A LA RECHERCHE D’UN PEUPLE DE GAULE DISPARU, LES MANDUBII,
ET DE LEUR METROPOLE RELIGIEUSE, ALESIA,
en lançant un appel aux télépilotes amateurs de drones pour survoler le site bugeysien d’Alésia
sauf , bien entendu, la centrale nucléaire du Bugey , et pour m’expédier les
photos .
On a depuis longtemps émis des doutes sur la localisation
d’Alésia à Alise-Sainte-Reine et au mont Auxois près de Semur-en-Auxois. Ainsi
un expert en stratégie militaire comme Napoléon
Bonaparte, dans son Précis des guerres de
César, écrit à Sainte-Hélène sous la dictée de l’Empereur, 1836, a-t-il mis
en doute cette identification. Il y eut
par la suite au moins 8 propositions :
Alès dans le Gard, Aluze près de Châlons –sur -Saône en Bourgogne
chez les Héduens, comme Alise-Sainte-Reine,
Alièze
près de Salins-les-Bains en Franche-Comté, chez les Séquanes, Alaise dans les Vosges , Izarnore,
chez les Sedusii dans le Valromey, Novalaise
dans le petit Bugey, et récemment Syam dans le Jura. La thèse officielle d’Alise-Sainte-Reine est
réfutée dans Alésia, la supercherie dévoilée, ouvrage collectif sous la
direction de Danielle Porte et présenté par Franck Ferrand, 2014,426 pages. Le
siège d’Alise daterait de -30 avant J.-C. et il s’agirait d’un de ces nombreux
soulèvements gaulois contre Rome. Les Gaulois auraient émis des monnaies à l’effigie du résistant Vercingétorix.
Situons très sommairement l’emplacement
de l’Alésia jurassienne, moins connue, de André Berthier et de Wartelle
(Alésia), hypothèse plus sérieuse en
tout cas que celle de l’Alésia bourguignonne, même si nous ne nous y rallions
pas non plus. Les deux flumina
(fleuves) aux rives escarpées, ripis
abruptis selon Florus enserrant
l’oppidum de Chaux, -un éperon barré,- seraient la Sayne (Sequana) et la Lemme, dont le nom signifie marécage en gaulois. Le combat de cavalerie aurait eu lieu dans la
plaine de Crotenay, aujourd’hui un terrain d’aérodrome, à 15 kilomètres de
l’oppidum. Le grand latiniste Pierre Grimal , ainsi que P. Pouthier qui fut mon
caïman de latin à l’Ecole, s’est rallié à cette thèse, ce qui n’est pas rien.
Danielle Porte, dans Alésia, citadelle
jurassienne, La colline où soufflait l’esprit, brosse un tableau complet du
formidable site préhistorique avec dolmens, menhirs, drains et fours (cf. grec kruptè, gaulois cruppellarii, couvert au sens de four donnant La Chaux –en- Crotenay, au sens de région [de
cruttellacum +suffixe–acum] des fours
à chaux) , à chaux et à gypse ou plâtre
qu’est la région de La Chaux, certainement le plus riche de France : mais les
mégalithes me semblent l’œuvre des
Ibères plutôt que des Gaulois qui leur succédèrent : la disposition des
dalles alternativement de face et de champ dans la constitution des murs est
caractéristique de ce point de vue. Le dieu auquel ces mégalithes seraient
destinés s’appellerait Alleman
(Ahriman).
Mais
l’Alésia de César est au pays des Mandubii.
Cherchons ce mystérieux pays des Mandubii et procédons d’abord par élimination.
Les zones géographiques où le
pays des Mandubii ne peut se trouver
1Le pays des Mandubii ne peut se trouver en Bourgogne, chez les Héduens.
En effet, César (VII, 90), après sa victoire à Alésia, part chez les Héduens où il reçoit la
soumission de leur capitale, Bibracte (Saint -Léger- sous- Beuvray, à une dizaine
de kilomètres d’Autun).Il n’était donc pas chez les Héduens, ce qui élimine
Alise-Sainte-Reine comme candidate au rôle d’Alésia, malgré le soutien officiel
dont elle bénéficie. A lire Victor Revillout, en 1856, Alaise,
Alise : ni l’une ni l’autre ne peut être Alésia, étude critique d’histoire et
de topographie ; Hervé Le Goff,
Les grands truquages de l’histoire, Omissions
et falsifications, manipulations en tous genre, p. 152-191 : Alésia : un site historique créé de toutes pièces ; 1983,
André Berthier et Franck Ferrand (partisans de Champagnole et de Syam (de Sedusiavorum
civitas,puis Sediam , Seiam,
Siiam, la cité des Sédusiaves (
et non des Mandubii ) près de Chaux-en- Crotenay dans le Jura) L’histoire
interdite.
De plus, César (VII, 77) remarque , alors qu’il fait le
blocus d’Alésia , que Vercingétorix ne sait pas ce qui se passe chez les
Héduens , ce qui exclut la situation de
l’oppidum d’Alésia en territoire héduen, donc Aluze et Alise-Sainte-Reine.
Autre argument : dans le discours que rapporte César, Critognat dit aux assiégés gaulois (VII, 77) : « Vous
pouvez ignorer ce que sont devenus les peuples éloignés de vous ; mais,
d’ici, regardez à vos pieds ( finitimam,
superlatif, tout près) cette portion de la Gaule qui, réduite à l’état de province romaine (Galliam … in provinciam
redacta), privée de ses lois et de sa liberté, courbée sous une servitude démunie de toute espérance,
gémit sous la hache des licteurs. »Le texte de César devient chez un
partisan d’Alise comme Germaine Roussel (collection 10-18) : « Regardez
la Germanie [au lieu de la Gaule, Gallia !] Toute proche qu’ils ont
réduite en province » !
Quel est le sens
de cette expression Gallia provincia chez César et quel pays désigne-t-elle,
puisqu ’Alésia devra obligatoirement en être proche? Théodore Fivel, dans L’Alésia de César près de Novalaise sur les
bords du Rhône en Savoie, 1866, p.147, écrit : « César
appelle Provincia le territoire qui dépendait nominalement de la suprématie
romaine depuis les succès de Promptinus en 61 av. J.- C., mais qui n’était
qu’une expression géographique comprenant à la fois
-la vieille Province [Provence]
de Fabius Maximus, de la mer jusqu’à l’Isère et la Romanche,
-et la confédération des Allobroges, de l’Isère au Rhône.
Quand, au contraire, César veut distinguer la partie
conquise de celle qui ne l’est pas, la région romaine de celle
qui a conservé encore son autonomie, les
peuples sujets de ceux qui avaient
été récemment pacifiés et ne semblaient
pas encore montrer des dispositions favorables
vis-à-vis du peuple romain, il se sert, chaque fois, de l’expression
restrictive Gallia provincia »,
comme ici. Le pays voisin montré du doigt à ses auditeurs par Critognatus est donc le pays des Allobroges,
vaincu, mais libre et frémissant, qu’il présente avec exagération comme
entièrement conquis, « départementalisé » par Rome. Pour ce qui nous
intéresse, Alésia est donc près de ces Allobroges (Savoie et Dauphiné)
théoriquement indépendants et l’on comprend l’ironie cinglante de Th. Fivel, p.151,
lorsqu’il écrit : « Restituons à la finitimam Galliam in Provinciam redacta son acception normale et sensée,
au lieu de supposer Critognat montrant du haut du mont Auxois [à
Alise-Sainte-Reine], à ses compagnons affamés, des plaines éloignées de plus de
deux cents kilomètres [les plaines allobroges] ! »
2 Le pays des
Mandubii ne peut pas non plus, en réalité, se trouver en Franche-Comté, chez
les Séquanes, si proches soient-ils des Mandubii.
César (VII, 90) ordonne,
après la chute d’ Alésia, à T. Labienus
de partir avec deux légions et la cavalerie chez les Séquanes (en Franche-Comté, peut-être à Alièze
près de Salins-les-Bains). C’est donc qu’Alésia
n’est pas chez les Sequani. Le texte grec de Plutarque,Vies des hommes illustres, César,
26, doit se traduire par conséquent : « César, levant le camp,
franchit la frontière lingonne pour atteindre le territoire des Séquanes, des
amis, dont le pays s’étend en face de l’Italie, en avant du reste de la Gaule. C’est alors
[grec entautha au sens temporel,
comme le traduit Flacellière, et non au sens local de là, en cet endroit, chez les Séquanes] que les
Gaulois tombant sur lui et l’encerclant avec de nombreux milliers d’hommes [c’est
le combat de cavalerie,- une embuscade] , César, tentant le tout pour le tout [le
combat de cavalerie], soutint la lutte et reprit le dessus [à Alésia, chez les
Mandubiens]. » Planude confirme cette interprétation du texte grec :
« après que César eut fait le voyage vers la Province à travers le
territoire des Séquanes… » César lui-même bien compris ne dit pas autre
chose : VII, 66,2 : « Comme César traversait l’extrémité du
territoire des Lingons pour pénétrer chez les Séquanes (in Sequanos)
… ». César quitte ainsi les
Séquanes pour se rendre chez les Mandubiens, voisins et limitrophes. Ceci nous
permet d’éliminer Alaise, Alièze et Syam près de la Sayne (Sequana), qui se trouve chez les Séquani, en Franche-Comté. Sur
Alaise (commune d’Eternoz), lire du Président M. Clerc, Etude complète sur Alaise : Alaise n’est pas l’Alésia de César,
1860.Camille Jullian pensait que César voulut aller vers Genève (en province
romaine) , à travers le territoire Séquane, par la Bresse et le Bugey « (selon nous , chez les
Mandubii par conséquent ), Bugey où se trouve Novalaise..
La région où l’on doit chercher Alésia se trouve ainsi tout près des
Allobroges.
A La frontière des Mandubii avec les Arvernes : les Sebusiaves
Le géographe grec Strabon,
au livre IV, nous apprend que « les Mandubiônes,
près de la ville d’Alésia, formaient
un peuple ayant une frontière commune (en grec homoros) avec celui des Arvernes,
la ville d’Alésia étant située sur une
haute colline et entourée de montagnes et de deux fleuves. » Nous devons
nous pencher sur cette indication géographique, la seule que nous ayons et
qui permette de cerner ou de confirmer la situation d’Alésia. Où était donc cette
frontière avec des Arvernes ? Comme ce ne peut être les Arvernes de
Clermont-Ferrand, il nous faut chercher parmi les pagi Arverni, c’est-à-dire les districts ou cantons, détachés de ce
peuple et ayant un ou plusieurs noms. Le
géographe grec Strabon, -toujours lui, - nous apprend aussi que les Arvernes
formaient une seule race divisée en de nombreux
pagi :
1 les Segusiavi (qui
ont pour capitale la cité libre des Ségusiaves, aujourd’hui Feurs dans le Forez qui leur doit son nom et pour cité importante
Syan, de Sedusiaviorum civitas):
c’est eux que César (VII, 75) qualifie de clients des Eduens, mais ils sont de
race arverne ;
2 les Segovellaunes
(ville de Soyons en Ardèche), les Vellavi
(le Velay), les Ruthènes (Rouergue),
les Gabales
(Cavaillon de Cavello cf Cabilonum , Châlon- sur- Saône, Avignon,
Avennio de avernio et Venaissin : le nom de la jument divine dans
certaines tribus était kabalos, synonyme
de etana, féminin de equos, etos, cheval mâle, qui nous a
donné le français cheval), les Helviens
(cf Helvetii) constituant le Vivarais actuel, avec la ville de Viviers,
du gaulois Vivares ;
3 les Ambivaretes
Jacques Maissiat,dans Jules César en Gaule, 1866, tome 1er,
page 81, écrit à propos des Ambivaretes, qui sont toujours de race arverne , mais
aussi , selon César , clients des Eduens: « Regardons dans ce pays,
aux confins des Sebusiani (Sebusii), la région du confluent de l’Ain et du
Suran (de Seburanus ) ; là,
à l’endroit où les deux vallées s’abouchent, dans une position avantageuse au
versant d’un coteau tourné au soleil, au bord des eaux et de la plaine, nous
voyons un village, Varambon (cf Ambonnay
)… Nous voyons encore , au nord de Varambon, à mi-distance de Tossiat, le
hameau de Vavre, placé sur le vieux
chemin qui suivait le pied du Revermont ; et encore , à l’ouest de
Tossiat, les deux Vavrettes. » ;
4 les Sebusii (variantes Sebusiavi, Seburani, Segusi etc ), ou Savoyards .
