau de sang , Hakkenhoepp, la colline piochée avec traces de trous et de places d’armes dissimulées par les Eburons, sont tous autant d’indices que nous sommes sur le site de la célèbre bataille d’Aduatuca, surtout que nous y rencontrons des sites qui font allusion aux chefs romains massacrés : Ketten rappelle la mort de . Auruculeius Cotta et Schoepfen  celle de  Titurius Sabinus.
  Hontem , près de Meer dans le Limbourg néerlandais, qui doit son nom actuel à un dolmen ou pierre des Huns (Hun stone), un hameau de 28 maisons en 1862, était ainsi l’atuatuca ou fortin des Eburons. Voici sa description par Caumartin, p. 199 : « a fleur de terre, on rencontre passim les substructions d’une ancienne  forteresse ….Le hameau est placé sur un plateau, séparé d’autres plateaux qui l’entourent par un vallon, que l’on reconnaît encore, en quelques endrolits, avoir été taillé en fossé pour ajouter à la force de la position ;En voyant ce fossé si large, j’ai très bien compris que les cantiniers  pouvaient y avaient établi leurs échoppes… Dans certaines parties du hameau,en creusant légèrement le sol, on met à jour des espèces de murs en pierres en pierres brutes , épais de trois ou quatre pieds, et les pavements d’une ancienne chaussée.On y a découvert un puits, aujourd’hui obstrué, dans lequel se trouvaient des fers de lance, quelques vases et même des monnaies renfermées dans une urne en terre, mais si oxydées, m’a-t-on dit, qu’elles ne formaient plus qu’une masse compacte. »
Le camp de Labiénus près de Bruxelles chez les Trévires (V, 53, p.129 et 57, P 132)
Certains le placent à Mouzon près de Sedan. César nous dit admirativement que ce camp est favorisé par la nature et par l’art, ce qui évoque pour moi le plus grand oppidum de Belgique, appelé par erreur le camp de Cicéron, près de Bruxelles, à 8 kilomètres en dehors du bourg d’Asse sur le site de Borgstadt. César nous précise que le camp de Cicéron se trouve à 60 milles (102 kilomètres), ce qui correspond exactement à la distance entre Bruxelles et Embourg. Au contraire, si on place le camp de Cicéron à Mons et celui de Labienus à Mouzon comme on le fait traditionnellement, cela fait160 kilomètres ; si on situe le camp de Cicéron à Namur et celui de Labiénus à Embourg, cela fait 68 kilomètres. 
Le camp du frère de Cicéron chez les Nerviens à Chession près d’Embourg en Belgique.
La tradition le situe, soit à Mons en Belgique, soit près de Namur selon Maissiat, soit près de Bruxelles (celui que nous avons attribué à Labiénus). Embourg , plus exactement Chession (altération de Cicéron prononcé (chi)cheron près de La Hazette, me semble le lieu le plus probable..

CESAR ET LE SECOND FRANCHISSEMENT DU RHIN
César construit un nouveau pont, un peu en aval du premier, chez les Trévires, donc à Trèves (IX,5), à 30 milles pas (45kilomètres)du territoire des Sicambres : ceux-ci étaient juste après le premier pont, en aval.


CESAR DANS LE CENTRE : d’Agedincum à Avaricum en passant par Vellaunodunum , Genabum, Noviodunum et Gorgobina
Agedincum, à proximité de Sens
On a discuté pour savoir si  Agedincum était l’actuelle Sens (Agedincum Senonum), la ville des Senones, ou Provins, de terodin(cum), mais réinterprété après les Croisades en fonction de la rose de Probus (rosa probana, rose de Provins, rosa gallica ), teinturier romain qui avait à partir du murex inventé une nuance de pourpre dite purpura probana. Provins s’appelait anciennement Anatilia, altération de agendilia.
 Ptolémée nous assure que Agedincum est la ville de Sens. Agedincum, de tasgetincum, tient son nom, comme Montargis (de moritasgis), du dieu gaulois  Moritasgus (cf.. le nom du Gaulois Tasgetes).
