jeudi 22 janvier 2015

Hommage à Jean Guillou

Hommage à Jean Guillou : le dernier message de l’amiral.
J’ai été surpris de lire dans le bulletin n°181 de la SEHNC un article nécrologique émanant de Fortunes de mer et de l’ Association Salomon. L’article du quotidien Les Nouvelles avait été plus objectif et plus honnête. « La vérité est ailleurs », avait dit l’amiral au reporter à propos du mystère qui perdure du naufrage de Lapérouse à Vanikoro. J’ai essayé de résoudre le mystère Lapérouse., j’ai cru le résoudre un jour. Mais la vérité n’est pas là (dans les pages glacées des ouvrages luxueux de l’Association Salomon et du commandant de la Marine Bellec, destinés à faire de l’argent , ou dans les CD technicolor grand public. ).
Le bulletin nous avait habitués à plus d’indépendance d’esprit et à une ouverture qui semble du passé. Il n’est que l’écho complaisant de l’Association Salomon qui n’a jamais été une caution en matière historique : par exemple, , dans le bulletin N°179, page 53, on lit sous la signature de Charles Merger, pour l’Association Salomon : « il est acquis que la Boussole et l’Astrolabe ont probablement mouillé dans la baie de Gomen. En effet, le chevalier de Lamanon, minéralogiste de l’exoédition, était mort à Tutuila aux Samoa. Ce furent donc le Père Receveur et l’abbé Mongez qui, ayant des connaissances de la science des minéraux, prélevèrent les échantillons de dolérite [à Gomen] qui furent déposés à fond de cale dans la Boussole. »Or, le Père Receveur était mort à Sydney et aurait eu bien du mal à ramasser des échantillons de dolérite à Gomen !
Cet esprit ouvert qu’était Jean Guillou , accusé de faire du « roman » (qui vaut mieux que l’histoire aux dates frelatées) par ses amis de l’Association Salomon, a été le point de départ d’un renouveau total dans les études sur le naufrage. II voulait tout voir des lieux marqués par le grand explorateur. De même qu’il avait désiré se recueillir auprès de la stèle dédiée à l’amiral Fleuriot de Langle à Quemper- Guézennec, il voulut visiter , dans le voisinage de Germignonville, le parc de Jeurre, commune de Montigny- Champigny en Essonne pour son cénotaphe de Cook et pour cette colonne rostrale que le marquis de Laborde fit élever sur une île du grand lac de Méréville, d’où elle a été transférée au parc de Jeurre. Cette colonne, toute en marbre turquin, est ornée de quatre éperons ou rostres en bronze pour glorifier , à la romaine, les vertus héroïques des deux fils du marquis de Laborde, Edouard et Ange, morts en 1787 à Port -des- Français au cours de l’expédition. C’est Jean Guillou qui découvrit dans un ouvrage américain de Jefferson la mention d’un survivant de l’expédition , Simon Lavo, ce qui déclencha , -à tort, -l’incrédulité de bien des sceptiques sûrs de posséder la vérité. J’ai rencontré Jean Guillou, de retour de son voyage en Papouasie à la recherche des descendants de Lavo, en Eure-et-loir, où, à l’âge avancé de 95 ans, il vint à Germignonville (voir les photos jointes) pour la pose d’une plaque sur la maison natale du chirurgien- major retrouvé par delà les océans et d’un panneau attestant du lieu où Simon Lavo était mort.
C’est encore notre navigateur qui découvrit la trace en Micronésie d’un canon fleurdelysé qui n’a pu appartenir qu’à un rescapé de l’expédition.
Guillou  accordait sa confiance à la déclaration de Makataï qui reconnut avoir massacré la soixantaine de Français rescapés qui étaient occupés sur le bateau de secours en construction. L’épave incendiée du bateau de secours, le Lapérouse ou plutôt Laborouse, selon le terme de l’autochtone, est située dans la faille du récif où il est invraisemblable que la Boussole ait pénétré. Les restes de l’Astrolabe sont dans la fausse passe du récif, où il est naturel que le bâtiment ait cherché à pénétrer. Quant à la Boussole, dont quatre hommes réussirent à s’échapper, elle dort près de Makulumu. J’ai voulu explicite le dernier secret de l’amiral sans le trahir.

Dans nos derniers échanges, je le sentais amer, quand il voyait que tout le tapage médiatique fait autour de Lapérouse le laissait sur la grève et qu’un gros ouvrage comme La malédiction de Lapérouse ne citait même pas son dernier ouvrage Lapérouse … Et après ? ll a été écrasé par la version officielle, relayée par les médias de masse commerciaux. Il n’en reste pas moins que Jean Guillou a eu le mérite de frayer la voie et d’être ouvert à toutes les hypothèses.

Hommage à Jean GuilloU: le dernier message de l'amiral en pièce  
jointe avec les 8 photos prises à Germignonville







   

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