Ils ne doivent pas être confondus avec les Suèves, ou Souabes Franconiens, dont le nom est parent de Sedusii, Suède, Suethes,
Seduni. Ils nous intéressent plus particulièrement parce
qu’ils sont les voisins immédiats des Mandubii et parce qu’Izernore et Nantua se
trouvent sur leur territoire. Un autre auteur grec, Ptolémée, nous parle des Arvernes - Sebusii , nous
confirmant leur identité arverne. Ils
habitent entre le Rhône et le Doubs et
ont Lyon pour capitale : c’est le premier peuple au sortir de la
« Provincia », au sens de
la confédération des Allobroges non encore soumise tout à fait, une fois franchi le Rhône, et ils se situent après
les Allobroges et avant les Mandubii,
B Alésia n’est pas non
plus chez les Sébusii, ces voisins de race arverne de Mandubii , et elle ne peut donc se confondre avec Izernore du Valromey
d’origine arverne.
Jacques Maissiat a
voulu localiser Alésia à Izernore dans son livre magistral en 3 tomes,
Jules César en Gaule, 1865 (tome 3 pour Alésia).Dans le même sens, A. Gravot,
en 1862, a publié son Etude sur l’Alésia
de César, Alise-Izernore, comme Alexandre Bérard, Alésia-Izernore , 1907, et Frédéric Ferréol- Butavand, La vérité sur Alésia, 1930. Mais, si
brillantes que soient ces études, nous croyons qu’Izernore ne se trouve pas au
pays des Mandubiens, car Izernore se situe au pays des Sebusii, ce qui l’élimine. Par exemple, Gex, près d’Izernore, vient de Segussiani (Sebusiani).
Izernore était, stricto sensu, non pas dans le Bugey, mais dans le Valromey qui tire son nom de Vaurum, Varesimo (cf. le nom des Vaudois ou du Valais),
l’ancien nom de toute la région de Nantua. Le nom du Valromey est attesté en
1110 sous la forme Vernumensi, de Vernetonimago, la grande ville arverne
(Vernum), ce qui confirme le voisinage
arverne des Mandubii indiqué par Strabon et disqualifie en même temps Izernore
pour sa candidature au rôle d’Alésia.
Il y a deux séries de
racines pour les noms de ces peuples :
1 les peuplades
alpines appelées Salassi sont à l’origine d’une vaste série lexicale :
Salsogne près de Soissons (avec suffixe –on), de salassonia, Soissons,
de salassiones, Saxon de salassiones . Sebusia a donné le nom de la
Suisse (de se[l] ussia) et celui de la
Suède
(de Seduni.), à partir d’une racine
ibère adusa préfixée et signifiant la
rivière ;
2 les mots Arvernes, Ambivarètes,Vivares,Velavi, Helvii, Segovellaunes, Vernumensi (Valromey), Nivernais, Nièvre, Nevers [bonne graphie avec n final et non s :
Nevern] qui est chez les Arvernes et non chez les Héduens et dont le nom ,
à l’ablatif, est attesté sur une pièce
carolingienne : Nevernis, cf Avernis sur une monnaie de
Clermont-Ferrand), Aveyron, Morvan,
etc. . Ils remonteraient à une autre racine hydronymique ibère qu’on retrouve
dans le nom de la Neva slave ou
de la Nive en pays basque.
3 La numismatique
gauloise : trouve-t-on dans la
région voisine de celle des Allobroges des
pièces de monnaie mandubiennes ?
La numismatique gauloise est une science très incertaine.
D’abord, les pièces sont très petites, 15 millimètres de diamètre en général, et
très peu lisibles .Ensuite le travail historique est insuffisant. Quelques
exemples : une pièce trouvée à Soissons à de nombreux exemplaires et que
je possède porte la légende énigmatique CRICRU (Corcyre). Seule une étude
linguistique révèlera qu’elle renvoie au nom de la ville actuelle de Chéry- Chartreuve,
voisine de Soissons, et au nom de Coricorivelites, du nom ibère de la grande déesse hydre , qu’on retrouvera dans le nom du lac
de la Croisille à Alésia (Croisille de Krorilitis)
.
De plus, les confusions dues aux homonymies sont
fréquentes : un archéologue ayant trouvé à Soissons une pièce marquée Eburones a cru qu’il s’agissait d’Ibiza
aux Baléares (Ebusus), alors qu’il peut
s’agir,
-soit du peuple des Eburons
belges (aujourd’hui Fouron –le -Comte
en Belgique [ablatif Furonis de Eburonis], Hontem, où eut lieu le massacre des légats romains Cotta (
Kotten ) et de Sabinus (Schabhem),
avec la prise de leur fortin d’ Atuatuca, Atu évoluant en Oette dans Oettegroven et en Oudt
dans la route d’Oudstraet ),
- soit des Eburons de Germanie (Bonn de buron),
-soit des Eburons Allobroges (région de la Fure près de Grenoble).
Autre exemple :
la rare pièce émise entre -44 et -43 par Hirtius au cours de son bref gubernatoriat en
Gaule dite chevelue (fraternelle en réalité).
Voici la description
de cette pièce que je possède, attribuée à tort aux Rèmes ou aux Carnutes,
n°8086 dans Latour, Atlas des monnaies
gauloises, n°675-676 selon Thierry Dumez Numismatique , 13 selon le Recueil des inscriptions gauloises de B.
Fischer et J. B. Colbert de Beaulieu :
titulature avers (=face), AOIIDIACI (selon
Fischer, alors que S. Scheers, dans son Traité
de numismatique celtique pense que
le I final n’existe pas, mais qu’il s’agit d’un trait appartenant au dessin du
buste), buste drapé à droite, un torque au cou ), légende devant le visage ;
titulature revers ,
A. Hirtius, avec lion marchant à droite,
la queue entre les jambes, légende à l’arrière et au-dessus ; date 45-30 av.
J. C.
Voici la rectification qu’on est en droit d’apporter à cette
description officielle : AOIIDIACI
se lit en réalité GALLIA COMA (TA) (
comata signifie unie, fraternelle, en gaulois ; Gaule fraternelle, et
non pas chevelue, ce qui ne voudrait rien dire), Com ou Coma se lit d’ailleurs
sur des pièces allobroges. Aulus Hirtius est l’auteur du VIIIe
livre de César et de divers autres ouvrages, dont 9 livres de correspondance
(perdus) avec Cicéron : « J’ai ajouté, écrit-il, aux Commentaires
des Gaules ce qui y manquait [le livre VIII] , et j’ai relié ces Commentaires aux écrits
suivants (De bello africano, De bello
Hispaniensi). En outre, j’ai terminé le dernier, laissé inachevé, depuis la
guerre d’Alexandrie (De Bello Alexandrino)
jusqu’à la fin, non pas de la guerre civile puisque nous n’en voyons pas le
terme, mais de la vie de César ». Cette pièce constitue le seul et précieux portait que nous ayons de
celui qui fut l’homme de confiance de César. A. Hirtius fut légat en Gaule jusqu’en 54, gouverneur de la Gaule chevelue nommé par
César en 45, puis consul, tué devant Modène contre Marc Antoine le 25-27
avril 43.
Nous pouvons donc corriger la date : entre avril 44
(date des Jeux funèbres donnés par
Auguste en l’honneur de César) et le 25 ou 27 avril 43, date de la mort de
Hirtius. En effet, la Queue du lion
qui figure sur la pièce est l’ancien nom de la Chevelure de Bérénice, la comète ou la pluie de météores qui
apparut lors des Jeux. Voici ce qu’écrit Suétone (88) à ce sujet : César fut mis après son assassinat « au nombre des dieux, non seulement en
paroles et par ceux qui prirent le décret, mais aussi dans la croyance de la
foule. Ainsi, aux jeux que
célébrait en son honneur son héritier Auguste, pour la première fois après
l’apothéose de César, une comète [la « Chevelure », caesaries] brilla pendant sept jours de suite (la constellation
appelée La Queue du lion présente
sept étoiles visibles selon
Hygin, livre II, 24, Le lion, De astronomica, trad. Grant, consultable sur le Net) ; elle se levait
un peu avant le coucher du Soleil
(Apollon) et l’on fut persuadé que c’était l’âme de César qui avait été
accueillie au ciel. » J’ajoute que la constellation est de nos jours encore
visible en avril, ce qui
correspond avec la période qui s’est étendue après le 15 mars -44. Ovide dans
ses Métamorphoses, 13, vers 844 sqq.,
confirme le fait : « (L’aïeule
de César, Vénus, transportant
l’âme de César) sentit que cette âme s’imprégnait de lumière et s’embrasait.
Elle la laissa alors s’échapper de son sein. L’âme prend son vol plus haut que
la lune; traînant une chevelure de flamme qui trace dans l’espace un long sillage, c’est
une étoile étincelante (Pégase). »
Deux Britanniques
viennent en 2012 de découvrir un trésor d’une valeur de 13 millions d’euros à
Jersey, caché par les Gaulois en pleine conquête romaine, et c’est le deuxième trésor
trouvé sur cette petite île anglo -
normande. Il reste beaucoup de pièces enfouies. Mais, même une fois découvertes, ces pièces n’ont,
souvent, pas été identifiées correctement, parce qu’on les trouvait en des
lieux où l’on ignorait l’existence de villes gauloises fameuses et qu’on ne
faisait pas le lien entre, par exemple, la ville des Mandubii, Alésia, et Novalaise ou Saint- Genix- sur- Guiers près
de Chambéry, puisqu’on croyait qu’Alise –Sainte- Reine était Alésia.
D’ailleurs, la plus
belle preuve nous en est donnée par un « expert » très connu qui,
dans son site des gauloises vendues, fait la réclame en ces termes :
« MANDUBIENS, MANDUBII, Alesia ? Potin MA,
semble le prototype des potins à tête diabolique ; 3,336 grammes, Scheers /
Lyon 670 variante, TTB/ R » !
Diable ! Sur la
photo, on voit d’un côté un buste, de l’autre, rien qui, à mes yeux,
évoque le cheval ailé « à tête
diabolique » des Turones (dans
la région de Tours), plutôt un pot au noir, dans lequel tous les chats sont
gris, et surtout les Mandubii !
L. Hostilius Saserna,
le tribunus monetarius ami de César qui,
en - 48, a commémoré dans des émissions monétaires le triomphe de César sur la
Gaule, n’a pas choisi d’immortaliser son ennemi Vercingétorix, mais peut-être de reproduire des effigies de
dieux figurant sur les pièces des Mandubii,
comme ce dieu hydre aux cent bras qu’on
prendra pour Vercingétorix ou pour Pavor, le dieu qui inspire la terreur.
César n’aurait jamais autorisé d’émission monétaire à
l’image d’un vaincu, la pièce de Aulus Hirtius émise du vivant de César le
prouve, et Vercingétorix avant sa défaite ou plutôt avant la défaite des
gaulois n’aurait jamais eu le droit de faire une émission qui aurait suscité la colère de ses
alliés et rivaux. Donc, les pièces avec
la légende Vercingetorix sont toutes plus que douteuses. Le nom du chef
gaulois résistant aux Romains doit être compris comme un emblème menaçant de
révolte pour les Gaulois si nombreux qui se révoltèrent encore plus tard,, un
peu comme en Nouvelle-Calédonie les canaques indépendantistes d’aujourd’hui
arborent sur leur tee-shirt le nom d’Ataï, le chef vaincu en 1878..