A proximité de Sens, là où passe une voie romaine et où existait un pont de bois sur l’Yonne,  à  Villeneuve-sur-Yonne , on a un oppidum de 120 hectares , ceint d’un rempart,  celui de Champ -Château , Campus-Castelli, lieu du combat entre Labienus et les Senons  , et le nom de Villegardin,commune de Montacher- Villegardin, qui a gardé  , dans l’élément final gardin , altération de (a)gedin (cum). , le souvenir du nom ancien de Sens. Mont Acher vient de mont Agedincum, puis ager(incum).
 Sens a conservé une partie de son enceinte romaine et un  plan avec deux rues perpendiculaires decumanus et cardo. Le camp de César au sud de la ville a abrité les six légions de Labienus. On trouve à Sens des  vestiges : le sanctuaire gallo-romain de la Motte  du Ciar (en l’honneur d’un fils  de la reine celtique Medb et de Fergus) près du confluent de l’Yonne et de la Vanne. On peut y voir des traces de drain exécutés par les Romains afin d’élever l’eau d’une source, à la manière d’un puits artésien et d’alimenter un aqueduc.
  De Sens, César met deux jours pour atteindre Vellaunodunum (étapes de 20 kms environ par jour).
Vellanodunum (César, VII, 11, 1), lieu-dit les  Veluns, oppidum  des Sénons, dans le Loiret, près de Montargis, sur la route de Genabum (Giens). 
L’étymologie de Vellaunodunum décompose le mot en  vel, latin vallis, vallée ( ?),   –dunum, oppidum, et launo.  Ce toponyme signifie la forteresse de la vallée de la  rivière l’ Ouanne, de lausanos, donnant Lausanne,  l’Ozanne (avec déglutination du l initial) près de Brou en Eure-et-Loir, la Rhône au féminin  en Eure-et-Loir aussi,  près de Nogent-le-Rotrou , de rhodanos
L’identification de Genabum avec Orléans entraîne celle de Vellaunodunum comme Montargis pou Beaune-la-Rolande ou Sceaux-en- Gâtinais  et celle de genabum avec Gien entraîne celle de Vellauodunum avec Triguères et inversement.
A De nombreuses  identifications ont été proposées : l’abbé Leboeufe, leblanc et chardon tiennentn pour Auxerre et ses alentours : Vallan, Bléneau.  (le jésuite d’Anville,dans  Eclaircissements, p. 219 et suivantes, partisan d’Orléans comme héritier de Genabum , propose logiquement  Beaune-la-Rolande (anciennement Beaune –en- Gâtinais) près de Pithiviers, dans le Loiret, comme Maillart,  Mercure de France, août 1737, p . 1762 .
Comme Blaise de Vigenère, p ; 640, Sanson,  paragraphe 202 et  Maillart dans   Mercure de France, juillet 1736, p.. 1520 et suivantes (mais celui-ci se reprendra l’année suivante et opinera pour Château-Landon), , la Commission de topographie des Gaules propose Château-Landon, près de Fontainebleau, en Seine-et-Marne, mais malheureusement pour elle Landon ne peut venir de Vellaunodunum car Château-Landon est un ancien Château- Nanton , castrum Nantonis au VIe siècle.
Mais c’est aux alentours de Montargis que les identifications pullulent : Lancelot et Paultre crurent avoir trouvé leur bonheur  dans Montbouy (Aquis Segestae, la source  thermale de la déesse des moissons Segesta),comme  Walckenaer, I,  p.  410, Chenevières. avec son amphithéâtre près de Montbouy.  Jollois ,  Mémoires de la société archéologique sur les Antiquités du département du Loiret, 1836 , p.22 et suivantes  et  Cosson, Mémoires de la société archéologique de l’Orléanais, II, 1853, p. 478 et suivantes proposent les environs de Sceaux.- du- Gâtinais, toujours  près de Montargis. Comme certains proposent au voisinage de Montargis Girolles (hameau de Villon),  on en vient, dans la logique d’un chemin menant de Sens à Orléans,  et après divers auteurs du XVIIIe siècle, à proposer  Montargis avec Le Roy, Bulletin monumental, XXX, 1864,  p. 344-345 et  :le général Creuly (Carte, p. 72, ainsi que C. Julian, p.435,
B En faveur de Triguères, on a :
1 Eugène François Louis Boutet de Monvel,  « Etudes sur les expéditions de César chez les Carnutes », 1863, dans les Mémoires de la Société d’agriculture… d’Orléans, VII,  p. 43 ;