Exemple de pièce avec
la légende Vercingetorix (collection privée de localisation inconnue).
Il s’agit d’une pièce en orichalque, donc d’après -30: au droit , avec la
légende Vercingetorix figurant à gauche, en face du profil du dieu, une figure de dieu poulpe aux cent bras assimilé au Hercule romain , Ogmios (cf.
la description d’Ogmios dans l’Hercule gaulois, Herc. du Grec Lucien de
Samosate au II e , siècle ap. J. C. avec
de prétendues chaînes) tourné à gauche, dont les cheveux sont les bras de l’hydre ou
poulpe monstrueux, avec l’un d’eux partant de sous le nez jusqu’au-delà du menton, avec deux sabots
de cheval sur le pourtour symbolisant le sexe féminin ; au revers , une jument libre
tourné à gauche aussi avec une rouelle, trois
globules devant le poitrail du
cheval et , au-dessus ,un
bras du poulpe avec des grenetis (les têtes de guerriers
tirés avec les chaînes chez Lucien, qui plus tard, servent à empêcher de rogner
la pièce, dit-on) , avec un phallus au-dessus du cheval .
Au verso, légende Vercingétorix qu’on peut lire à gauche de la
photo, en cercle, épousant le tour de la pièce, postérieure à – 30 environ, orichalque, trouvée à Alise.
Dieu Hydre . Ce serait plutôt Bellerophon avec un bras du calmar colossal.
Au recto, jument,
déesse Epona symbole de la Victoire
Notons en passant
qu’il ne s’agit pas là d’un faux, comme pour la vingtaine de statères en or à l’effigie prétendue de
Vercingétorix (en réalité : Apollon ou Philippe II de Macédoine,
semble-t-il), « trouvées » en 1852 par un paysan dans le Puy-de-Dôme
à Pionsat près de Riom. Le paysan « inventeur » n’a jamais voulu dire
combien il en avait « trouvé » : lui ou son fournisseur
pouvaient en fabriquer encore… pour
Napoléon III, pour le Cabinet des Médailles, et pour tous ceux qui voulaient. Les Gaulois
auraient émis des monnaies à l’effigie
du résistant Vercingétorix. Danielle Porte nous
apprend, op. cit. p.308, que
les analyses effectuées par activation
aux neutrons rapides de cyclotron au
centre de recherches Ernest- Babelon ont révélé , sans nul doute possible, que
les six exemplaires trouvés à Alise
et destinés à identifier Alise et Alesia (4 monnaies prétendues en bronze
retrouvées au siècle dernier dans les fossés de Grésigny ( ?),
interprétées comme frappées durant le siège d’Alésia, et 2 statères frappés au même type que «
les célèbres monnaies en or au profil
« de Vercingétorix » venues d’Auvergne, qui ont servi de tout temps à
assimiler Alise et Alésia ». sont en orichalque (ou aurichalque, différent
de l’orichalque de Platon), c’est-à-dire un alliage de cuivre et de zinc, peu
fréquent dans le monnayage gaulois et inconnu avant -30. Les Romains non
plus n’ont utilisé l’orichalque qu’à
partir de l’époque d’Auguste, en tout cas pas avant -45. Donc la découverte de
ces 4 pièces de monnaie ne peut dater du siège d’Alésia qui date de -52.
Trois pièces du
Cabinet des médailles trouvées au
Bugey avec la légende, en partie restituée, MANDUBII
Il nous faut donc chercher des pièces avec une légende comme : Mandubios {datif
gaulois correspondant aux datif pluriel en -ois]
ede, aux Mandubiens la Victoire (gaulois ede), et non des pièces au nom de
Vercingétorix. Si l’on trouve des médailles avec la légende Mandubios, même partielle et peu lisible, dans la région
du Bugey, cela nous fournirait un indice
supplémentaire pour la localisation d’Alésia en Savoie.
Première pièce du
Cabinet des médailles (Duchâlais, n°33) reproduite dans le livre de Fivel.
Elle provient du petit
Bugey, et a été découverte à Saint- Genix -sur- Guiers, Voici la
description qu’en donne Fivel, p.99 : « une tête jeune [Bellérophon
combattant le dieu- hydre poulpe], imberbe, tournée à droite, les cheveux roulés et ondoyants, un
collier perlé au cou. Vis-à-vis le cou, une rose et une étoile, grènetis au pourtour. Légende NIDE [signifiant Victoire
dans le dialecte gaulois des Mandubiens]. Au revers : cheval [Pégase]galopant à
droite ; devant le cheval, une étoile ;
au-dessous, trois roses, une et deux. Légende : V…VBII. » Fivel restitue légitimement MandUBIII, car « si l’on étudie la forme de la première
lettre tronquée V, on la voit plus ouverte et plus haute que le V qui
suit ; si l’on calcule, par l’espace fruste et les données de la face,
quelles sont les lettres qui, seules, pourraient remplir ce vide, on est amené
forcément à restituer la légende de cette façon :
M AND
VBII.
« Si ma solution
de ce problème numismatique était admise par les savants, la question d’Alésia
serait aussi résolue par le fait. »
Cette pièce est cataloguée
par Mionnet (Monnaies et médailles, Chefs
gaulois, 86) et par Duchâlais (Catalogue
des monnaies de la Gaule, 1846, et Monnaies
des Allobroges, 33, II, p.17.) Voici
un extrait de la description de
Duchâlais, p.17 n°33 : «au droit, vis-à-vis
le cou, un cercle et une étoile et V… VBI ; au revers, un cheval et, devant le cheval, une étoile ». Albanis de Beaumont, dans sa Description
des Alpes grecques ou cottiennes, parle aussi de médailles trouvées en
quantité à Saint- Genix , p.212 et 223, planche XXI et suivante.
Deuxième pièce du Cabinet des Médailles (Duchâlais, n° 34).
La n° 34 de Duchâlais
est exactement la même, mais on y a lu avec difficulté la légende IDOI,
qu’il faut lire selon moi Dubios (datif pluriel).
Troisième pièce du Cabinet des
Médailles (Duchâlais, n° 553) …et autres.
On a trouvé aussi dans la même région d’autres monnaies qui portent
pareillement un buste avec une étoile,
un cheval galopant et une légende incomplète : … VBIOS pour MANDUBIOS. Ces monnaies sont cataloguées par Mionnet et
Duchâlais dans Chefs gaulois, Supplément,
X, à la suite des incertaines de
la Gaule Belgique.
Duchâlais donne,
p.225, cette description de la pièce n°553
du Cabinet des Médailles : « tête
barbare ; vis-à-vis, un symbole indistinct ». C’est Fivel qui les
a identifiées le premier. Il nous indique, p.99, qu’en 1860 dans les ruines de Verel -de- Montbel,
on a ramassé « beaucoup de
médailles allobrogiques au cheval et à
l’étoile et quelques autres
reproduisant certains caractères des monnaies des Arvernes dont le type se rapproche beaucoup du type
allobrogique (Adolphe Duchâlais, Description
des médailles gauloises faisant partie des collections de la Bibliothèque
impériale, Catalogue des monnaies de la Gaule, 8, III, etc.). Les mieux conservées de ces
monnaies ont été vendues à Genève ; les plus frustes sont dans le médaillier
du musée municipal d’Aoste près de Saint- Genix - sur- Guiers ». Fivel
nous rapporte encore, p. 102, que de nombreuses monnaies, dont certaines en argent, ont été trouvées au voisinage
dans les champs de Romagneux (de Romanos,
les Romains), d’Aoste, de Chimilin et
de Granlieu.
Autre pièce non localisée, mais d’existence
certaine, trouvée au voisinage, plus
tardive peut-être, avec la légende incertaine
D(VBIOS) ?
Voici , dans Recherches sur les origines celtiques,
principalement sur celles du Bugey, par Pierre J. J. Bacon-Tacon, Paris,
1798 , la description d’une pièce
intéressante : « Après Ambonnay, c’est le bourg d’Izernore qui
fournit le plus de médailles et autres vestiges d’une haute antiquité : le
citoyen Berlioz, ci-devant curé du lieu, et le citoyen Riboud, secrétaire de la
ci-devant académie de Bourg (-en- Bresse), ont eu en leur possession une
médaille ou monnaie celtique trouvée à Izernore et que je soupçonne fortement
représenter le généralissime Vercingétorix.
Cette médaille, selon la description qui en est donnée dans la dissertation du
citoyen Chapuy Sur les antiquités
d’Izernore, est en petit bronze,
assez épaisse, et bien conservée ; elle est moulée, et d’une barbarie singulière ; la
face représente une tête casquée et tournée
à droite, sans légende ; le revers
représente un cheval très mal
dessiné et tourné pareillement à
droite ; au-dessous sont deux lettres dont la première paraît être un V ou un D, et la seconde un C , mais qui
d’ailleurs sont si mal formées qu’elles n’ont pu donner lieu qu’à des
conjectures vagues : la barbarie
même de cette médaille démontre qu’elle est antérieure à la domination
romaine , en sorte qu’on ne peut
rapprocher son époque plus près de nous qu’en la rapportant à Vercingétorix, le
dernier prince celtique qui ait disputé l’empire des Gaules aux Romains Or, la
monnaie de ce prince devait avoir cours en Bugey, dont les habitants
étaient ses vassaux ou auxiliaires. » la tête prétendument casquée est
peut-être composée des bras du dieu- hydre Avec le D initial, est-il possible
de rétablir la légende Dubios (datif
pluriel gaulois) et comprendre : victoire (symbolisée par la jument Pégase)
pour les Mandubii.
Interprétations :
La légende MANDUBIOS
La forme Mandubi os est
un datif pluriel gaulois en –os, cf grec –ois,
latin –iis, sanskrit –ais, avestique –aisu, vieux- slave -exa ,
attesté dans une pièce (Duchâlais,
p .18) portant au droit Nidè,
puis au revers Alabrodios, ce qui signifie :
« victoire pour les Allobroges ».
En ce cas, les formes en –ubi ou ubii sont à compléter
ou à corriger en –ubios, datif
pluriel également, « la victoire (nidè)
pour les Mandubii »
La légende NIDE, la victoire garantie par Pégase aux Mandubii.
Fivel ajoute en note à propos de cette
légende : « Une médaille allobrogique décrite par H. Monin dans
la Philologie gauloise porte la
légende NIDE et à l’arrière
ALABRODIOS » et il ajoute que Nide
pourrait être le nom d’un chef allobroge inconnu. En réalité nidé signifie victoire (de venidè, à rapprocher du prénom gaulois
féminin Enide, cf. Erec et Eide de
Chrétien de Troyes, du grec nikè, victoire, lituanien
nikti), la légende signifiant : Victoire pour les Allobroges ! Allobrodios est un datif pluriel en –os. Pour une pièce du Cabinet des Médailles, Duchâlais, p.18, donne
ces indications : « NIDE, ALLOBRODIOS, cheval galopant à droite ;
au –dessous, 3 globules entourés chacun
d’un cercle en grènetis et placés un, deux (Cf Mionnet, Chefs gaulois, n°85) », les 3 globules rappelant les 3 roses de
la première pièce légendée et expliquant pourquoi Duchâlais veut ranger cette première
médaille dans les pièces allobroges et interpréter VBI comme une
altération de Allobrogios !
Le triangle des 3
« roses » sous la
jument : l’aile de la jument.
Il ne s’agit pas de roses, ni de globules, mais d’ailes
triangulaires. La représentation de deux ailes supplémentaires a toujours créé
des difficultés aux graveurs gaulois, comme celle du plumage ou de la plume
prise individuellement. Sur certaines pièces allobroges à buste de cheval et
légende ialikovesi, le symbole qu’on
a pris pour un rameau, une tige ou une épée figurant près du cheval est une
plume phallique et celui qu’on a pris pour un caducée est une aile, ces symboles signalant le caractère
ailé de la jument. Quant à IALI KOVESI, iali signifie ailé ou à plumes, et kovesi
pour pek ovesi, mammifère (pek) volant (ovesi) : Pégase.
Sur la pièce archaïque,
il y a un triangle de 3 globules
à l’avant du cheval qui symbolisent une aile triangulaire de Pégase, comme les
3 roses.
Le buste divin du revers
Ce n’est pas Vercingétorix, il ne porte pas, semble-t-il,
de casque, mais une chevelure « roulée et ondoyante ». Sur
la pièce archaïque, il s’agit du dieu poulpe, équivalent dans la mythologie
grecque de la Chimère ou de l’hydre que Pégase aide Bellerophon à tuer. Les cheveux
se tordent comme les bras d’un poulpe géant et l’un des bras part du nez devant la bouche pour s’étendre sur un phallus représentant
l’équivalent du grec Bellerophon.
Le collier perlé ou torque gaulois et le grènetis.
Le torque est le symbole de l’autorité : ici il s’agit
de l’hydre aux mille têtes tuée par
Ogmios, nom de l’Hercule gaulois selon
l’auteur grec Lucien (Sur l’Héraklès gaulois), représenté
comme tirant des chaînes avec des têtes hilares, entendons un super- calmar
divin avec des tentacules munis de ventouses, les 1000 têtes de l’hydre. Sur certaines pièces prétendues héduennes et
rapprochées du quinaire de Litanus, on voit un visage hilare avec le signe de
l’hydre- poulpe divin : un bras de poulpe partant du nez. D’Ibérie, Ogmios-Hercule fonda Alésia avant sa
traversée des Alpes.
L’étoile à 5 rayons du buste : la constellation Pégase.
Fivel rappelle que le blason des princes de Savoie, ainsi que les armoiries de Chambéry, portent
une étoile. Arianhod, en gaulois la
roue d’argent, la Couronne d’Ariane, la Chevelure de Bérénice, est le nom gaulois de la constellation que Romains
et Grecs appellent la Queue du Lion ou Pégase.
La jument libre, non bridée, marquée aussi d’une étoile : Pégase.
Cette jument ailée pourrait être un avatar de la grande
déesse gauloise Epona Regina, reine (de
là la tête laurée) Cf. Hippo regius , aujourd’hui Bône, en Afrique du Nord ) ou Pégase (Pègasos en grec,
de pêk, mammifère, et de adzios, ailé), qui donne la victoire à
Zeus lui-même en lui apportant la foudre ainsi qu’à Bellérophon contre la Chimère et
contre les Amazones, avant d’être
transformée en constellation (l’étoile).
On trouve sur certaines monnaies en argent allobroges au buste de cheval une légende en caractères lépontiques (de Leponti
Vibères, population alpine du nord de l’Italie) dérivés de l’étrusque, KASIOS. Le K en étrusque note une sonore, le
G, donc Gasios pour Pègasios ou Paagasios.
L étoile à 4 rayons de l’avant
de la jument
Sur une pièce allobroge au cheval galopant, nous voyons, à l’avant, une vulve indiquant le sexe de la jument, tandis que, sur la pièce archaïque,
une rouelle en forme de croix celtique, avec globule au centre, est à l’arrière de la jument, dans la même
intention. L’étoile à 4 rayons a succédé
à la rouelle avec 4 bras et cette dernière à la vulve.
Bref, les médailles mandubiennes se caractérisent au droit par un visage masculin, celui du dieu -hydre poulpe et au revers par une jument ailée, la déesse
Epona. Elles s’opposent donc aux monnaies allobroges qui, au droit, présentent le plus
souvent un buste féminin, celui de Rome
( ?). On peut légitimement se demander si dès le début du monnayage
allobroge, donc avant -52, le buste féminin a bien représenté la déesse Roma et non pas la déesse Reine Epona Regina. Sur la pièce éditée en -48 par L. Hostilius Sacerna, la déesse en
qui on a voulu reconnaître une personnification de la Gaule ou de la Piété,
avec ses cheveux flottants, est peut-être Epona
, et ce qu’on a pris pour un instrument de musique gaulois , un carnyx,
dérivé de l’ibère Korkun ou Korkur, sorte de trompe militaire verticale de 3
mètres à gueule de serpent plutôt que de sanglier est peut-être un morceau du dieu –hydre poulpe,
comme ces sortes de chaînes ou de cordes en grènetis
dont les replis traversent
obliquement certaines pièces de monnaie. Ce qui confirme mon hypothèse, c’est
la présence d’un U ouvert qui représente le sabot à côté du carnyx.
Comparaison des pièces
mandubiennes avec les monnaies allobroges.
La typologie des médailles allobroges dressée par Duroc divise celles-ci en monnaies dites au cervidé
ou au bouquetin, au buste (la moitié avant) de cheval, au cheval galopant, à l’hippocampe et au cavalier.
1 Les pièces au bouquetin
On a identifié parfois l’animal à un cervidé. Mais ce serait, selon d’autres,
un capridé, un chamois (capra rubra)
ou plutôt un bouquetin des Alpes (capra rubra) femelle : son nom
est camox
ou isara (du gaulois etana,
jument, cf. le nom de la ville d’Etana,
Yenne aujourd’hui en Savoie, justement,
près de Chambéry ) et les noms camox
, isara , etana se retrouvent
dans de nombreux toponymes de la région : Chamonix, Chamoux,
Chamand, Chamard, Isard , Ezard (de l’ibère isara,
altération du gaulois vetara). Izernore, Izernave, Eternoz signifient le lieu du sacrifice (noz, nore, nave, du gaulois mediolanum, lieu du sacrifice) du bouquetin,
izer, izar, eter [cf éterlou, jeune bouquetin mâle et le latin
veterina, bêtes de somme, d’origine
celtique].
A noter que le mot latin pecunia,
argent, dérive du latin pecus, pecudis,
petit bétail, chèvres, bâti sur un radical pek comme ibex, le nom du bouquetin des Alpes, le
latin berbex, le nom du bélier, le français brebis,
du latin populaire vervix et le français bouc, de bucco, de l’ibéro- gaulois peko. Le nom du bouquetin ,
justement d’origine savoyarde,
venant de boc estaign, est emprunté, selon certains, au germanique bock stein, bouc de
rocher, mais il vient plus probablement de bock
etana, mammifère (pek) femelle (etana). Il y a 5350 ans, le bouquetin
était déjà devenu l’ancêtre de la chèvre domestique comme le montre la momie
d’Otzi : l’intolérance au lactose
présentée par cet ancêtre des Mandubii montre que son organisme s’était
accoutumé depuis longtemps au lait d’estagne,
de etana, (cf éterlou et éterle, les cabris) le nom
de la femelle du bouquetin (cf éterle,
jeune femelle, éterlou, jeune mâle, de
etana, jument), car ce lait contient
peu de lactose. L’homme d’Otzi avait consommé « du bouquetin des Alpes (capra
ibex) et du cerf cuits » (cervus elaphus) dans son dernier repas et en utilisait la fourrure pour ses
chaussures et ses vêtements. Sa pharmacopée comprenait des bézoards (de
ibézoard) de bouquetins contre les
serpents et des polyphores du bouleau contre les infections. Il portait sur lui
de l’amadou (Fomes fomentarius), de
la pyrite et des éclats de silex pour enflammer son feu. Il connaissait le
laiton ou orichbalque (hache d’apparat).
2 Légendes des pièces dites au buste de cheval (Pégase).
C’est la moitié avant du
cheval qui est représentée, comme dans les monnaies dites à
l’hippocampe.
Sur certaines pièces figure la légende Cal, pour Gal, Glanum Liviae , trouvée
justement à Glanum
–Saint-Rémy-de-Provence ; sur une
autre pièce, Vooc, ou Vol pour Volcae ( cf allemand volk, peuple, région de Nîmes ) Arecomicae, le double o pour distinguer du o bref
de Vocuntii (Vallée de la Drôme). Les pièces avec VOL, parmi d’autres, sont souvent des reproductions
« numérotées » ou même des faux (certaines ventes sur Ebay).
3 Les monnaies au cheval libre (Pégase).
J’en ai vu sur le Net, Delcampe, qui
célèbrent la fécondité : la plume est devenue un phallus, le sexe de la
jument est indiqué de façon figurative
près de la jument. Certaines d’entre elles, rangées par Duroc dans une
division de la classe I des monnaies au bouquetin représentent un animal sans
cornes qu’on a pris pour une biche ou un faon, mais qui peut être une jument.
4 Les monnaies dites à l’hippocampe (Pégase).
Ce sont, en réalité, non pas des hippocampes, mais des protomés
de cheval ailé, des bustes de Pégase ornés d’une crinière hérissée et avec
ailes et plumes caudales à l’arrière.
5 Légendes des pièces au cavalier (Bellerophon)
Ce cavalier est le dieu Bellerophon, dieu gaulois de Glanum
par exemple. Son nom vient du radical ibère avec labio-vélaires ghwelonadhw
qu’on retrouve dans le grec balanos, gland, le latin glans, glandis, le gaulois beleroph, l’étrusque perep,
Priape, le grec phallus. C’est un dieu phallique
Certaines pièces portent Ambili
Eburo : Eburo se retrouve
dans le nom de la rivière la Fure qui
traverse Rives-sur-Fure et Tullins-Fures notamment près de
Grenoble ; Ambili se retrouve
peut-être dans Saint-Arey près de
Grenoble. Sur d’autres on lit Bri-Coma dont le nom survit dans Laffreye près de Grenoble. Coma
signifie fraternelle, cf. César, VII, 29, discours de Vercingétorix
aux Gaulois : « Vercingétorix réalisera la fraternité de la Gaule entière. »
Sur d’autres, figurent Durnacus dont le nom est conservé par Saint -Jean de –Bournay près de Vienne et Auscro,
de Auscarum, de Auscaldunum, ancien nom ibère (la grande
basque, cf. Euskalduna) de Vienne.
Conclusion
N’ayant pas vu de mes
yeux les pièces mandubiennes du Cabinet
des Médailles, il me faut montrer une grande prudence. L’article de Duroc (121
p.) datant de 1982, qui fait autorité sur la typologie des médailles en argent
allobroges, démontre , par rapport aux médailles allobroges étudiées, l’originalité
des médailles mandubiennes, car les monnaies mandubiennes ne semblent
entrer exactement dans aucune catégorie
des monnaies allobroges relevée par Duroc. Peut-être le fait qu’elles
puissent être en bronze, voire en petit bronze, et non en argent, joue-t-il un rôle. Les pièces mandubiennes légendées, trouvées surtout à Saint-Genix-sur-Guiers ou à Verel- de- Montbel, pourraient être voisines, sans certitude
toutefois, des monnaies en argent dites
au cheval galopant (5 classes), mais avec
les légendes NIDE et
MANDUBIOS. Elles constitueraient une 6 e
classe supplémentaire très différente, qui n’a pas encore été étudiée, et qui
est de nos jours fort rare. Les pièces sans légende doivent représenter une
jument libre avec rouelle et un dieu –hydre
poulpe. Peut-être dorment- elles chez des particuliers de Genève ou dans
un musée municipal obscur qui se gardera
de jamais permettre leur étude, comme celui d’Aoste en Isère (encore de
l’argent perdu comme à Alise-Sainte-Reine :
ce musée a refusé de me communiquer tout
renseignement !). Heureusement que la détection de métaux et Internet vont
nous permettre de progresser dans la connaissance des monnaies celtiques,
indépendamment des musées.
En tout cas nous croyons avoir démontré que le gisement de monnaies mandubiennes se trouve au Bugey ,
grand et petit, ainsi qu’ en Savoie, ce qui était notre but dans cet excursus
en numismatique.
4 Le pays des Mandubii
se trouve donc au petit Bugey actuel et lui a
laissé son nom. C’est là qu’il
faut chercher Alésia.