2 Ange  Petit,  Dissertation sur Genabum-Vellaunodunum, 1866.
3. Napoléon III, Histoire de Jules César, 2e volume, note, p. 283 .
4. Adolphe  Bréan,Jules César dans la Gaule, 1864, Orléans, p. 109.et  Itinéraire de l’expédition de César, 1865, 96 pages, Orléans,   p.15. ;
5. Salomon, « Agendicum,Vellaunodunum et Genabum » dans le Bulletin de la société des Sciences historiques  et naturelles de l’Yonne, année 1866, XX, p. 99 et suivantes, p. 118,et suivantes ;
Seuls les deux premiers ont une connaissance des lieux. Tous sont consultables sur Google Books.
L’étymologie de Vellaunodunum décompose le mot en  vel, quatre,   –dunum, oppidum, et launo, rivière, Ce toponyme signifie la forteresse des quatre collines  de la Ouanne ou la Vouanne, selon la prononciation,  de launo, donnant le nom du Loing (de louane)dont nous considérons la Ouanne comme un affluent , et de la commune de Ouanne. Pour le gaulois launos, on peut songer à une abréviation de laudanos, rivière,  accentué sur la syllabe initiale, qui donne les noms de  l’Ozanne (avec déglutination du l initial) près de Brou en Eure-et-Loir,ou  la Rhône au féminin  en Eure-et-Loir ,  près de Nogent-le-Rotrou , de rhodanos,.
Nous avons aujourd’hui encore à Triguères quatre dunum ou Donons, : un lieu-dit les Donons et le Donjon, altération de donon.par croisement avec do(mi)nionem, éminence de terrain . Ce nombre quatre explique aussi  le pluriel dans un autre lieu-dit, Les Vélins, de Vellaunodumun, mauvaise graphie pour Les Vélun. Personne n’a remarqué ce lieu–dit  au nom révélateur : les Velins, Route de Château- Renard à Fontenouilles (D 142) , On peut noter encore le moulin de Vaux et le Champ de Vaux,  Route des Grands Moreaux (S-O du bourg),  le champ de bataille de Vellaud , de Vellaud .Autres lieux-dits : les Chariots et le champ des Juments, au sens latin du train des équipages, où l’on peut placer l’armée de César. La tradition populaire raconte que César but une coupe de vin de Triguères (lieu-dit Les Vignettes ?) précisément en cet endroit ;
La voie perrée gauloise passe près de l’Ouanne : selon Ange Petit, il s’agit d’une cxhaussée faite de cailloux secs concassés sur une profondeur de 1, 50 mètre, sous une couche de terre épaisse seulement de 10 cm à 12 cm. Qui se continue ; La voie gauloise faite de silex est très différente de la voie romaine, droite et faite de pavés.
  Le  conseiller général, Ange  Petit, qui fit connaître  qu’il avait découvert le véritable oppidum gaulois de Vellaunodunum près de Montargis,  à Triguères  , de brig-adura, le gué sur la rivière , adura en ibère , la Ouanne ou le Loing. Les Anciens donnaient le nom de Loing à la rivière dont l’Ouanne est considérée de nos jours  comme un simple affluent et à cet affluent qu’ils supposaient être son cours  antérieur ; On y trouve un théâtre pouvant contenir 8000 spectateurs, une somptueuse villa, gallo-romaine avec  des thermes alimentés par une conduite de 7 kms (par la fontaine de Sainte-Anne de Douchy, Anne étant la christianisation de Ouanne), un cimetière, un dolmen.