Le nom Mandubii ,
lui, se décompose en man, homme, et dubii (ou dubiônes en grec), à rattacher à une racine ibère (les prédécesseurs non
indo-européens des Gaulois et
premiers habitants d’Europe, apparentés aux Basques), adusa, racine très répandue
et qui signifie fleuve (Adour, Doubs, etc.) ; les Mandubii sont les hommes du
fleuve. Le nom du Danube, Danubius, a
donné aux Ubii , de Dubii, hommes du
Danube, de Cologne leur nom, comme
aux Veromandui,
de ver, oman, hommes, dubii, ou preut-être encore au nom ancien de la ville de Langres, Andemanduum, de ande , man et dubium.
Etymologie de (man) dubii.
Sans Man, le mot dubii a donné en français Bugey,
dont le nom est attesté en 1303 sous la forme Byougesium.
Pour comprendre cette évolution phonétique, iI faut
rapprocher le latin duo, grec duo ,
bis, archaïque duis, deux fois ,grec dis,
ou bellum, guerre, archaïque duellum, biennium, archaïque diennium,
espace de deux ans. De même, dans la
région, le nom de Pluton, latin Dis est
attesté (certains manuscrits de Pline l’Ancien) sous la forme Bis dans Bis Arar, l’Arar de Pluton.
Le du de (man) dubium
devient bi bibium , par dissimilation vocalique bubium et par dissimilation consonantique budium: cette dernière forme évolue en biudium, où le di- de la
seconde syllabe évolue en gi-, comme , toujours dans cette région, le nom du Guiers (prononcer le g comme dans mangue) est issu de Disarar, l’Arar souterrain , où le g provient, à une certaine époque, du d devant i . De là Byiougeium écrit avec un s par
analogie : Byiougesium, enfin Bugey.
Ce qu’on appelle le petit
Bugey est le véritable Bugey originel,le pays des Mandubii, et c’est là que se
trouve notre Novalaise. Citons
encore le Bas-Bugey, avec sa
capitale- évêché Belley, dans
l’Ain, de Bellici, dont on a voulu à tort dériver le toponyme Bugey, ne
sachant pas , comme pour les pièces de monnaie , que le territoire des
Mandubiens se trouvait au Bugey. Alors que Bellovaci
est une autre forme du mot gaulois, Welsh,
Belga, Celta, de kelgw, Bellici,
de duellici, signifie les guerriers
tout simplement et renvoie à la déesse de la guerre Bellona, ainsi qu’au rite de déclaration de guerre de la columna bellica, devant le temple de Bellone,
contre laquelle il fallait lancer un javelot avant d’entrer en guerre.
A noter que le mot Savoie,
attesté au IVe siècle, vers
354, chez Ammien Marcellin, lib.
XI,
cap. XI,
sous la forme Sapaudia , tout proche, vient de
Sebudia, nom de la patrie d’une
peuplade, les Sebusii ou Sedusii,ou Segusii, ou Sedusiaves, qui s’était séparée (préfixe se-) des Mandubiens : à
l’origine de se-dubia, puis se- budia ,
Sapaudia, Savoie.
Les Mandubii sont une
fraction des Allobroges ; d’ailleurs, le mot Allobroge se décompose lui-même en alabr- oga, de alabr-ica où - ica est un
suffixe bien connu d’ethnonyme et où alabr-
vient de la racine adusa, rivière :
le d s’est transformé en l et le s a évolué en une cacuminale notée br.
Quant à Novalaise,
qui ne signifie aucunement la nouvelle Alésia, le nom comprend deux éléments, Alésia
et le faux- ami nova .
Alesia, Alisia ou Alixia
est un nom d’origine ibère. Il signifie sacré,
propice, qui porte bonheur. La racine isara
donne Versailles ou Versailleux, de ver (très) silia, Marseille
(de mar –silia) et Marseilleux non
loin de Novalaise (colonie de Novalaise indiquée par le suffixe) , et elle est apparentée au sanskrit isirah, au grec ieros , dorien iaros (de isaros), à l’étrusque haru (de isara), entrailles réservées aux dieux, comme ta iera en grec; mais , avec une métathèse destinée à détourner le mauvais
sort, la racine isara devient arisa,
alisa ou ilesa
comme dans le grec ilaos, de bon présage, propice (de ilasyos), dans le nom de la ville de Troie Ilion,dans Eleusis (de ilesia),dans Elysée ou
dans Alesia. Alexandre vient de cette
même racine.
Le faux ami Nove
dans Novalaise.
Le gaulois nova ne veut pas dire neuve, nouvelle, comme l’homonyme latin, mais il désigne le lieu où
l’on fait un sacrifice, medhu en
sanskrit, qu’on retrouve dans le nom propre Epomeduos, celui qui fait le sacrifice du cheval epo). Le gaulois (langue
indo-européenne)est une langue riche en faux amis : medhuana ,de medhu, sacrifice, avec un suffixe adjectivant -ana, qui signifie (le lieu ) du
sacrifice, d’où dérive notre nova,
a
été compris par Diodore comme par César
au sens de qui est au milieu (latin medium, grec meson), ce qui nous a valu la
phrase de César sur les druides qui se
réunissent une fois par an au milieu ,
au centre de la Gaule chez les Carnutes, alors que son interlocuteur gaulois
voulait seulement dire que les druides carnutes se réunissaient dans un Meduanum,
lieu où se pratique le sacrifice, le Bois de Moléans , comme les druides
mandubii dans le sanctuaire de Novalaise.
Le contresens de Diodore de Sicile est une preuve de plus
que nous sommes bien sur la bonne Alesia avec Novalaise, puis qu’elle
correspond à l’Alesia que Diodore avait en vue, ainsi que l’indique son
contresens sur le centre (medio, nove) .Alésia est, écrit Diodore, le
centre religieux de toute la Gaule Celtique : en réalité c’était tout simplement en gaulois le sanctuaire (medhuano) des Mandubii et,
peut-être, de leurs voisins immédiats,
les Sebusii, les Savoyards. L’évolution phonétique a fait de medhuanum Moléans qui vient medhuanum
(le l de Moléans vient du d, comme celui du latin immolare, avec o bref, sacrifier), Milan, Melun, Neuvy-sur- Loire, à 60 kilomètres de Nevers, de Novio-dunum et non pas Nevers), Moléans qui vient medhuanum (le l de Moléans vient du d, comme celui du latin
immolare, avec o bref, sacrifier), Meung -sur- Loir près d’Orléans dans
le Loiret et Neung –sur- Beuvron dans le Loir-et-Cher près de Romorantin, ce dernier nom illustrant l‘instabilité du m qui se transforme en n dans les finales de toponymes comme -nore
(Izernore), -noz (Eternoz), -nave (Izernave) ou dans les initiales comme nova.
Pour la
transformation en –euve, -ove, -ave
, -ore
et –oz, citons Meuvaines, dans le
Calvados, de medhuan, Meuves en Eure-et-Loir (Saint- Maur -sur
-Loir), Mesves-sur-Loire dans la Nièvre près de Cosne, et inventons les lois de Grimm sur l’identité de v, d, r. , le
z venant aussi d’un dh.
Novalaise signifie le sanctuaire (nov, de medhianum, ) qui est favorisé des dieux (Alaise), celle qui est une métropole religieuse fondée par Hercule –Ogmios
et où se déroulent une fois l’an les
cérémonies mandubiennes.
Dans Neuvy-sur-
Loire, à 60 kilomètres de Nevers, de Novio-dunum et non pas Nevers, Noviodunum
ne signifie pas la nouvelle éminence, ce qui d’ailleurs n’aurait guère de
sens, ni même la nouvelle forteresse, mais l’éminence où l’on sacrifie.
Seconde partie : en route pour le sanctuaire béni
des dieux , l’ Alesia de César (Novalaise) au petit Bugey, chez les Mandubii,
les hommes de la rivière, -le Rhône.
César au secours de la Province.
César rassemble toutes ses troupes après le désastre qu’il a
subi à Gergovie et cherche à se rendre dans la Province, c’est-à-dire vers la Confédération des Allobroges : « Cum Caesar in Sequanos per extremos
Lingonum fines iter faceret, quo
facilius subsidium provinciae ferri posset », VII, 355 Comme César
continuait son chemin chez les Séquanes en traversant le territoire des Lingons sur ses limites, cherchant la route la plus facile pour porter secours à
la Province ( le mot Provincia,seul, soit le territoire
qui dépendait nominalement de la suprématie romaine depuis les succès de
Promptinus en 61 av. J.- C., mais qui n’était qu’une expression géographique
comprenant à la fois
-la vieille Province [Provence]
de Fabius Maximus, de la mer jusqu’à l’Isère et la Romanche,
-et la confédération
des Allobroges, de l’Isère au Rhône.).
Les partisans
d’Alise-Sainte-Reine ont beaucoup glosé sur cette préposition in avec l’accusatif après un verbe de
mouvement ; mais dans l’exemple
suivant, pris chez César parmi d’autres :
« Inde, in Allobrogum fines , ab
Allobrogibus in Sebusianos exercitum ducit » (I, 13): « de
là, il mena son armée sur le territoire des Allobroges, puis
sur celui des Sébusiens [ des Savoyards], montre que César chemine à travers le
territoire des Allobroges jusqu’à en sortir pour prendre pied sur celui des
Sébusii », il ne se contente pas de se diriger vers les Allobroges , il passe à travers leur territoire ; de
même, l’armée de César marche à travers le territoire des Sequani, et non pas
en direction de ce territoire sans l’atteindre, comme le voudraient les
partisans d’Alise- Sainte -Reine .
Les Lingons à
l’armure de bronze dorée,en principe
neutres mais en réalité favorables à César .
César traverse leur territoire,
campe à Vosne- Romanée près de
Beaune (Vosne de losne, de Lingones, Romanée pour Romanay de Romanici) et Saint –Jean-de
– Losne (Lingones).Langres,
qui s’appelait encore à l époque de César Andemanduum
ou Andemandutunnum, vient de Lingonorum civitas. « Rejoint par
Labiénus au-dessous de sens, par les Germains sur le plateau de Langres, César
organise la retraite et, traversant la frontièrebextrêmedu,pays des Lingons, il
marche vers le paysdesséquaneais, route la plus directe pour sortir de la
Gaulevetpour regagner la province », écrit V ; deSaint-Genis.
Sur le territoire des Séquanes
près de la Saône et de l’Ain
César emprunte le riche val de Saône, appelé ager Sequanicus, le champ
des Séquanes, et il campe à
Romanèche-Thorins près de Mâcon (Romanèche
de Romanicos), enfin à Trévoux,
dernière étape avant le combat de cavalerie.
César franchit la Saône pour prendre position entre cette
rivière et le Doubs en face de la trouée de Belfort par où vont passer ses
alliés, les cavaliers germains qu’il attend,
puis franchit la Saône au-dessus de son confluent avec le Doubs aux environs de
Neuville-sur-Saône, à 120 kilomètres environ et campe à Chinay ; puis il
traverse le Doubs et fait ce jour-là qu’une étape de 30 kilomètres à cause de
ce passage du fleuve. Il campe à Saint-Vincent,
puis à Mâcon, (encore 40 kilomètres). Vercingétorix qui, d’Autun, surveillait
la marche du proconsul, traverse la Saône à Châlons, harcèle l’armée romaine
avec ses cavaliers, la précédant avec le gros de son infanterie, campant trois
fois devant elle, chaque fois à la même distance d’environ10000 pas ou 185
kilomètres ;, assez près pour l’inquiéter
et le surveiller , assez loin pour
éviter une bataille générale. Fivel
a retrouvé à Saint-Martin-en-Bresse,
à Préty et à Saint- Didier les fossés circulaires qui protégeaient les trois (trina castra) campements gaulois, fossés
dont les reliefs étaient encore bien accusés en 1866.
Je vais maintenant suivre Théodore Fivel dans L’Alésia de César près de Novalaise sur les
bords du Rhône (Savoie), avec cartes et plans et dépliables (cartes
précieuses pour le plan des palissades de César, mais très mal microfilmées par Google et donc
inutilisables, il faut se référer à l’original), 1866. Un professeur d’histoire,
Jules Tessier, l’a abrégé dans deux conférences publiées sous le titre La nouvelle Alésia découverte par M. Th.
Fivel. Ce sont tous les deux des enfants du pays et Th. Fivel, géomètre et
architecte, l’a parcouru pendant une quinzaine d’années. Je prends parfois
des libertés vis-à-vis du texte, que je cite exactement le plus souvent. Voici
la bibliographie que j’ai relevée dans une collection du premier trimestre 1866
du Monde illustré : 10 février
1866, n°461, p. 84-85, par Victor de Saint- Genis ; 26 mai 1866, n°476, P.
331-332.
Le combat de cavalerie sur le territoire des Sequanes
C’est entre Trévoux,
Sathonay, Miribel et Monluel que se situe le véritable emplacement de la
bataille de cavalerie qui précéda le
blocus d’Alésia. Une preuve intéressante réside dans le fait qu’à Trévoux on a
trouvé dans l’enceinte du camp de César des poteries romaines sigillées portant
le même nom de potier que celles qui ont été recueillies dans les environs de
Novalaise et qui sont conservées au musée d’Aoste.
Premier combat sur le plateau de Sathonay
César, en marche sur plusieurs colonnes, sa droite appuyée à
la Saône, pivote sur son aile gauche pour obliquer au pied des collines, dont
l’une, au nord de Montluel, s’appelle la
Colline sainte (une note de Servius
du IVe siècle nous indique que le mot correspondant à sacra chez les Gaulois signifiait
abominable,maudit
, dédié aux dieux infernaux) ; surpris par l’attaque, il se replie ;
ses cavaliers germains enlèvent ce que César qualifie de massif très élevé, summum
jugum, savoir le plateau de Sathonay et plus exactement la Croix de Bussy, par
un mouvement tournant sur la droite, et arrivent sur les bords du Rhône que
traverse en bon ordre l’armée de Vercingétorix.
Second combat aux gués de l’Ain et du Rhône
César laisse alors ses bagages sur une colline toute proche à la garde de deux légions et se jette à la
poursuite de l’ennemi. Il atteint son arrière-garde au passage de l’Ain, à
Port- Galland et au passage du Rhône au-dessus de Vernaz à Marseilleux, avec
des gués très faciles, et lui tue trois
mille hommes. Les culées et les piles du pont de Port- Galland, sur l’Ain, ont
livré des armures lingones de bronze doré et
d’autres armes gauloises qui
figurent au Musée gallo-romain de Saint-Germain –en- Laye. Le confluent de
l’Ain et du Rhône était alors un vaste amas d’eau stagnante, entrecoupé de
sable et d’îlots, si bien que César a pu croire qu’il n’y avait là qu’un fleuve
dont il n’a pas voulu prononcer le
nom : l’Ain, Sequana, parce qu’il était homonyme de la Seine, Sequana
aussi. , .
Le nom de l’Ain : Sequana, la Saine.
Strabon, après avoir cité le Doubs (Dubis) et la Saône (Arar),
ajoute: « Il y encore un fleuve qui sort également des Alpes, et qu’on
nomme Sequana. Il court parallèlement
au Rhin, traverse le pays des Sequani, [qui lui doivent leur nom] et va se
décharger dans l’Océan. » On trouve au sein même du pays des Sequani
l’existence d’un homonyme de la Seine, la Saine
aujourd’hui,et, écrit Maissiat, tome
Ier, p.85 ,c’est « un des
premiers et des plus importants affluents de l’Ain. La Saine provient du lac
des Rouges –Truites, situé au milieu des monts Jura que l’on considérait jadis comme des Alpes, longtemps encore après l’époque
gallo-romaine : de là elle se dirige au nord-ouest, comme le Rhin, et va
se jeter dans l’Ain, près de Champagnole, à Syam [de Sedusiavorum civitas,, puis Sediam
, Seiam,
Siiam, la cité des Sédusiaves près
de Chaux-en- Crotenay ]» .César qui connaissait cette dernière a reculé devant
l’homonymie et préféré passer sous silence le nom du fleuve.
Carte des pays traversés par César
dans sa retraite sur la province.
Les approches d’Alesia.
A la tombée de la nuit, César campe à 15 kilomètres, dans les environs de Crémieux et d’Optoz, où
l’on voit les fossés d’un vaste camp romain
Le lendemain, il fait
40 kilomètres, en suivant la vallée d’Amby, pour arriver dans les plaines de
Saint- Genix. Le toponyme Genix vient
du latin cinis, qui signifie cendre et fait allusion à l’incendie
final d’Alésia, comme a fini une autre
Troie (l’historien romain Florus dit dans son Epitome Historiae Romanae, III, que César incendia complètement la ville après sa reddition, urbem captam flammis adaequavit). César
parvient alors devant Alésia où
Vercingétorix l’a précédé et il décide
de commencer le blocus. « Fermant
la plaine,en arrière de collines peu élevées, se dresse la muraille de rochers
dont la citadelle d’aAésia (ruines du château de Montbel [mons belli, montagne de la guerre]couronnait l’un des points
culminants. Au delà apparaît une seconde crête rocheuse, beaucoup plus
élevée ; c’est la chaîne du mont du Chat, de l’Epine et du Signal ;
enfin, sur la droite, s’étagent les montagnes ardues du massif de la Grande
Chartreuse. ..La chaîne de roches escarpées que César appelle un mur se brise tout à coup par deux
cassures profondes (duo radices),
gorges étroites et sombres, au fond desquelles deux cours d’eau se précipitent en mugissant. A gauche, le
défilé de Pierre -Châtel [castellum,
l’un des 23 fortins de César] et le cours impétueux du Rhône ; à droite,
les Portes de Chailly [ de gallis, métathèse
du nom du chef gaulois ver-gasillaun
?]et l’écume torrentueuse du Guiers. Ces cours d’eau, les duo flumina des Commentaires, fossés naturels de l’Oppidum, forment en avant de la chaîne rocheuse un vaste triangle
entrecoupé de collines.
C’est ce triangle que
décrit césar…, depuis la plaine des trois mille pas qui reste en dehors de
toutes ses lignes jusqu’au cours d’eau qui alimentait les fossés romains,
jusqu’aux hauteurs d’Avressieux que couronnaient les campements des légions.
Remarquons ici le soin que prend César de
décrire leb terrain qu’il occupait devant
Alésia (ante oppidum), sans se préoccuper du bassin de Novalaise et des
montagnes placées en arrière. La topographie de ce coin de Savoie explique
aussi les mots de colles et de murum
désignant les collines de la plaine de Saint- Genix et la crête rocheuse
d’Alésia, en avant des hautes montagnes qui ferment l’horizon.Plusieurs
incidents du siège , tels que la sortie des cavaliers gaulois, la position
centrale priseb par césar le jourde l’attaque générale, la possibilité pour
Vercingétorix d’échapper aux Romains[Dion Cassius], sont exclusifs d’un blocus
circulaire . Une première ligne de 11 kilomètres environ de développement
bloque l’oppidum depuis le cours du Rhône jusqu’à la coupure du torrent, le
Tiers ; la seconde ligne, s’étendant sur plus de 20 kilomètres, presque
parallèle à la première, se dressait aussi du Rhône aux portes de Chailly, et
défendait les campements des légions contre les assauts des contingents gaulois
convoqués au secours d’Alésia…. Cet immense camp retranché environnait les
hauteurs du côté du nord, là où Vergasillaun opéra son attaque de flanc :
le chef gaulois descendit dans la
plaine, au levant, profitant de tous les accidents du terrain et variant les
travaux de défense suivant la nature des lieux (pro loci natura).
Quatre combats acharnés décident du sort
d »4alésia : 1Vercingétorix fait camper en avant de la colline rocheuse
qui supportait l’oppidum sa cavalerie et une partie de ses fantassins.
César, pour bloquer en même temps la
ville et l’armée, et pour empêcher la jonction des Gaulois avec les alliés en
retard, commence ses prodigieux travaux…La
cavalerie gauloise essaye de les interrompre ; elle est repoussée avec
perte jusque sur les pentes de l’oppidum. Vercingétorix renvoie cette cavalerie
qui devient inutile pour l’attaque d’un camp retranché et reste sur la
défensive. Sa position au sommet de la crête rocheuse lui permet de suivre tous
les mouvements des légions, mais il ne peut descendre dans la plaine sans être aussitôt
aperçu ; toute surprise étant empêchée, il attend patiemment l’arrivée des
alliés…
2 Cinq semaines s’écoulent… Tout à coup apparut dans la plaine, ante oppidum, la foule des contingents gaulois ; Vercingétorix fait
sortir ses troupes, les range aussi ante
oppidum, et l’attaque commence des deux côtés des lignes romaines. César
repousse ce double assaut.
3 Dans la nuit du lendemain, nouvelle attaque plus
impétueuse encore et plus sanglante ; les Romains, pris entre l’armée de
Vercingétorix et l’armée de secours, reprennent les postes qui leur avaient été
assignés les jours précédents et résistent avec le même succès ;
3 Une attaque est décidée pour tenter une troisième fois ; Vergasillaun,
l’un des chefs alliés, quitte avec soixante mille hommes choisis les hauteurs
de Romagneu, occupées par l’armée de secours, et emploie dix-huit heures à ce
mouvement tournant ;
4 En même temps que Vergasillaun attaque la colline de Champagneuxx,
et que la cavalerie de secours menace les
munitiones campestres, Vercingétorix descend de l’oppidum pour rompre la ligne romaine
César se place sur les hauteurs d’Avressieux ; enfermé dans ses
lignes qu’il embrasse du regard, il est au centre du champ de bataille… » C’est
ainsi qu’un enfant du pays, Victor de
Saint-Genis, décrit les
opérations ;
Carte en relief de l’oppidum de
Novalaise
avec profil sur AB du plan en relief.
La ligne de contrevallation est représentée par de petites croix.
La ligne de circonvallation est représentée par des traits et des
points.
L’ Alesia
du Bugey et les ruines de Montbel (mons
belli, mont de la guerre)
Alesia
Remarque liminaire : le blocus d’Alésia
n’est pas un blocus circulaire, et les termes militaires tels que
circonvallation ne doivent pas faire
illusion. Tous les événements du siège ont lieu devant l’oppidum, ante oppidum.
Trois romains qui ont marqué la toponymie : César, son neveu de César, le légatCaesar et Caius Antistius Reginus
et un Gaulois , Vergasillaun.
1) On a Comba Juli, la combe ou vallée de Jules (Julii) César, c’est-à-dire la vallée de Saint- Genix par où
César est arrivé à Alésia, le Mur de
César,
2) Le nom de la commune de Lucey, de Lucii, vient
de Caesar, qui était chargé de surveiller les arrières de
l’oppidum. « Les cohortes de lucius qui occupaient le pays des Allobroges,
écrit V. De Saint-Genis,avant l’arrivée de césar, surbveillaient sans aucun
doute la vallée de Chambéry et fermaient les seuls défilés par où les pauvreset rares habitants de ce
pays auraient pu essayer de ravitailler l’oppidum. »
3) les munitiones
superiores , opposés aux munitiones
campestres de Marc Antoine et de Trebonius. Vergasillaun, l’un des
chefs des Gaulois de secours, quitte
avec 60000 hommes les hauteurs de Romagneu
(de Romani), occupées par l’armée de
secours et emploie 18 heures à ce mouvement tournant qui doit le placer devant
le camp de Caius Antistius Reginius , aujourd’hui encore le camp de Régis (de Caius Antistius Reginus) dans la plaine d’Avressieux, devant
le mas de Régis, c’est-à-dire
le mur de Caius Antistius REGInus , mas , du latin maceria,
signifiant mur de pierres sèches ) au Château (l’un des 23 castellum ou fortins, de Lès- Avressieux et devant le camp de Cassinius Rebilus. Vergasillaun avait à parcourir trois lieues (12
kilomètres) seulement, mais de nuit et sur un terrain difficile ; il
fallait passer à gué par deux fois le Rhône., après avoir reconnu les lieux
4 Vergasillaun a
laissé son nom ;dans les Portes de
Chailly, de gallis, métathèse de (ver) gasil(aun).