L’histoire des « fouilles » est sommaire : vers 1857,  l’abbé Guiot , en poste à Triguères, accompagné du maire Ange Petit, et d’un architecte ,  reconnaît un théâtre de 9000 places au sud-ouest de la ferme de la Mardelle ;  ainsi que des thermes vers 1857 (rapport de Ange Petit à la Société d’Orléans ;  puis Ange Petit fait appel à un archéologue, Eugène Boutet de Monvel. Enfin, en 7 jours, le capitaine d’artillerie Ed. Rouby,  missionné par Napoléon III, reconnaît une enceinte gauloise et un fossé de circonvallation, autour du donjon (donon), ainsi qu’un  fossé de circonvallation,  qui semblerait être  l’œuvre de César   et dressa un rapport que Ange Petit publia en 1866  dans sa Dissertation sur Genabum-Vellaunodunum p .  92-94 :  Avec ses plans, c’est  le plus intéressant.(cité par F. Rau, Les deux Genabum, 1903, p. 111):
« A 50 ou 60 mètres au-dessus de la vallée de l’Ouanne, s’élève une colline [Vellaunodunum, le donjon)] , dite le bois deb la Garenne, au bas de laquelle est bâtie Triguères . Quoique les hauteurs voisines [les trois autres Dunum ou donons] soient légèrement arrondies,  les flancs de [cette colline] paraissent avoir été taillés en talus par la main des hommes pour en augmenter la pente. On rencontre d’abord, en venant du nord, un massif considérable de terre, de l’autre côté duquel se trouve un fossé, dont la largeur, au niveau du sol, est de 20 mètres environ. Les terres de ce fossé  ont été rejetées du côté du sud, où elles forment un rempart de neuf mètres de hauteur d’escarpe(muraille de terre ou de maçonnerie, qui règne au-dessus du fossé, du côté de la place) ; la crête du rempart s’abaisse vers les extrémités et va se raccorder avec les  talus qui terminent la colline à l’est et à l’ouest, formant ainsi une enceinte continue. Plusieurs fouilles exécutées sur la crête du parapet ont mis à découvert les vestiges d’un mur, dans lequel on a trouvé des cendres, du charbon et quelques clous en fer oxydés .Une seule médaille a été découverte à 20 ou 30 centimètres de la surface du sol, dans une fouille faite au pied du talus intérieur, et c’était une médaille gauloise….Les crampons de fer oxydés  que nous avons trouvés nous paraissent avoir servi à lier entre elles les poutres qui, conjointement avec les grosses pierres, constituaient les murs d’un oppidum….Un chemin ou voie perrée [empierrée ], reconnue pour une voie gauloise par le plus grand nombre… vient directement de Sens à Courtenay et longe le côté oriental de l’oppidum [pour se rendre vers le Vieux-Giens et son pont dont on a retrouvé les piles dans la Loire]. »L’ensemble forme une superficie de 9 hectares.
Les cultivateurs vont ensuite recouvrir dev terre tous les lieux de fouille, même le dolmen.Il n’yb a plus rien à voir.

Genabum ou Giens  oppidum des Carnutes.
Innombrables sont en Europe et en France  les Genabum : Genappe dans les Flandres,  Iéna en Prusse,  Gènes (Genua des Romains, Genova italienne ), Genève(Genava), et en France même Gien-sur-Cure dans le Morvan, la presqu’île de Giens dans la commune d’Yères, sans parler des Gennes etc. Parfois, le toponyme a été christianisé ; à Gien, on a Saint- Genou. Il n’y a rien d’étonnant si deux Genabum se trouvent sur la Loire. Le Genabum d’Orléans a dû être une colonie du  premier  après son pillage et son incendie.
Il existe deux problèmes : le Genabum de César et de Hirtius , son continuateur, est-il Gien ou Orléans? L’orthographe est-elle Genabum avec un G , apparaissant sept fois chez César, ou Cenabum avec un C,   qui n’apparaît que chez Hirtius , l’auteur du dernier livre des Commentaires , et dans des inscriptions et des textes plus tardifs. ? Il faut lire Les deux Genabum, de F. Raud (1903), l’ouvrage le plus intéressant sur le sujet.