Les Lingons.
Le lieu-dit Aux Lingonay, de Lingonici (près de La Bridoire), comme Longerey, de longirici , avec
rhotacisme du n, , dans la plaine
d’Avressieux où a eu lieu justement le combat de cavalerie renvoie aux cavaliers Lingones, ces Gaulois alliés de César, si importants pour les combats de
cavalerie, notamment lors du combat de cavalerie qui eut lieu près de Monluel à
la Colline sainte, à Port- Galland. On a
trouvé, en creusant les fondations des piles et des culées du pont de Port- Galland,
sur la rivière de l’Ain, des armures de
bronze doré qui ne peuvent appartenir
qu’aux cavaliers Lingons qui,
associés aux Germains, formaient le gros de la cavalerie de César. On a recueilli au même endroit des
glaives romains, des fers de lance, des
armes gauloises. Ces objets furent achetés sur ordre de Napoléon III et déposés
au musée de Saint -Germain-en- Laye. Au livre VII, 63, lors de l’assemblée de
Bibracte chez les Eduens , qui domme Vercingétorix et non aux Eduens le
commandement suprême contre César, seuls
avec les Rèmes et les Trévires, les Lingons sont absents. Alors que César
explique que les Trévires étaient trop éloignés et trop menacés par les Germains,, il précise que les
Rèmes restent fidèles à l’alliance romaine, mais n’éprouve pas le besoin
d’expliquer l’absence des Lingons, qui va de soi : ils fournissent de fort
contingents de cavalerie à César contre les autres Gaulois et permet à deux
légions romaines de prendre leurs quartiers d’hiver chez eux en 53.(VI,
44).
Le témoignage des lieux-dits.
Les Murailles (Muralia, Montbel), les Muniers (muni[tion]es, rempart ), la Porta,
la Mala Porta (Rochefort, le Camp (de César ) à Rochefort, Vauxserre
( de valla
serrata, remparts en forme de dents
de scie ), Saint- Albin - de- Vauxserre, Saint-Martin- de- Vauxserre , renvoie
à la palissade au-dessus de la levée de terre , comme la Serra, de serrata
également (Saint- Béron), la Serra (Rochefort) la
Serraz (Montbel).la Sarra (Ayn). Les Tours
( 5 toponymes : commune du Pont, de Sainte-Marie- d’ Alvey, Montbel,
Ayn, Avressieux), la Malo (la vallée] maudite), Rotherens (du germanique roth, rouge, le ruisseau sanglant) et Saint- Maurice -de- Rotherens, le Champ de sang, les Sépultures
de la bataille, le Champ de bataille, la Chapotière (de chapoter, cogner , frapper en ancien
français),le Bert et le Bard dans les communes de Saint-Béron (ber
=combat en gaulois) et d’Ayn , le Bert (commune de la Bridoire ), les Bertières dans la commune de Rochefort,
les Barres, les Barrières et le Bret
dans la commune de Champagneuxx, la Taglia (de taille, action de frapper)
dans les communes de La Bridoire et d’Ayn ,la Pugnière (de pugna,
combat) dans la commune de Champagneuxx, Pignieu
(Saint-Genix) ,de pugnosum ;
le
Château (castellum, l’un des 23 de la ligne de défense initiale de César)
dans la commune de Domessin , Châteauvieux
(de castellum) et un château
lès- Avressieux dans la commune d’Avressieux , le Vieux Château sur le sentier entre
Chailles et le Pont, Châtelard. La Ville (Montbel) renvoie à l’emplacement de l’arx ou citadelle d’Alésia, tandis que
la Grande Ville (Domessin) renvoie à
la ville d’Alésia. Voir, pour les communes, Relevé
des noms de lieux dits dans Fivel., p. 161-164, édition numérique.
Traces de la contrevallation, Fivel, planche V :
1 dans la plaine au pied de la colline de Rochefort, à la Serra
;
2 au bord nord du Plateau d’Urisse, en face des
Molasses ;
3 à 500 mètres à l’est, fossé de 16 mètres ;
4 en face de l’église d’Oressin.
Sept traces de la
circonvallation à Maloz ( Avressieux )
dans la plaine de 3000 pas , où se superposent trois couches :
1de marne ;
2 de galets et de graviers ;
3 et de galets et de graviers à nouveau, mais avec dépôt de
troncs de chênes ;
Restes de tours.
La plaine d’Avressieux
« Devant l’oppidum
s’ouvrait une plaine d’environ 3000 pieds (soit, avec 1, 479 mètre pour le double pas romain, 4 km 5 environ) en longueur [celle d’Avressieux, où
se joua le combat de cavalerie avec les Gaulois, a ces dimensions]. Derrière
l’oppidum [qui s’étend des ruines de
Dullin à celles de Gerbaix], à une faible distance, s’élevait (VII, 69, 4)
une ceinture de collines (colles pari altitudinis [ablatif de point de
vue : en élévation] fastigio) qui avaient toutes le même niveau en élévation, à la hauteur de l’oppidum [les 5
collines dont les cotes sont de 666, 668, 665, 646, 681]. La plaine d’Avressieux
, de 3000 pas, devant l’oppidum, demeurée en dehors des lignes au début du
siège et donc en communication avec le camp gaulois,est différente de la
plaine, plus large , qui s’étendait sur
la rive gauche du Guiers et elle est aussi différente des petites plaines
voisines : elle est entourée d’un étroit cordon de marécages , à quelques
mètres de son niveau moyen , tandis que le relief sert de parapet à ce pseudo-
marécage issu d’un fossé rempli d’eau
par César. Il s’agit de la circonvallation (le rempart qui protège les Romains
contre les Gaulois d’Alésia), suivant la plaine de 3000 pas jusqu’au
promontoire de Belmont (de Belli mons,
la montagne du combat), coupant le lit
du Tiers qui avait été desséché par la prise d’eau de sa contrevallation et
rejoignant aux portes de Chailles, le long du Guiers, les travaux amoncelés en
face du gué de Vaulxserre
Une vaste coupure
part du ruisseau qui traverse Rochefort, près du château de Mont -Fleury, dans
la direction du sud au nord, parallèlement aux falaises de l’oppidum d’Alésia.
Le ruisseau descend vers la plaine
d’Avressieux, au fond d’une gorge étroite. Cette gorge est coupée par un vieux
mur, de 2 mètres d’épaisseur au sommet, fait avec de gros cailloux roulés, avec
du mortier. Cet ouvrage fut sans doute bâti pour empêcher toute communication
entre la plaine et l’oppidum. Lorsque Vercingétorix donnera l’ordre à sa
cavalerie de s’échapper de la place- forte et d’aller chercher des secours, ce
fut par cette gorge qu’ils le firent, mais César y pourvut en barrant la gorge avant leur retour
L’oppidum d’Alésia
« L’oppidum lui-même était sur la plus haute des
collines, position si escarpée (elato,
élevé en général, a, selon Maissiat, le sens d’escarpé chez les écrivains militaires) qu’il
paraissait impossible de la réduire autrement que par un siège en règle. »
Voici la description
de T. Fivel : « Une très haute colline, coupée à pic [elato traduit par escarpée, loin d’être redondant, ajoute une précision ] du côté du couchant et
se dressant en falaises quasi aussi menaçantes que celles de Dieppe ou de
Honfleur, ne se laisse aborder que par quelques pentes raides et étroites et
des gorges profondes et sinueuses. Une fois au sommet de la crête rocheuse, le terrain s’abaisse en pente douce et forme
un plateau légèrement incliné au levant, dont le petit lac de la Crusille (desséché
en 1806) remplit les dépressions les plus profondes ; puis, le plateau se relève pour former cette
ceinture de collines aux crêtes de niveau, dont César indique la position
autour de l’oppidum. L’altitude de ces points varie de 643 à 727 mètres, tandis
que le point culminant est à 871 mètres. On trouve sur l’oppidum les vestiges, calcinés par
l’incendie final, de maisons rondes de
style celtique. La colline de Sainte-Marie est enveloppée de solides ouvrages
et de deux camps ; les ruines du Château de Montbel se dressent sur des
assises dont la disposition singulière se rapproche des rares débris
authentiques de l’appareil gaulois ». « Au pied de la citadelle (arx) et de la ville, sur le chemin de
la Crusille, se creuse le lac sacré d’Alésia, lac qui servit à désaltérer le bétail réparti par Vercingétorix entre ses
80000 hommes afin de ménager le grain. Les Gaulois pouvaient, sans être vus des Romains, prendre
tout le bois nécessaire dans les forêts
épaisses qui couvraient les hauteurs de la Bauche, les collines qui
s’étendaient à droite et à gauche de l’oppidum sur la même crête et les pentes qui s’étageaient sur le revers du
côté du lac d’Aiguebelette ».
Les deux fleuves dont parlent César et Florus, avec un
passage de Pline l’Ancien et un autre de Lucain.
Florus (I, 45) évoque leurs rives escarpées, ripis
abruptis, qu’on chercherait en vainn à Alise et qui en font des gorges pittoresques pour les touristes. . Il
s’agit du Rhône et du Guiers. César
n’a pas voulu dire le nom du Guiers, parce
que c’était un homonyme du nom de la Saône, Arar. Selon Pline , Le Guiers avait nom Dis Arar, le fleuve infernal.
On voit, sur cette photo de la source du Guier, comment il est une résurgence émanant d’une
sorte d’énorme grotte qui a passé pour le trou de Pluton , l’entrée des Enfers
(Dis , Ditis en latin) , de
là le nom de Dis Arar, l’Arar de Pluton. Arar désigne aussi la Saône et Disarar peut être aisément confondu par les copistes
avec l’Isara, l’Isère, plus connue. De
là chez Lucain, chant II, : [César retire ses soldats
de Gaule pour les besoins de la guerre civile]
« Ceux-ci quittent les marécages de l’Isère [erreur, Isarae au lieu de DIS ARAris qui n’a pas été compris, marais du Guiers, plus précisément les marais de Chaudannes ; les troupes sont cantonnées non loin à Saint-
Genis- sur- Guiers. Guiers est le résultat de l’évolution phonétique de Dis Arar, de diar, di donnant gi ] ;
…ceux-là quittent … les camps assis sur les roches escarpées des Vosges
pour contenir le belliqueux Lingon aux armes dorées. D’autres, sur les bords du
Rhône, là où il entraîne l’Arar [non pas la Saône, mais selon moi le Guiers riche en alluvions] dans sa course
rapide… » Grâce à ces vers de Lucain, nous savons que les camps des Vosges
sont ceux d’Izarnore et d’Alaise près d’Eternez., en qui on a voulu voir
Alésia.
Un peu de géographie
sur ces deux fleuves, le Rhône et le
Guiers vif, ainsi que sur le Tiers, qui, pour les Romains, était un autre bras du Guiers et servait de déversoir
au lac d’Aiguebellette.
Le Tiers, étymologiquement, est le petit Arar, de pitit, petit, et Arar.
Le Guiers , sur 50 Kilomètres, est la réunion du Guiers vif
à Saint-pierre d’Entremont et du Guiers
mort à Saint-Laurent ; il débouche en aval de Saint-Genix-sur-Guiers. On
dit que les sources du Guiers sont celles du Guiers vif. Il y a 17 kilomètres
entre la ville d’ Entre- Deux- Guiers et
celle des Echelles. « Le Guiers ,
écrit Aymar du Rivali, dans De Allobrogibus,
a deux sources : l’une intarissable , d’où sort le Guiers vif qui devient le Guiers, l’autre, qui s’épuise par les temps
de sécheresse. « Polybe l’appelle le Skorax (du latin scoria,, alluvions) parce qu’il transporte beaucoup d’alluvions et
roule des quartiers de roc ou des sapins que le Rhône où il se jette a le plus grand mal à déblayer. Le Rhône et
le Guiers forment, devant Alésia, un triangle
avec la barre de roches escarpées
qui soutiennent l’oppidum. C’est dans ce triangle qu’ont eu lieu la
plupart des combats.
Quant au Tiers, moins important, César l’assécha et dériva
son cours vers un fossé de la circonvallation (à Champagneuxx, Belvard signifie peut-être la rivière (var) de la guerre (belli), le fossé).
La circonvallation coupait
le lit du Tiers « asséché par la prise d’eau, et rejoignait les portes de
Chailles. On s’est étonné que César ne dise pas dans lequel des deux fleuves,
du Rhône ou du Guiers , il avait puisé
pour remplir son fossé, mais il ne le pouvait pas sans entrer dans de longues
explications : il a puisé cette eau dans ce qui était pour lui un bras secondaire
de l’Arar ou Guiers.
En suivant la gorge
du Tiers et en débouchant au col de la Bridoire parmi ces escarpements et ces
dépressions subites qui tombent de 529 à 490, à 336, puis à 260 mètres,
Vercingétorix pouvait amener de fortes colonnes jusque sous les remparts des
Romains sans que les sentinelles romaines eussent pu les signaler de bien loin.
C’est sur ce point que se retrouvent les marques les plus énergiques de
nombreux combats. La gorge où coule le
Tiers est coupée de murs de pierres énormes ; les pentes de droite et de
gauche conservent les traces de coupures à angles vifs, dans les grès et les
sables ». C’est à ce lieu que se rapporte le passage
suivant de César : « Les Gaulois, désespérants de forcer les retranchements
de la plaine, tentent l’escalade de lieux
abrupts (loca praerupta). Ils accablent les défenseurs des tours sous une
pluie de projectiles. » Ces lieux abrupts qui gênent tant les partisans
d’Alise-Sainte-Reine se situent au-dessus de Verel -de- Montbel, vers la
gorge du Tiers, dont les cotes varient de 260 à 430 mètres. Traduit malhonnêtement
pour faire cadrer avec Alise : « ils tentent d’escalader les hauteurs » 10-18 ! » Traduction infidèle
également dans la Pléiade parlant
pareillement de douce déclivité !
Le Guiers est, lui
aussi, barré par le mur dit de César. Voici
en quels termes Victor de Saint- Genis , dans Le monde illustré du 26 mai 1866, nous décrit cette ruine
spectaculaire : « A l’autre extrémité de la crête rocheuse qui sépare
le lac d’Aiguebelette de la vallée du Guiers, dans une gorge sauvage, un mur,
sans cesse ébréché par la pioche des paysans, stupéfie le voyageur de son
étrangeté. On dirait un énorme champignon que le moindre coup de vent fait
vaciller sur sa base ; c’est le mur
des Sarrazins, dit la tradition ; d’autres l’appellent le mur de César. Il a encore cinq à six
mètres de hauteur sur un point, et, enjambant le torrent, remonte des deux
côtés de la gorge, jusqu’aux rocs inaccessibles du sommet. »; «en
taillant dans la mollasse et le grès la
route neuve qui conduit de Saint- Genix (Savoie) à Novalaise par la porte de la
Crusille, à deux pas de cet oppidum d’Alésia dont vous avez annoncé la
découverte par Fivel, les ouvriers
viennent de mettre au jour des tombes pleines d’ossements pulvérisés et
quantité d’armes en fer oxydées par le temps. Voici le croquis de deux glaives
de légionnaires et d’une pointe de javelot…
On tourmente les vieilles gens
pour leur faire raconter ce qu’ils savent de traditions sur le Ruisseau rougi (Rotherens), le Champ du Sang,
les Sépultures de la Bataille,
etc. »Sur Internet, on peut lire à propos du Guiers vif qu’il « prend
son origine dans des canyons étroits et raides avec des murs de pierre. »Pourquoi construire de tels murs pour barrer une gorge ? . Certes, la
construction du Pont Romain
au débouché des gorges du Guiers vif, à la limite entre Saint- Christophe
–sur- Guiers et Saint Christophe –Savoie, se comprend, car il relie les deux rives,
mais tel n’est pas le cas, sauf pour des travaux de siège. .
Ci-dessous, le mur de César :
restes spectaculaires de la contrevallation de César, coupant le Tiers, plus ou
moins asséché par les travaux de dérivation de César. Mur de 5 à 6 mètres de haut (cf les deux
silhouettes sur la droite) près de la Bridoire, avec les trois chutes du Guiers
vif , ce qui montre la confusion du
Tiers et du cours inférieur du Guiers vif.
Voici une autre description, celle qu’en donne Th. Fivel, p.98 : « Près de la
Bridoire [de gaulois bear , combat ,
et de tiar, le Tiers ? ] deux murs de deux mètres d’épaisseur à la
base fermaient la vallée au-dessus et au-dessous du village actuel, au lieu-dit
le Bert [du gaulois bear, combat,
commune de la Bridoire], ne laissant d’accessible que la gorge étroite et
profonde, infranchissable alors, par laquelle le Tiers se précipite perpendiculairement
au Guiers en longeant les escarpements de Verel- de- Montbel (montagne de la
guerre,du latin belli ) et de Belmont (latin belli,
montagne de la guerre). Cette muraille, bâtie en pierre calcaire, sans mélange
de briques, porte dans le pays le nom de Mur des Sarrrasins ; elle se
prolonge à l’ouest et présente , à
hauteur d’homme, des ouvertures de 25 cm² évasées en dedans du côté du Guiers.
La voie antique, allant de Grenoble à Novalaise, passait au col de la
Bridoire ; l’intérieur du mur est formé par un blocage de maçonnerie ;
les faces extérieures sont revêtues par le petit opus quadratum » [on reconnaît bien dans cette expression la
marque de l’architecte de Chambéry qui écrit ces lignes en 1866].
Les pièges (stimuli, puis lis, enfin cippes disposés par César entre les deux rangées de
la circonvallation (fossé de 20 pieds ), le fossé rempli d’eau du Tiers et du
fossé de la contrevallation, puis des
pièces de bois fourchues, le terrassement , la palissade et les tours.
Voici ce que césar écrit des piège, VII, 73 : « on
coupe des troncs d’arbres avec des branches très fortes qu’on dépouille de leur
écorce et dont on aiguise l’extrémité ; on creuse ensuite des fossés
continus de cinq pieds de profondeur, on y enfonce des
pieux, on les attache par la base pour empêcher qu’on ne puisse les arracher et
on ne laisse que les rameaux. Il y en avait cinq rangées, reliées ensemble et
entrelacées. On les appelait cippes.
Au-devant, on creuse,
en rangées obliques formant quinconce, des puits de trois pieds de profondeur, qui
se rétrécissaient peu à peu du sommet à la base. On y enfonce des pieux lisses,
de la grosseur de la cuisse, dont l’extrémité supérieure avait été aiguisée et
durcie au feu, de façon à ne les laisser dépasser du sol que de quatre doigts. En
même temps, pour les affermir solidement, on comble le fond des puits d’un pied de terre que l’on piétine. Le reste
était recouvert de ronces et de broussailles de manière à cacher le piège. Il y
en avait huit rangs de cette espèce, distants les uns des autres de trois
pieds . On les appelait lis à cause de leur ressemblance avec
cette fleur.
En avant de ces
puits, des pieux longs d’un pied,
dans lesquels était fixé un crochet de fer, étaient entièrement enfouis dans la terre et disséminés partout, à
intervalles rapprochés. On les nommait aiguillons
(stimuli). »
Fivel écrit, p.117 : « J’ai retrouvé
l’emplacement des scrobes (creux , trous
d’enfouissement ) en fouillant les
fondations de l’église neuve de Saint- Genis [au sud du système] ; on
a recueilli des stimuli (aiguillons
de fer) ; mais la nature même de ces défenses ne leur a pas permis
de résister à l’action destructive de dix-neuf siècles. »
Le camp gaulois
« Sous le mur [en latin murus, formé par la crête rocheuse qui supportait l’oppidum, sur la
colline de Rochefort], à l’est, les
troupes gauloises occupaient tout le terrain : ils avaient bâti devant eux
un fossé et une muraille de pierres sèches de 6 pieds de haut. »
Les camps romains
Ils occupaient les sommets des plateaux d’Urisse, d’Avressieux, de Belmont et de Domessin.
La colline de Champagneuxx
« Il y avait au nord une
colline [celle de Champagneuxx sur
les bords du Rhône], que les Romains n’avaient pu comprendre, à cause de son étendue, dans leurs travaux d’encerclement
(circuitus opere) ; les retranchements
avaient dû être établis au pied des hauteurs, sur la pente, dans une position
désavantageuse. Les légats Caius Antistius Reginus et Caius Caninius Rebilus, avec
2 légions, obtinrent cette mission «
(VII, 83)
Le belvédère de César : le Châtelard
Tandis que Vercingétorix observe le déroulement de la
bataille du haut de la citadelle, « César, bénéficiant d’un endroit
favorable à l’observation, voit ce qui se passe à chaque endroit » (VII,
85).Ce pourrait être le Châtelard (de castellum,
nom donné par César à ses 23 fortins initiaux,
ave un suffixe péjoratif tenant à la
présence d’un cimetière), un roc isolé, dont le plateau supérieur ,
inaccessible de trois côtés, est fortifié du 4e , en face de
l’oppidum. Il a 507 mètres d’altitude.
Même une statue du
coq gaulois a été retrouvée à Alésia, peut-être emblème pour sa hardiesse des Mandubiens. C’est donc
de notre pays, la Gaule, qu’il s’agit. Nous avons voulu faire connaître ce qui
nous semble la vérité sur Alésia parce
que, Français, nous trouvons scandaleux qu’on n’ait guère réfléchi sur ce lieu
auguste de notre histoire, comme sur cette illustre figure de notre identité nationale incarnée par
Vercingétorix, ce saint de la patrie comme on l’a appelé. « Vercingétorix
aurait pu s’échapper, s’il l’avait voulu
» par les arrières de l’oppidum, nous révèle l’historien grec Dion Cassius (155-235
de notre ère), dans son Historia Romana, I, 40, Gallia domita. S’il ne l’a pas fait, c’est qu’il a préféré la patrie à
son salut individuel. L’arc de triomphe dont les ruines furent découvertes au lieu-dit Le Champ de Bataille à Saint
– Genix d’Aoste (Albanis de Beaumont, Description des Alpes grecques ou cottiennes,
tome 1er , p. 211-212,avec statue de la Victoire en bronze et
entablement en marbre blanc avec cariatide, le tout évoquant le temple
gallo-romain de l’Izernore voisine) si mérité fût-il, nous paraissent,bien
misérables, à côté du million de morts, du million d’esclaves, prix à payer
pour coloniser l’Europe et pour créer la civilisation occidentale : tout
ceci mérite que le site authentique d’Alésia ne sombre pas dans la négligence et l’oubli,
second linceul des morts.
Henri-Gabriel
Griscelli, ulmien, latiniste.
Merci d'avoir publié ce travail de synthèse qui me semble l'un des rares à faire le point sérieusement sur l'hypothèse forte de Fivel depuis la publication de son oeuvre. L'auteur est-il votre père ? Est-il possible d'entrer en communication et d'échanger quelques idées ?
RépondreSupprimerDe mon côté, je viens de finaliser une version numérisée des conférences de Jules Tessier de 1866 également pour faire connaître le système de Fivel. Et je poursuis le même objectif avec le livre de "l'Alesia de César".
Rien n'est encore sur site, mais je tiens les pdf à votre disposition si vous en accepter le principe de diffusion, qui j'espère pourra ranimer le débat sur cette hypothèse. Originaire du pays des Ceutrons, je vis à Chambéry et travaille à Novalaise, j'ai donc tout loisir "d'occuper le terrain" ...
En espérant une prochaine réponse, et cordialement.
@Kristian Garino federlangue3@yahoo.fr