Les noms de lieux-dits dont l’un est destiné à donner Orléans : Cenabo, Avenio et Aurelianis ,
1 Orléans, Aurelianis.
On a cherché à rattacher ce nom,  apparu tardivement,  au nom des empereurs Marc Aurèle  ou Aurélien, ou bien  à la gens de l’officier Fusius Cita assassiné à Genabum –Gien par les Carnutes,les problèmes que pose l’étymologie d’Orléans par Aurelianis sont les suivants : il n’y a aucun lien prouvé avec l’emperteur Marc Aurèle et, moins grave, l n’y a pas de raison d’avoir un pluriel, enmêmev temps que le locatf pluriel n’existe pas. .De même,  le rapprochement avec les Aulerques du Mans (de aulerrcis ?), les étymologies aurum alienis, de l’or pour les étrangers, ou aurum heliou, l’or du soleil , ou ora ligeriana, le bord de la Loire,. 
Il existait un lieu-dit appelé Avignon , Avenum ou Avenio , Avignon, ce qui a laissé à Orléans le nom de la rue d’Avignon. On retrouve à Châteaudun une rue d’Avignon menant à  Orléans, ce qui montre qu’il existait un autre chemin pour aller à Orléans- Avignon  et que le chemin de Gien suivi par César ne passait pas par Châteaudun.
   Mais après la conquête apparaît le nom de Cenabum ou Cenabo avec un C . On suppose que, leur ville de Gien détruite,  les Carnutes   descendirent la Loire et s’arrêtèrent , passant par Avenio , puis se fixèrent à  Cenabum,
2 Gien
 Le Genabum de César  est bien l’actuel Gien car César précise  qu’il fait passer la Loire à son armée et qu’il arrive immédiatement sur les terres des Bituriges. « In Biturigum fines pervenit ». En effet, les Carnutes occupaient la rive droite de la Loire au droit de Giens, en face sur la rive gauche c’étaient les Bituriges. Au contraire, de l’autre côté d’Orléans, sur la rive gauche, c’était le territoire des Carnutes qui se continuait sur une trentaine de kilomètres de profondeur avant de céder la place aux Bituriges.
3 Orléans
Le Cenabo ou Cenabum de Hirtius , le lieutenant et continuateur de César ,  auteur du livre VIII ,  le Cenapum de Paul Orose, Cenabon de Strabon  et  de Ptolémée,  et le Cenabum  des inscriptions  est Orléans et non pas Gien. « César vint, à la fin de la saison,  camper à Cenabum, où il fit hiberner deux légions, en partie dans les maisons gauloises, en partie dans les huttes qu’il fit recouvrir en vitesse d’un peu de chaume [pour les isoler]…. Les Carnutes, accablés par la rigueur de l’hiver et par la crainte du danger,chassés de leurs demeures sans oser s’arrêter longtemps nulle part, ne pouvant même trouver dans leurs forêts un abri contre les plus affreuses tempêtes, se dispersèrent,  après avoir perdu une grande partie des leurs, et se répandirent chez les nations voisines » [comme Avenum,   la future Orléans] ». A noter qu’ils devinrent des commerçants dynamiques : le mot d’emporium que leur attribue Strabon se rapporte aux Orléanais.
Reste l’étymologie d’Orléans. Elle vient d’un nom du fleuve, la Loire, non pas de Liger, le Loir, la Loire, l’Aigre de la Laigre, mais de l’ibère  losana , fleuve : de ce nom on passe à lorana, puis par métathèse , orlana
Noviodunum Biturigum, Neuvy-sur-Barangeon
Les partisans d’Orléans comme identique au Genabum de César ont proposé dans le
prolongement d’Orléans Nouan –le-Fuzelier ou Neung- sur- Beuvron (ruines d’un oppidum, mais  se trouve   en territoire carnute) ;  d’autres  comme C. Jullian Neuvy –sur- Baranjon  , ou Sancerre (comme Rau), certains partisans de Gien Argent-sur-Sauldre ou Aubigny-sur Nere. On a aussi proposé Neuvy -en- Sullias, Dun-le-Roi, Châteauneuf, Nérondes, Nevers, les environs de  Châtillon-sur-Loire, Vierzon, Nohan -le -Goût , Pierrefitte,etc
 Je me rallierai avec Julian à Neuvy- sur -Barangeon qui présente l’avantage de posséder des ruines romaines, des vestiges de voie ancienne et un nom, Neuvy qui provient de Noviodunum., doublé du  nom de Barangeon, évolution de Biturigum (des Berrichons, génitif pluriel , cf ; Bourges, qui a été pris tardivement pour une rivière.  A 3 kilomètres de là, à Villatte, il y a des eaux et des sources, ainsi que des antiquités. Sur la voie gauloise de Gien  à Bourges (oppidum Biturigum positum in via, 12, 2), vers la Sauldre, frontière des Carnutes et des Bituriges,  l’oppidum de Neuvy – sur- Barangeeon était au Grand Villatte ou au petit Villatte, au centre du village.
Avaricum (de l’ibère adusa, rivière, + suffixe -icum)
Avaricum survit dans  le nom de rivière   l'’Auron (de avar + suffixe de rivière -on),,  par exemple dans le nom de l’oppidum de Dun –sur-Auron à proximité de Bourges (qui vient de  Biturigium la ville des Berrichons et dans les noms de  rivières Yèvre, de avari (de avari [cum])
Gorgobina, la Gergovia des Boïens (apparentés aux tribus peuplant la Bohème) : Sancerre.
On sait que les Boïens ont été installés par César dans un triangle qui comprend Saint- Parize,  Sancergues,  Sancerre et Saint-  Satur. Sancergues vient de cirig , qui est attesté,et qui a été secondairement  sanctifié . Cirig ne peut venir de saint Cyr, mais vient  de Gorgobi(ne).
  De même, le nom de Sancerre ne vient pas de celui de saint Satur, mais de santo cirig donnant sancirgue, puis sanci. . Cirig vient  de Corgona christianisé, de gorgobina.   Une série de manuscrits de César  donne Gorgobina , mais une autre  Gortonum.. D’ailleurs, le château s’appelle, comme anciennement la ville, Gortona, de gorgo(bi)na. C’est donc Sancerre qui est la Gorgobina  de César.
Noviodunum , non pas César, mais Neuvy- sur- Loire. 
Ce n’est pas le Noviodunum qu’on croit, où César avait placé son intendance générale.  Ce Noviodunum serait Neuvy-sur- Loire. A noter que Noviodunum ne signifie pas la nouvelle éminence, ce qui d’ailleurs n’aurait guère de sens, ni même la nouvelle forteresse, mais la forteresse où l’on fait le sacrifice ., novio-  étant l’altération du gaulois medhio qui signifie lieu du sacrifice. . 
Nevers.
  Nevers (Nevernislocatif ablatif pluriel, ceux qui habitent la Nièvre) est attesté à l’époque carolingienne, cf. Nevirnum, Ebirno, Neberno). Ce n’est pas le Noviodunum qu’on croit, où César avait placé son intendance générale.  Ce Noviodunum serait Neuvy-sur- Loire. A noter que Noviodunum ne signifie pas la nouvelle éminence, ce qui d’ailleurs n’aurait guère de sens, ni même la nouvelle forteresse, mais la forteresse où l’on fait le sacrifice ., novio-  étant l’altération du gaulois medhio qui signifie lieu du sacrifice. . 
Son nom est lié au nom de la Nièvre, Niverna, de neva-rona, de neva-vona,  et apparenté à celui de Narbo, Narbonis, masculin, Narbonne, de narv-ona , -ona dérivant de vona, suffixe hydronymique. Sont parents les noms de la  Navarre,    de la Neva en Russie, de la Nive en pays basque, du nom de peuple Meldi (à l’est de la Marne) qui donne Meaux, du nom de rivière  Meldo(v)acus ( cf . Médoc) , Melun  de Metlosedum ou  Meclosedum , de Moravie, de la Moldau  , rivière de  Roumanie,  et de la Moldavie, du Morvan, de novrona, morvona. La racine est nev-niv, nov-  et signifie cours d’eau. Elle prend une forme instable  avec m initial : Movvona, movrona, modlona.
Bibracte, ville importante des Eduens, correspond à Saint- Léger- sous- Beuvray (de bibracte), à une dizaine de kilomètres d’Autun. La bataille contre les Helvètes, dite à tort de Montmort, a lieu, nous dit César, à moins de 18 milles de Bibracte –Saint- Léger- sous -Beuvray.Selon R. Niaux, la bataille doit être située autour de Glenne, au Mont- Dôme. Il cite les traces à Auxy d’un vaste camp romain ainsi que de nombreux toponymes figurant dans les textes : les Fossés, près du Petit Mizian ; le Champ du Mort (de Mars), le Grand et le Petit Martrey (de martyrium, cimetière) en Folin, qui pourraient être le Grand et le Petit Mort (champ de Mars, champ de bataille) dans  la forêt de Glenne toute proche. Le camp des Helvètes et le lieu de leur inhumation seraient placés près du Grand et du Petit Mort dans la forêt de Glenne.
Nemossos, ou Nemoton , une  capitale des Arvernes : Veyre- Mouton.
Les villes de Nemours (Nemausus), Nîmes et peut-être Limours, tiennent leur nom d’un champ de Mars, Nemeton,  une clairière dédiée à une divinité gauloise assimilée à Mars et la capitale arverne vient aussi du même radical gaulois. Veyre-Mouton fut un temps une autre capitale des Arvernes. On remarque l’instabilité des capitales : Nemoton, Avernis, Corent, Clermont-Ferrand (Augustonemetum). Le géographe grec Strabon écrit : « Ce fleuve, la Loire, baigne les murs de Nemossos, la capitale des Arvernes. » Certains tentent de jeter le discrédit sur Stabon sous prétexte qu’il a parlé de la Loire, Liger, en place de l’Allier, Elaver. C’est oublier que pour nous l’Allier est un affluent de la Loire, mais que pour les Arvernes
la  Loire , l’Allier et son affluent l’Auzon (de avaron, cf. Auron près de Bourges) étaient le même cours d’eau. Elaver est d’ailleurs une variante dialectale de Liger et vient de lavara, dissimilation de vavara (cf. le nom du Var). La rivière Monne, sous- affluent de l’Allier, devient pour nous la Veyre, bien que ce soit toujours, et à juste titre disent les hydrographes modernes, la Monne pour les habitants. Elle tire son nom de Nemeton par la  métathèse meneton 
Dans Veyre- Mouton, Avernis en latin, (qu’on retrouve sur les monnayages et  dans le nom du  lieu-dit  La Croix de saint Verny, le patron des vignerons), Veyre est le nom du cours d’eau, avara,de la racine ibère adusa, rivière, et Mouton (cf. le puy Mouton) ou Monton vient de Nemeton par métathèse (Meneton).
Gergovie (les Côtes de Clermont), voir mon blog spécial pour Gergovie.
Alesia, Novalaise en Bugey , pays des Man-dubii,  voir mon blog spécial A la recherche du peuple disparu des Mandubii.
·                    César dans le Quercy.
·                    On dispose de 115 manuscrits de Hirtius, le continuateur de César.. On est en train de les colliger. En attendant, nous disposons d’un abrégé par Orose d’une œuvre perdue de Suétone et d’une charte de 1393 remontant à une autre charte de 1320 qui concordent toutes deux. Uxellodunum, ainsi que l’avait bien vu un enfant du pays,  Jacques Champollion- Figeac , le frère du célèbre égyptologue dans Nouvelles recherches sur la ville gauloise d’Uxellodunum assiégée et prise par Jules César, 1820, republiée en 2008 par l’Association pour Uxellodunum à Capdenac .
·                    Pour Uxellodunum- Capdenac, voir mon blog spécial.
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1 commentaire:

  1. Bonjour Monsieur Griscelli,
    J'ai lu avec beaucoup d'intérêt vos articles, notamment sur la passionnante question de la localisation d'Alesia. Je trouve votre position sur le sujet très intéressante et exposée de façon très crédible.
    Je ne vois pas aucun lien sur internet pour discuter de ce thème avec vous afin d'apporter ma pierre sur ce sujet.
    Bien cordialement.

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